Les Banques et établissements financiers du Mali sont en grève deux jours depuis ce jeudi matin. Selon les responsables syndicaux des structures bancaires, cet arrêt de travail intervient suite à l’échec de négociations avec l’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers du Mali (APBEF). Pour de nombreux usagers, cette situation constitue un calvaire et crée un ralentissement dans leurs activités économiques.
Contrairement aux jours ordinaires, les banques sont pratiquement vides aujourd’hui. Les rares personnes qui y font un tour se dirigent vers les guichets automatiques. Certains usagers pensent que cette grève n’est pas sans conséquences sur leurs activités, même si quelques-uns soulignent qu’elle est justifiée. « J’étais en voyage, je suis venu faire un retrait et j’ai trouvé que c’était fermé, chamboulant ainsi tout mon programme », nous dit ce client devant une banque. Ce autre client semble mieux digéré cette grève, « Je pense que les gens défendent leurs droits, et j’adhère à leurs causes », dit-il.
Pour les responsables syndicaux, cette grève est observée dans le but d’exiger l’application des points de revendications déjà inscrits dans leur cahier de doléances depuis quelques années. Ils menacent de revenir à la charge si leurs préoccupations ne sont pas prises en compte.
Selon Abdoulaye Keita, trésorier général du Syndicat National des Banques, Assurances, Etablissements Financiers et Commerces du Mali (Synabef), le 1er point des revendications est relatif à la transposition des augmentations de salaires que le gouvernement a accordées aux travailleurs. Le 2ème point, poursuit-il, concerne l’assurance maladie obligatoire (AMO). L’entrave à la liberté syndicale, le respect des dispositions relatives aux fonds sociaux existant dans les entreprises, font également partie des points de revendications des travailleurs des banques. « Nous avons décrété 48h avec une possibilité de renouveler à 72h dans notre préavis. S’il n y a pas eu satisfaction par la suite on va reconduire la grève à 120h », prévient Abdoulaye Keita, trésorier général de Synabef.
Rappelons que ce mouvement de grève va se poursuivre jusqu’à vendredi à 00 heure.
Une grève des banques entraîne des conséquences graves sur l’économie nationale, expliquent certains économistes, qui regrettent un manque de dialogue social entre le syndicat et les employeurs. Selon eux, les deux parties doivent rapidement renouer le dialogue pour un compromis.