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Edito : Le Triumvirat outrepassera-t-il ses prérogatives ?
Publié le lundi 21 octobre 2019  |  Infosept
Conférence
© aBamako.com par A. S
Conférence de presse sur le Processus de dialogue Inclusif
Les personnalités chargées de conduire le dialogue inclusif ont animé une conférence de presse le 17 Juillet 2019.
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Choisies par le Président de la République pour faciliter le dialogue national inclusif, les trois fortes personnalités que sont Baba Hakib Haidara, Ousmane Issoufi Maiga et Aminata Dramane Traoré semblent se tromper de mission. Elles ne sont ni juges, encore moins avocats ; mais des facilitateurs neutres censés convaincre les plus réticents à participer à ce Dialogue National tant attendu par le peuple malien. Leur rôle n’est pas d’apprécier les différentes prises de position des acteurs sociopolitiques, mais de rendre compte à qui de droit de ce qu’elles auront constaté sur le terrain. Leurs missions s’arrêteront à la fin des rencontres qu’elles auront souhaitées.
Au lieu de rester dans ce format, nos facilitateurs s’attribuent d’autres rôles supplémentaires pour certainement faire plaisir à celui qui a porté son choix sur eux, à savoir le Président de la République, IBK. Sinon, comment comprendre qu’au cours d’une conférence de presse, à leur initiative pour faire l’état des lieux concernant le processus du dialogue national inclusif, DNI, que les facilitateurs puissent commenter la non-participation d’une frange de l’Opposition et de la société civile au DNI ? Pour Baba Hakib Haidara et ses autres collègues facilitateurs, l’Opposition, la société civile, les groupes armés de la CMA ont tous participé à l’atelier de validation des termes de référence et d’ajouter ne pas comprendre « pourquoi après, il y a çà et là, des déclarations pour indiquer que l’opposition ne participera pas à la suite du Processus. « Nous l’avons appris comme vous par voie de presse, a-t-il martelé, avant d’ajouter : Officiellement, nous n’avons pas été approchés ». Il ne leur revient pas de juger de la prise de position des uns et des autres, mais plutôt, ils doivent se contenter de la facilitation dans le strict respect des principes de neutralité et d’impartialité, qualités qui semblent motiver leur choix par le Président de la République. Ils ne doivent pas perdre de vue que leur impartialité est importante et est gage de sureté et d’assurance pour certains acteurs. Ils semblent exempts de reproches, car aucun bruit de casserole ne court derrière eux, alors qu’ils ont tous occupé des postes de responsabilité.
Certains propos sont de nature à rendre difficile la collaboration et à instaurer le doute avec ceux qui hésitent encore à participer. Comment peut-on tenir des propos tels que : nul n’a le monopole du patriotisme, ou bien la non-participation de l’opposition au dialogue national n’enlève en rien à son inclusivité, et enfin ne pas confondre l’inclusivité à l’unanimité, et espérer compter sur la participation de ceux à l’encontre desquels ils sont tenus. Pour tout bon analyste politique, ces propos pourraient pousser les acteurs sociopolitiques opposés au dialogue à en déduire que les facilitateurs sont loin d’être neutres et ne seraient que des taupes que le gouvernement veut exploiter pour légitimiter son dialogue.
En somme, l’unanimité d’une frange importante de la population faite autour de la nomination de Baba Hakib Haidara, Ousmane Issoufi Maiga, Aminata Dramane Traoré, est en train de fondre comme neige au soleil, à cause de la confusion de rôle qu’ils ont délibérément créé. Ils doivent comprendre que la crédibilité des résolutions qui seront issues de ce dialogue dépendra de celle des facilitateurs.
Youssouf Sissoko
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