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Révision constitutionnelle en rapport avec l’accord d’Alger de 2015 : Mille raisons pour que le peuple la refuse !
Publié le jeudi 17 octobre 2019  |  Carrefour
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© aBamako.com par A S
Meeting de la plateforme « An tè, A Bana!
Bamako, le 01 juillet un Meeting de la plateforme « An tè, A Bana! eu lieu a Bamako
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La révision constitutionnelle voudrait être à l’ordre du jour après la tenue du Dialogue National Inclusif, selon la seule volonté du Président IBK. Après la tentative de 2017, il veut changer de chemise pour venir sous la forme d’un Imam habillé en grand boubou. Nous constatons que cette révision est la volonté de la Communauté Internationale qui continue à mettre la pression sur le Président IBK. Pour elle c’est seulement la mise en œuvre de l’accord d’Alger de 2015, qui reste la seule voie de sortie de crise. Cependant, pour le peuple l’accord d’Alger est l’instrument international pour partager le Mali avec la bénédiction de l’élite politique dirigeante du Mali en acceptant de trahir la nation.

Premier acte de trahison :

Le fait qu’un appui aérien ait été demandé à la France par le Président de la transition Pr Dioncounda Traore soit transformé en appui aérien et terrestre à la fois sans son aval a scellé le sort du Mali.

Deuxième acte trahison :

Le fait que Dioncounda s’est tu sur cet aspect sans en informer le peuple tout en sachant que la France avait une idée derrière la tête qui consistait à empêcher les FAMA de rentrer à Kidal, a été considéré par la France comme un feu vert donné à elle pour choisir les interlocuteurs du Mali dans les futures négociations à mener afin de ramener la paix.

Troisième acte de trahison :

Le refus par IBK de mettre en œuvre l’accord de Ouaga qui restituait au Mali le nord et permettait à nos forces armées de récupérer ce qu’elles avaient perdu à cause des djihadistes et des terroristes. Alors IBK a trahi l’accord de Ouaga. À l’époque le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) n’était ni une force politique ni une force militaire à craindre. IBK a trouvé que l’accord de Ouaga était le pire des accords sur cette terre alors que le Mali partait en position de force.

Quatrième acte trahison :

Le mauvais casting de la délégation malienne pour les pourparlers forcés d’Alger après que les FAMA soient battues à plate couture à Kidal le 21 mai 2014 par l’armée française. En effet, cette délégation n’avait ni la connaissance du sujet, ni la méthode à adopter, lors des débats, ni le patriotisme nécessaire pour ce faire. Certains membres ont été choisis du fait de leurs relations avec la famille présidentielle, d’autres à cause du perdiem qu’ils allaient percevoir. Cette délégation est restée muette tout au cours des négociations.



Cinquième acte de trahison :

L’acceptation de la clause de culpabilité par le Président IBK du fait du retard économique dans les régions du nord du Mali fait de la mauvaise gestion des régions du nord du Mali a donné un coup de grâce à la fermeté du Président IBK. La Communauté Internationale a accusé les différents régimes maliens depuis l’indépendance d’avoir laissé ces zones dans un dénuement total, toute chose qui constitue les raisons de la révolte contre l’État centralisé. Le Président IBK a accepté cela sans contredire cette vision de la Communauté Internationale alors que des milliards y ont été investis sans résultats. L’explication est que ce sont les responsables féodaux qui en ont fait leurs choux gras au détriment des populations.

Le Mali a été traité comme l’Allemagne en 1918 après sa défaite contre les forces coalisées. Dans le traité de Versailles ayant mis fin à la Première Guerre mondiale, une clause de culpabilité a été introduite dans le traité qui oblige l’Allemagne défaite à payer des dommages financiers sur une longue période aux pays engagés dans la guerre de 1914-1918.

L’accord d’Alger de 2015 prévoit que pendant 20 ans, la République doit octroyer 40% de son budget à l’Azawad afin de la hisser au rang des pays développés, alors que ni le sud, ni le centre, ni l’ouest ne sont développés à hauteur de satisfaction de leurs populations. Cette acceptation assassine l’espoir de développement des vrais acteurs. L’acceptation de cette clause met fin à tout espoir de développement du Mali pour les populations du sud et du centre.

