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Intégration socio-économique des enfants de la rue: Alegria s’engage à soustraire 50 talibés de la mandicité
Publié le mardi 22 octobre 2019  |  Info Matin
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Ce 19 octobre 2019, l’Association malienne Alegria a organisé une soirée Gala de bienfaisance, à l’hôtel Sheraton de Bamako. L’objectif était de mobiliser, dans le cadre d’une initiative pilote, de mobiliser de fonds auprès des partenaires, structures ou des particuliers, pour la formation professionnelle et l’intégration de cinquante enfants de la rue.

Ce rendez-vous qui a tenu toutes ses promesses, a mobilisé autour de la présidente de l’Association, Mme Adama Samaké, des responsables d’associations et d’organisations de la société civile, des opérateurs économiques et des adeptes du sous-secteur de l’enseignement coranique pourvoyeur, en grande partie de ces enfants de la rue. La soirée était parrainée par l’inspecteur des services économiques, Youba Ba.
Selon la présidente de l’association Alegria, Adama Samaké, ledit projet vise surtout à mettre en place un programme innovant de resocialisation, d’éducation et d’insertion professionnelle des enfants mendiants de la ville de Bamako.
« Il s’agira pour un premier départ d’identifier les enfants mendiants dans certaines zones de concentration de la ville de Bamako, un effectif de 50 enfants sera présélectionné pour une phase pilote du programme », a-t-elle soutenu. Selon elle, cette phase pilote sera suivie de la mise en place de la phase principale du programme qui va concerner plus d’un millier d’enfants.
En tout cas, les responsables de cette association portent beaucoup d’espoirs sur cette soirée en vue de mobiliser les ressources nécessaires pour la cause de cette catégorie d’enfants de la rue.
À l’issue de la soirée très appréciée par les participants, plusieurs donations ont été faites en nature comme en espèce. Un partenaire s’est même engagé à prendre en charge entièrement la formation des enfants de cette phase pilote.
Selon le parrain, Youba Bah, les enfants talibés sont issus des établissements coraniques qui ne sont pris en compte dans le système scolaire officiel. Les multiples difficultés auxquelles ces écoles sont confrontées sont notamment la non-existence de structures d’encadrement et de suivi, la non-prise en charge des talibés et le manque de toute perspective d’insertion socioprofessionnelle. Toute chose qui constitue, selon lui, de sérieux défis à relever à la fois pour les acteurs, les apprenants et les pouvoirs publics.
Dans certains pays de la bande sahélo-saharienne, regrette-t-il, la gestion des écoles et foyers coraniques a conduit à des dérives telles que le phénomène de mendicité des talibés, le comportement mercantile de certains maîtres coraniques utilise les talibés comme fonds de commerce.
Au Mali, les écoles coraniques sont les premières formes d’écoles structurées qui furent leur extension avec le développement de l’islam, a martelé le parrain. Initialement, elles avaient comme objectifs la formation religieuse, culturelle et scientifique de ses disciples. Aujourd’hui, face à un monde de plus en plus monétariste, les écoles coraniques semblent s’écarter de cet objectif au point de susciter une inquiétude légitime et un réel malaise social dans certains milieux.
« La question des « enfants dans la rue » et « le phénomène de mendicité » expose les enfants à des maux comme les travaux pénibles, la violence, le trafic, la drogue, la délinquance, les maladies, le terrorisme, etc. », a-t-il fait savoir. A cet effet, il convient de signaler la mendicité des enfants est une violation des dispositions de la convention relative aux droits des enfants auxquelles le Mali souscrit. Le programme d’instruction se caractérise, explique M. Bah, par l’absence de contenu professionnel dans les programmes, ce qui en fait un enseignement inadapté et incapable de faire face aux besoins modernes du marché du travail, donc abstrait et coupé des réalités des apprenants.
Le parrain de l’événement préconise de revisiter sérieusement le curriculum en usage dans les écoles et foyers coraniques ; mieux former les enseignants de ces écoles, lever des fonds pour appuyer cette forme d’éducation rependue dans les campagnes et les villes des pays de la bande sahélo-saharienne ; motiver les apprenants qui utilisent cette forme d’enseignement que sont les talibés ; soutenir les parents qui envoient leurs enfants dans ces écoles ; s’attaquer aux pièges…

Par Sidi DAO

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