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Mot de la semaine : Arrestations
Publié le vendredi 25 octobre 2019  |  Infosept
Conférence
© aBamako.com par AS
Conférence de presse du procureur du pôle économique et financier
Mamoudou Kassogué, nouveau procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune III et procureur du pôle économique et financier de Bamako, a animé une conférence de presse le Jeudi 22 Août 2019, pour dévoiler sa stratégie de lutte contre la corruption.
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Un autre gros poisson est tombé dans les mailles du filet de la Justice le mardi 22 octobre 2019. Le puissant Maire du District de Bamako, Adama Sangaré et trois complices ont rejoint à la Maison centrale d’arrêt de Bamako, le puissant Président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali, APCAM M. Bakary Togola. Décidemment, le lot des prisonniers V.I.P au Mali ne fait que grossir. Il grossira davantage car des noms des hautes personnalités circulent déjà et les jours, voire les semaines à venir, verront d’autres grosses pointures rejoindre les deux repris de justice que sont le Maire du District, Adama Sangaré et le Président de l’APCAM Bakary Togola.

Que reproche-t-on réellement à Adama Sangaré ? Selon l’acte d’accusation, il est reproché au Maire du District des cas de malversations financières dans l’exécution du marché de l’éclairage de la capitale pendant des festivités du cinquantenaire de l’indépendance du Mali en 2010. Selon les investigations de la justice, les 500 millions débloqués pour la réalisation du projet ont pris d’autres directions. C’est pourquoi la mairie du District assurant la maitrise d’ouvrage du projet semble être le présumé coupable de malversations. Et du coup, le Maire du District répondant au nom de la structure incriminée est aux arrêts et pourra s’expliquer sur l’utilisation faite de ce montant.

Ce qui est à craindre dans le cas du Maire du District, c’est à coup sûr le dépôt d’autres plaintes, comme celles relatives à des malversations foncières. Pour rappel, son premier séjour en prison était dû à des cas de malversations foncières. S’il a recouvré la liberté après une gestion politique de cette affaire, celle pour laquelle il est retourné au gnouf ne connaitra pas le même dénouement et il est fort à parier que tous les anciens dossiers concernant les malversations foncières comme financières d’Adama Sangaré referont surface. D’autres plaintes seront introduites ce qui réduiront toutes les chances de libération, ne serait-ce que provisoire, du Maire du District de Bamako.

A qui le prochain le tour ? La question mérite d’être posée quand on sait que d’autres personnalités ont été entendues par le Procureur du Pôle économique et Financier et les jours de liberté de ces autres délinquants financiers semblent compter. Des noms, pas des moindres, circulent dans les rouages de la justice parmi lesquels deux anciens ministres et un ex Premier Ministre. Vont-ils eux aussi rejoindre Bakary Togola et Adama Sangaré à la Maison Centrale d’Arrêt, la MACA ? Le temps nous permettra de le savoir.

D’ores et déjà, par ces arrestations et d’autres dans les jours à venir, les plus sceptiques n’ont-ils pas désormais suffisamment d’arguments et de preuves pour être optimistes ? Ces incarcérations doivent attester de la détermination du Ministre de la Justice Garde des sceaux, Me Malick Coulibaly et du Procureur Mamadou Kassogué à aller dénicher tous les malfrats financiers de la République et doivent dissiper les préjugés fallacieux tendant à faire des juges en charge de la lutte contre la corruption, des revanchards, des militants des partis d’opposition ou d’avoir fait de la justice sélective. Les détracteurs de Malick doivent comprendre qu’il a une inébranlable volonté de mener une lutte implacable contre la corruption.

En somme, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, c’est au Président de la République, IBK que revient le mérite de faire mieux que tous ses prédécesseurs dans la lutte contre la corruption, tant en termes d’indépendance de la justice qu’en la non protection des malfrats financiers qui ont voulu chercher refuge auprès de lui. Ne faudrait-il pas soutenir IBK dans ce combat ?

Youssouf Sissoko
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