Sixième acte de trahison :

En plus des actes fatals à la République cités ci-haut, il y a 16 autres exigences de la part des rebelles dans l’accord qui auront la même portée contre l’unité, l’intégrité territoriale du Mali.

L’Accord du 15 mai est reconnu « fondamentalement insuffisant » au regard des « revendications du peuple de l’Azawad ». En clair, ce que le Mali a signé le 15 mai 2015 n’engage que lui: les rebelles, eux, ne reconnaissent que les nouvelles clauses approuvées par l’Avenant du 20 juin 2015.
L’Azawad est reconnu comme « entité politique, juridique et territoriale ». Cette disposition fait passer l’Azawad pour un mini-État fédéré ou, à tout le moins, pour un territoire autonome. Ce n’est plus, comme le gouvernement tentait de le faire croire, un simple terroir socioculturel comparable au Banimonotié, au Ganadougou, au Kharta, au Khasso ou encore au Kénédougou.
Le Mali s’engage « à reconnaître et à réparer les crimes qu’il a commis depuis 1963 dans l’Azawad » en oubliant que des milliers de Maliens ont perdu la vie à cause de ces rebelles touaregs aussi. Bien entendu, aucune réparation n’est due par les rebelles séparatistes et terroristes azawadiens qui ont allègrement pillé, violé et amputé les pauvres citoyens maliens du nord depuis 1963!
La CMA est appelée à « demeurer dans sa mission primordiale de défense et de lutte pour les aspirations du peuple de l’Azawad ». En clair, la CMA est reconnue comme une armée légitime au service de l’Azawad dont on sait qu’elle aspire à l’indépendance !
Il est décidé la « création d’une assemblée régionale regroupant les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni dont les prérogatives relèvent des domaines spécifiques de l’Azawad »: cette disposition regroupe tout le nord (deux tiers du Mali) pour le soumettre à l’autorité légale des groupes armés qui, du fait de leur supériorité militaire, ne manqueront pas de contrôler l’« assemblée régionale » prévue !
Le Mali accepte de « surseoir à l’organisation de toute élection jusqu’au retour des réfugiés et jusqu’à la mise en œuvre du nouveau découpage » territorial. On comprend maintenant pourquoi les rebelles s’opposent à toute élection dans le nord, y compris les régionales maintes fois programmées.
Le Mali accepte de « prévoir et déterminer le quota qui sera affecté à l’Azawad pour les départements de souveraineté, les grands services de l’État, les représentations diplomatiques et les organisations internationales. Vous l’aurez noté: les rebelles de l’Azawad ne se contentent pas de garder le nord sous leur coupe exclusive; ils auront aussi un « quota » d’ambassadeurs, de consuls et de ministres. Et pas n’importe quels ministres: des ministres de « souveraineté » comme ceux de la Défense, de la Justice, des Affaires étrangères ou de l’Administration Territoriale. Il ne faut donc plus exclure de voir un jour Algabass Ag Intallah nommé ministre de la Justice ou de la Défense du Mali!
Les forces de défense et de sécurité à l’intérieur de l’Azawad seront composées à 80% de ressortissants de l’Azawad ainsi qu’au niveau des postes de commandement. Cette disposition consacre la mainmise militaire de la CMA sur tout le nord. Avec 80% des soldats et chefs militaires, quel gouverneur élu pourrait-il leur tenir tête ? Comment parler d’« armée malienne » quand le Mali ne détient que 20% des effectifs et des commandants militaires déployés au nord?
Pendant la période intérimaire, mettre en place des unités spéciales mixtes comprenant 80% de ressortissants de l’Azawad. Cela signifie qu’en attendant la mise en place effective de l’armée hégémonique azawadienne, des unités militaires mixtes feront la loi au nord, composées de 80% de rebelles. Vous voyez maintenant pourquoi, malgré la propagande officielle, les patrouilles mixtes n’ont jamais pu fonctionner!
Les zones de défense et de sécurité seront sous le commandement d’un ressortissant de l’Azawad. C’est-à-dire que l’autorité militaire suprême du nord sera exercée par un officier issu des groupes armés rebelles.
La CMA définit elle-même la liste des combattants et détermine leur grade dans le cadre de leur intégration dans « l’armée nationale reconstituée ». En clair, si la CMA veut ériger un berger touareg ou arabe au rang de général ou de colonel, elle n’aura qu’à le dire.
Considérer la création et l’utilisation de milices comme un acte criminel, sous ce chapitre, la CMA engage le Mali à livrer la guerre à tous les groupes d’autodéfense pro-Mali, en particulier le GATIA, le Ganda Koy et autres Ganda Izo.
Le mécanisme opérationnel de coordination (MOC) sera présidé par la MINUSMA et coprésidé par les deux parties (Mali et CMA). Par conséquent, la CMA et le Mali font jeu égal.
Affectation d’un fonds spécial pour l’Azawad sur le budget de l’État à hauteur de 40% sur une période de 20 ans en vue de résorber un retard de plus de 50 ans. Ainsi donc, l’Azawad (1. 293. 000 habitants, soit 9% de la population nationale) raflera 40% du budget national pendant 20 ans ! À ce train, nous autres du sud (13, 2 millions d’habitants) finirons bien par brouter de l’herbe ! La CMA gagne, en définitive, le beurre, l’argent du beurre, la vache et la laitière.
Exploitation des ressources minières et énergétiques de l’Azawad soumise à l’autorisation préalable de l’Assemblée inter-régionale, après avis de l’Assemblée régionale. Un quota de 20% de la production sera affecté à l’Azawad avec priorité à la région concernée. C’est entendu: sans l’autorisation des rebelles, aucune ressource du nord ne peut être exploitée. Et s’ils donnent leur autorisation, le Mali devra reverser à la « région concernée » 20% des ressources exploitées. Alors, de quoi le budget national se nourrira-t-il ?
En somme, ces clauses de l’Accord sont si graves qu’on s’est gardé de les écrire noir sur blanc. On a plutôt tenté de les masquer en écrivant qu’elles seront « prises en compte dans le cadre de l’application ». Une manière de tenter une application en catimini. Or, lesdites clauses sont trop nombreuses et trop lourdes pour passer inaperçues. Elles donnent un alibi permanent à la CMA pour ne pas déposer les armes. Malheureusement, le Mali n’a pas assez de force pour les renégocier.

