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Cupidité et voracité impunies des délinquants a col blanc: le poisson pourrit par la tête!
Publié le mercredi 23 octobre 2019  |  Info Matin
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En lisant ta réflexion sur la délinquance financière commise au gré du vent et impunément dans nos pays africains, on pourrait être tenté de croire qu’il y a péril en la demeure. Parce que ça devrait être effectivement le cas. Mais hélas, c’est tout à fait le contraire, car sous nos tropiques, il n’y a plus aucune honte ni aucun remords pour quelqu’un à voler ! D’aucuns vous répondront, le sourire en coin, qu’il n’y a pas de cimetière pour la honte, le vol, le mensonge d’Etat, l’escroquerie ou le délit d’apparence ! Et «y a foyi» !

De nos jours, quand un gestionnaire de deniers publics originaire d’un de nos pays pauvres et surendettés parvient à dissimuler 500 millions ou à dissiper carrément ou 9 milliards de nos francs, il ne faut pas s’étonner de le voir gravir de grades et d’échelons d’année en année. Lors des toutes prochaines cérémonies de grande envergure, il fera même partie des plus grands récipiendaires. Officiellement «pour services rendus à la nation» !
Mais alors là, une précision de taille : pour être décoré de médailles très précieuses, il faut financer le parti ou la personnalité politique grâce à qui vous avez été nommé à un poste juteux communément appelé «boîte à sous». Sinon, bonjour les interminables interpellations, gardes à vue dans les commissariats de police et les brigades de gendarmerie, les poursuites judiciaires à l’infini et, pourquoi pas un jugement en bonne et due forme généralement sanctionné par plusieurs années de prison !

FAUTE DE LES EMPÊCHER, TOUT RÉGIME PEUT AU MOINS RÉPRIMER DES VOLS !
Évidemment, le poisson pourrit par la tête. C’est ainsi que dans l’un quelconque de nos cinq continents, on retrouve des délinquants à col blanc impunis dans les pays où les princes gouvernants sont eux-mêmes trempés jusqu’au cou dans des affaires sales. Au Rwanda par exemple, même si votre plus proche parent ou votre meilleur ami vous conseille de détourner un kopeck ou d’empocher un franc dérivé de la corruption, vous réfléchirez par deux fois avant de le faire.
À la limite, vous vous poserez la question de savoir si ce dernier n’est pas en train de vous tendre un piège des plus périlleux pour la poursuite de votre carrière administrative. Puisque, tôt ou tard, vous pourriez être tous les deux épinglés et poursuivis pour délit constitué. Il en était tout autant sous les régimes révolutionnaires anti-corruption chapeautés par des nationalistes comme Jerry John Rawlings, Thomas Sankara, etc.
Cela se voit, aucun régime politique ne peut empêcher que des vols, des arnaques, des détournements de fonds soient commis. Aucun, car il ne peut jouer au gendarme derrière les détenteurs du pouvoir financier ! En revanche, il peut limiter les dégâts en punissant sévèrement les prédateurs. Pour la valeur d’exemple et afin de décourager, une bonne fois pour toutes, d’autres gestionnaires qui auraient des idées sombres.
Dans certains pays comme la Chine, le pouvoir central exécute publiquement les fonctionnaires et agents de l’État reconnus coupables de corruption. Dans beaucoup d’autres pays, ils sont arrêtés, jugés et condamnés à de simples peines privatives de liberté. Et leurs avoirs indus confisqués au profit du budget national. Généralement, ils sont même astreints au versement, entre les mains du contribuable, de sommes faramineuses à titre de dommages et intérêts.

ARRÊTONS DE CONFONDRE NOS ÉLUS A DES CAISSES DE SOLIDARITÉ !
En Afrique, les sollicitations des électeurs sont tellement nombreuses que les gouvernants se sentent comme obligés de jongler régulièrement avec les deniers publics en opérant des «Je retiens 1», des ponctions de 10 % sur les marchés étatiques qu’ils octroient aux opérateurs économiques et aux hommes d’affaires désireux d’investir dans le pays. Sans une belle cagnotte, ils courent le risque de perdre ces précieux électeurs or, ils rêvent tous de se faire réélire jusqu’à la fin de leur séjour sur terre.
Attendre de ces politiciens qu’ils contribuent à une élévation du niveau de conscience civique et politique dans le but de mieux booster notre développement, c’est prêcher complètement dans le désert. C’est même synonyme de rechercher des poux sur un crâne rasé et imbibé d’huile ou de pommade ! Ceci étant, c’est au peuple lui-même qu’il revient de se battre pour limiter la prévarication de nos maigres économies. Et il peut le faire en évitant de confondre nos élus et nos gestionnaires à des caisses de solidarité nationale.
Mais si nous continuons à vouloir faire financer tous les frais de scolarité de nos enfants, quittances de loyer, ordonnances et autres notes de mariage, de baptême, de téléphone à des élus qui ont autant sinon plus de problèmes financiers que nous, nous ne devrions nous en prendre qu’à nous-mêmes en cas de comportements délictueux de leur part. Sachons donc raison garder pour ne pas vouloir une chose et son contraire !

Sambou Sissoko
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