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Insécurité, et économie criminelle au centre: Ginna Dogon charge l’État
Publié le mardi 22 octobre 2019  |  Info Matin
Marche
© aBamako.com par AS
Marche du collectif des Associations des Jeunes du pays Dogon
Le Collectif des Associations des Jeunes du pays Dogon a organisé une marche le 13 Septembre 2019 à Bamako.
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Les responsables de l’Association malienne pour la protection et la promotion de la culture dogon ‘’Ginna Dogon’’ ont animé, ce samedi 19 octobre 2019, une conférence de presse sur la Situation sécuritaire, les tueries et vols de bétails au pays Dogon. Au cours de cette rencontre avec les hommes de média, ils ont exprimé leur inquiétude face à la situation sécuritaire de de plus en plus volatile avant d’accuser l’État d’abandonner les populations à leur triste sort.

Cette conférence de presse était animée par le président de Ginna Dogon, Mamadou TOGO, qui avait à ses côtés le Dr Souleymane GUINDO, Dramane YALKOUE, Sory Ibrahima TELLY et Benogo OUOLOGUEM, et une foule nombreuse de militants et sympathisants.
Dans exposé liminaire, le président de Ginna Dogon, Mamadou TOGO, a indiqué que ces derniers temps, le pays dogon est victime d’un réseau de voleurs de bétails qui tue et pille son cheptel avec la volonté manifeste d’affamer la communauté. Le conférencier s’est dit convaincu que l’industrie criminelle développée autour de ce vol de bétail alimente forcément la crise sécuritaire au pays dogon. Car, dit-il, elle en constitue une des sources de financement. Par conséquent, il a demandé aux autorités de prendre toutes les dispositions afin de mettre fin à ce trafic.
« Nous sommes en train de réunir des éléments pour traduire en justice nos voleurs de bétails qui tuent aussi les propriétaires des animaux », a-t-il dit. Avant d’ajouter que les Dogons se sentent abandonnés par l’État dans cette situation.
Concernant le DDR, le conférencier a rappelé que le peuple dogon a toujours été républicain et donc ne refuse pas le processus. Toutefois, a indiqué que le désarment de Dan Na Ambassagou doit se faire après la sécurisation du Pays Dogon. C’est la condition fondamentale.
« Ce que Da Na Ambassagou fait, c’est de la légitime défense. Car, les chasseurs ne donnent jamais la mort par plaisir », a-t-il défendu. Avant de conclure : « Nous ne pouvons pas déposer nos armes pour laisser les autres venir nous tuer comme des poulets. Si nous sommes des tueurs, nous ne tuons que ceux qui viennent nous attaquer ».
Concernant, les voies de recherche de solution à la crise, patriarche a expliqué que son association a fait plusieurs propositions aux autorités et continuera à travailler pour le rétablissement de la paix.
À la suite du doyen TOGO, plusieurs personnalités Dogons ont pris la parole pour exprimer leurs inquiétudes et surtout leurs incompréhensions face au mutisme de l’État par rapport à ce drame qui frappe les populations du pays dogon.
Selon Benogo Ouologuem, il y a un système bien mis en place, un réseau bien établi pour voler nos bétails. Avec cette insécurité, des gens s’organisent, vols et emportent nos animaux. Le prétexte trouvé est que les Peuls sont en insécurité dans la zone. Donc, dans la débandade, dit-il, les Peuls emportent nos animaux. Et l’embarquement se fait en pleine brousse à la périphérie du pays dogon. Selon ses explications, ces animaux se retrouvent à Bamako et dans les pays de la sous-région. De son avis, depuis que ces événements ont commencé, il n’y a plus de crise de viande à Bamako parce que c’est la viande des animaux volés qui se retrouve dans les marmités.
« On doit mettre fin à cela », s’est-il insurgé. Selon lui, les animaux sont volés à tour de bras et emportés par dizaines de milliers.
Par exemple, dit-il, dans la commune Sangha, plus 1965 bovins ont été emportés à la date du mois d’août et plus 3228 bovins, caprins, des centaines de greniers brulés. Une cinquantaine de villages rasés, des dizaines de personnes (500) tuées tout en brulant les engins.
« Nous estimons aujourd’hui à plus de 500 millions déplacés Dogons à l’intérieur et dans les pays voisins », a-t-il affirmé. Certains membres de ce réseau criminels de voleurs de bétails ont été repérés, signalés aux autorités et mis aux arrêts grâce à l’action de son organisation. Ainsi, des animaux volés ont été retrouvés à Niamana.
« Nous avons porté plainte au niveau de la commune VI. Le procureur a tout notre soutien. La personne de Boubou CISSE, responsable du Garbal de Niamana est l’un des maillons clés de ce réseau de voleurs », a-t-il assuré.
D’ailleurs, dans la salle, le président de Ginna dogon a brandi une pile de dossiers d’accusation relatifs à des cas vols documentés. Il a invité la justice a diligenté le traitement des dossiers. Le conférencier a terminé son exercice en annonçant que son organisation va bientôt publier un rapport exhaustif sur les chiffres concernant le vol de bétail au pays dogon.

Par Abdoulaye OUATTARA
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