Septième acte fatal à la République :

Les discours irréalistes prononcés lors des cérémonies officielles sont, dénoués de toute réalité. L’impression du peuple est que leur président ni vit pas les mêmes réalités que les populations meurtries du Mali. L’achat de conscience et les intimidations sont monnaie courante alors que la corruption en haut lieu gangrène le fonctionnement normal du pays et entrave l’équipement véritable de notre armée qui reste le seul rempart contre la division du pays. Des discours pompeux sont faits entre autres pour tromper le peuple. Avec de telles forfaitures, du Président de la République qui prend ses ordres auprès de la Communauté Internationale, la paix, l’unité et l’intégrité territoriale ne sont pas pour demain, à moins que le peuple ne se réveille pour réaliser son printemps.

Pour conclure, l’histoire retiendra qu’IBK aurait tout fait pendant son mandat pour affaiblir l’État malien, et nos forces de défense et de sécurité. Le jugement de l’histoire pour ses héritiers sera sévère. Que comprendre de l’attitude d’IBK qui a larmoyé en 2006 devant ses collègues députés, parce que ATT après la révolte des camps de Kidal et de Ménaka a décidé d’aller tenir les négociations avec les rebelles à Alger. IBK a-t-il la mémoire courte pour aller tenir les mêmes types de négociations à Alger après la débâcle des FAMA le 21 mai à Kidal qu’il aurait provoqué sans avoir le courage de l’assumer ?

Badou S KOBA
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