Le président russe Vladimir Poutine est sur le point de franchir un pas décisif vers l’implication de l’armée russe dans la lutte contre le terrorisme au Mali. À en croire le Groupe des patriotes pour le Mali (GPM), il ne reste que la mobilisation populaire pour arrondir les derniers détails. Le processus a atteint un seuil satisfaisant avec la signature d’une pétition de 8 millions de signataires demandant le secours du Kremlin. Cette pétition déjà signée a été envoyée aux autorités russes qui ont entamé des démarches pour accélérer les choses. On comprend ainsi pourquoi la Russie et le Mali ont signé un accord de coopération militaire l’été dernier, alors que l’opinion avait commencé à oublier le sujet russe à force d’attendre. Cet accord signé en marge d’un événement militaire international a été salué par tous les Maliens.
Mais depuis, rien n’a filtré du contenu et de la suite réservée à cette coopération militaire dont le Mali a besoin. C’est à la faveur d’un meeting de soutien aux forces armées malienne, le samedi 12 octobre, que les langues ont commencé à se délier.
Selon le Groupe Maliden pour Développement, Vladimir Poutine a pris les choses en main avec l’envoi du dossier devant l’Assemblée des Nations unies, pour ne pas être accusé de grignoter dans le pré carré français. L’onction des Nations unies doit s’appuyer sur des preuves de la volonté populaire des Maliens de recevoir l’armée russe. La pétition de 8 millions de signatures fait foi. Mais les Maliens veulent faire davantage pour montrer leur impatience de voir la Russie intervenir sur le sol de leur pays. C’est pourquoi les initiateurs de la pétition ont lancé des appels à la mobilisation nationale pour soutenir l’idée.
Le vœu de ces Maliens est sur le point de se réaliser, puisque l’armée russe est aux portes du Mali, suite à la désuétude de l’accord de défense entre le Mali et la France, qui n’a pas été renouvelé. Au moment où cet accord expirait en juillet dernier, on a vu plutôt la Russie signer son accord de coopération lors d’une visite du ministre des Affaires étrangères Tiébilé Dramé au pays des Soviets. C’est donc dire que la France elle-même n’est pas très enthousiaste pour renouveler ledit accord.
Sur le terrain, le résultat des missions militaires françaises est plus que polémique. L’accord de défense des Français fait l’objet de toutes sortes de spéculations, et il n’a pas empêché l’armée malienne d’être meurtrie à plusieurs reprises par les terroristes. Dernier coup en date, les assauts contre les camps maliens de Mondoro et Boulkessi avec un bilan lourd de plusieurs morts et des portés disparus.
Il faudrait que le gouvernement malien soit à mesure d’établir une stratégie et une vision propres, pour éviter de toujours tomber dans l’erreur. Les Maliens doivent aussi savoir que la Russie peut nous aider mais elle ne pourra pas assurer notre défense, un devoir qui incombe à l’Etat malien.
Guindo Issiaka, Étudiant à la faculté de Droit Cadi Ayyad de Marrakech