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Situation sécuritaire au Pays Dogon Ginna Dogon dénonce «un acharnement contre le peuple dogon qui ne dit pas son nom»
Publié le lundi 21 octobre 2019  |  L’Indépendant
Marche
© aBamako.com par AS
Marche du collectif des Associations des Jeunes du pays Dogon
Le Collectif des Associations des Jeunes du pays Dogon a organisé une marche le 13 Septembre 2019 à Bamako.
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L’association malienne pour la protection et la promotion de la culture Dogon « Ginna Dogon » a animé, le samedi 19 octobre, à la Maison de la Presse, une conférence de presse sur la situation sécuritaire, à travers le thème » Tueries et vols de bétails au pays Dogon « . L’occasion pour elle de fustiger «le désarmement de Danna Ambassagou et les vols de bétails de la communauté dogon».

Cet entretien avec la presse intervient suite aux assassinats de personnes innocentes, à des vols de bétail de la population du pays Dogon.

Selon le président de l’association dogon, le peuple dogon assiste, dans son fief, à une nouvelle forme de terrorisme qui, consiste à ôter aux populations les moyens de leur existence. Il a cité le vol de bétail qui vise à appauvrir les populations, après les avoir empêchées de cultiver. « Tout cela consiste à appauvrir, à rendre les populations dépendantes, à les amener à perdre tout moyen de subsistance », a-t-il alerté.

A l’entendre, «les forces du mal» sont en train de démolir les témoins de la culture Dogon tout en brûlant les Toguna et détruisant les hôtels. « Il y a un acharnement contre le peuple dogon qui ne dit pas son nom. L’association Ginna Dogon trouve intolérable qu’on empêche la communauté dogon de cultiver, d’aller récolter et de mettre le feu aux champs »,a souligné Mamadou Togo.

Evoquant le désarmement de la milice Danna Ambassagou, il a soutenu que les allégations tendant à faire des combattants de Danna Ambassagou des « bourreaux »sont fausses: « quand on dit que les Dogons sont des tueurs et que Danna Ambassagou est leur arme meurtrière, je dis que c’est faux et archi faux ». Et de poursuivre : « Le désarmement, nous ne pouvions accepter que nous déposions les armes et que d’autres viennent nous tuer comme des poulets parce que nous, nous sommes sans moyen de défense. Nous ne voulons plus que cela se reproduise. Si l’Etat désarme un village, qu’il y place une force pour sécuriser ce village« , a-t-il exigé.

S’agissant des vols de bétails, le président de Ginna Dogon a indiqué qu’il a saisi la justice et que ces cas ne resteront pas impunis. « Nous sommes en train de réunir des éléments pour traduire en justice nos voleurs de bétails. Ces voleurs sont des grands criminels et ils sont doublement criminels, car ils tuent les propriétaires avant d’emporter leurs animaux. Nous demandons à l’État et ses partenaires et amis de tout mettre en œuvre pour empêcher certains de tuer d’autres Maliens. Nous, au pays dogon, nous nous sentons délaissés, abandonnés à nous-mêmes « ,a-t-il déploré.

Pour Binogo Ouloguem, un des membres de la Commission technique de Ginna Dogon, les voleurs de bétails sont organisés. Ils envoient les hommes pour identifier les bétails, ensuite ils tuent et emportent ces bétails. » Le réseau commet son forfait, négocie des camions pour les transporter », a-t-il révélé.

En outre, il a donné des précisions sur le bilan des dégâts de l’insécurité dans la commune de Sangha.

Plus de 1965 bovins, 3228 caprins et ovins emportés

» Nous avons recensé, dans le pays dogon, des dizaines de milliers d’animaux emportés. Nous prenons l’exemple sur la commune de Sangha où nous avons recensé 1965 bovins, 3228 caprins et ovins, des centaines de greniers brûlés, à la date d’août 2019. Une cinquantaine de villages et hameaux totalement détruits, du matériel roulant (motos, tricycles, bicycles, charrettes) ont été volés, des dizaines de personnes tuées. À la dernière date, nous avons enregistré 500 tués. Cela n’a jamais été officiellement signalé sur les antennes des radios et de télévisions, dans les journaux », a-t-il indiqué.

Abdoul DEMBELE

Source: l’Indépendant
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