Cinq membres d'un groupe armé songhaï, signataire de l'accord de paix de 2015 au Mali, Ganda Izo, ont été tués mercredi dans le nord du pays par des jihadistes présumés, a affirmé vendredi à l'AFP le secrétaire général de ce mouvement, Abdourahmane Diallo. "Le site de manganèse à Tassiga (a été) attaqué, cinq éléments du mouvement d'autodéfense ont été tués par les assaillants", a indiqué M. Diallo, en précisant que les victimes, membres de Ganda Izo, étaient chargées de sécuriser cette mine située à une quarantaine de kilomètres d'Ansongo et à une soixantaine de la frontière nigérienne.L'attaque est le fait "des groupes terroristes", terme qui désigne habituellement les organisations jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique qui sévissent dans le nord et le centre du Mali malgré la présence depuis des années de forces internationales, a encore affirmé M. Diallo.Ganda Izo est un groupe armé créé en 2009, se présentant comme un mouvement d'autodéfense des Songhaï, un peuple de la vallée du fleuve Niger. Comme son prédécesseur Ganda Koy dans les années 1990, Ganda Izo a été utilisé par les autorités pour combattre, dans la région de Gao, les séparatistes touareg en 2012.Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes, qui l'ont ensuite évincée.Les jihadistes en ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire, qui se poursuit actuellement.Cependant, les violences jihadistes ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires ayant fait des centaines de morts.