Las et exaspérés par la persistance de la crise et des défaites successives de l’armée, les Maliens semblent définitivement lorgner du côté de la Russie comme alternative à la France. Après avoir longtemps germé dans les simples commérages, l’idée de recourir au vieil ami socialiste a finalement pris corps au point de résonner au Palais de Koulouba où l’ambassadeur russe a été reçu en pompe avec les mêmes ardeurs pro-russe.
Il en a résulté une volonté partagée de réchauffer les relations russo-malienne avec en toile de fond une visée de Bamako sur le parti que le Mali peut tirer d’une coopération militaire susceptible de reconquérir son intégrité territoriale malmenée par les terroristes et de mouvements armés séparatistes. Trop simpliste pour être vrai, selon toute évidence. Quoique Moscou ressente une nostalgie réelle de son ancienne influence sur une grande partie du monde, sa déroute dans certaines missions interventionnistes comme l’Afghanistan reste encore fraîche dans les mémoires avec des victimes par milliers. Reste l’éventualité d’un apport aérien trop coûteux, tandis que celle d’une dotation en armements de pointe reste problématique.