Cher grand-père, tu connais Sévaré, l’actuelle capitale du Centre ? Grand-père ce qui s’est passé là-bas, est une honte pour le Mali. Tu te rappelles de nos étrangers venus de partout dans le monde ? Ce sont eux qui ont été pillés par nos jeunes. Cher grand-père, l’amphitryon a perdu tout son sens au Mali. Les jeunes n’ont plus de repère et s’adonnent facilement à des actes barbares et irréfléchis.
Oui cher grand-père, moi aussi je n’ai plus de repère, je suis tout aussi perdu que ces jeunes du centre confiés à un Haut représentant qu’ils n’ont jamais vu. Oui cher grand-père, je suis confus, je ne comprends rien. Des centaines de questions me bourdonnent l’esprit. Des confusions sur des positions et des missions de certains partenaires maliens dans notre conflit.
Oui grand-père, malgré ce grand nombre de présence militaire au Mali, le conflit ne cesse de grandir et de se déplacer. Grand-père je me rappelle le conflit de la Libye. Tout a commencé là-bas. Le Mali a pris une position farouche contre l’invasion de la Libye. Je me rappelle aussi quand le Mali a partagé ses puits de pétrole sans certains partenaires clés. Pour moi, tout a commencé là-bas et c’est là-bas tout doit prendre fin. Ne l’oublions jamais.
Ce qui me préoccupe encore grand-père, c’est cette question, “est ce qu’on peut-être bien payé et mis dans tout le confort pour mettre fin à un conflit et le faire ? Sachant que la fin du conflit par ricochet mettra fin à ce confort”. Je crois que Non grand-père. Réfléchissons ! C’est impérieux.
Cher grand-père, par contre, il faut que l’on sache que le moindre souffle d’air pourra enflammer les brins de feu couvés un peu partout au Mali : la rébellion séparatiste, le djihadisme, le banditisme, les criminalités, la haine des forces étrangères, les accusations portées contre les pays de l’Occident, les intérêts politico-égoïstes et la lutte des classes du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest. Le Mali est sous une forte menace d’un conflit sans fin. N’allumons pas un feu que nous ne pourrons pas éteindre. Les hommes partent, mais le Mali doit rester. Nous n’avons que le Mali.
Il est impérieux qu’on retourne à nos textes et lois partout où besoin sera. Il est impérieux que l’on mette l’intérêt du Mali au-dessus de nos haines personnelles et émotives. Il est impérieux que l’on mette le Dialogue en avance pour un Mali un et indivisible. Il est impérieux pour les Maliens et les Maliennes d’être unis autour du Mali. Il est impérieux que la politique cesse d’intimider nos grandes libertés impérialement acquises (multipartisme, liberté d’expression…). Grand-père reçoit ma 24ème impériale lettre et à mardi prochain. Inch’Allah !