L’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali considérée comme un maillon essentiel dans la politique d’assainissement du pays constitue de nos jours la plus grande déception. La visite inopinée de la DG lundi dernier dans quelques stations n’est que la face cachée de la chose. Faire croire que les lignes bougent alors que nombreuses sont ces stations qui sont longtemps arrêtées pour défaut d’entretien. Il s’agit visiblement du réveil brutal d’une Morphée longtemps plongé dans un sommeil profond. Un audit sur les fonds de l’agence s’impose.
Depuis 2014, Mme Touré Assia Sima dirige l’ANGESEM avec comme résultat : mauvaises conditions de travail, absence de mesure de sécurité dans les stations de traitement des eaux usées, pas de combinaisons, ignorance totale des règles élémentaires de sécurité et de protection. A cela s’ajoutent son égocentrisme et la dilapidation des fonds de l’Agence.
L’Etat fonde un grand espoir sur cette agence et entend faire d’elle le fleuron, mais il se heurte à la mauvaise gestion de cette dame très proche du Président de la République. C’est d’ailleurs ce qui fait d’elle une inamovible DG malgré ses tares. Un chèque en blanc ?
A chaque conseil d’administration, on annonce des chiffres faramineux avec un bilan élogieux sur papier.A la vue des teinturières tant de la rive droite que de la rive gauche, l’on se rend compte de l’évidence. Aucun moyen adéquat pour ravitailler la station des eaux de teinture dans la capitale. Affirmer que 25 unités industrielles sont connectées à une station dont 11 équipées d’unités de prétraitement, relève d’un mensonge grotesque !
Que dire de ces hôpitaux qui n’ont pas reçu la visite de la DG de l’ANGESEM à savoir le CHU Gabriel Touré qui reçoit plus de la moitié des patients de la pyramide sanitaire avec plus de 100 000 patients ? Et que dire del’hôpital Mère-enfants et d’autres sans compter les cliniques qui accueillent également un grand nombre de malades ? Bref on a beau masquer ses frasques, elles finiront par s’afficher au grand jour.
Selon toute évidence, les eaux usées sont jusqu’à présent déversées directement dans le fleuve au vu et au su de tous. Ce n’est pas une visite des locaux, encore moins une conférence de presse pour s’exhiber du pipo devant les caméras qui changeront les choses, mais la mise en place d’un mécanisme fonctionnel avec un suivi régulier. Tel ne semble pas être le cas à l’ANGESEM dirigée par la piètre DG Mme Touré Assia Sima. Elle semble visiblement avoir des ennuis pour préserver son fauteuil avec l’actuel ministre Housseyni AmionGuindo en charge de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développent Durable qui est imprévisible. D’où la raison fondamentale de son réveil brutal.
Rappelons que l’agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali (ANGESEM) est un établissement public à caractère administratif (EPA), doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle a été créée par l’Ordonnance N°07-015/P-RM du 28 mars 2007, ratifiée par la Loi n°07-042 du 28 juin 2007 et placée sous la tutelle du ministre chargé de l’Assainissement. Il est grand temps de nommer les cadres à des postes de responsabilité en considération de leur compétence et non de leur coloration politique ou leur rapport avec tel ou tel patron.