Géant producteur de coton en Afrique, le Mali s’apprête à l’une de ses pires campagnes. En cause, celle de cette année est entachée d’une série de problèmes qui risquent de compromettre les attentes et de créer par conséquent une frustration au sein du monde paysan.
En effet, alors que la récolte démarre dans la quasi-totalité des zones de production, les producteurs vivent avec la psychose d’une redoutable baisse des prévisions par rapport à la volonté présidentielle. Le Mali s’était en effet fixé l’objectif d’atteindre les 800.000 tonnes, un record dans l’histoire du Mali. Mais, de sources paysannes, on est encore loin des performances de la campagne précédente puisqu’il semble de plus en plus difficile d’atteindre 600.000 tonnes. Les causes de cette baisse se résument, entre autres, à la livraison tardive des intrants agricoles ai si qu’aux aléas pluviométriques.
Il faut par ailleurs logiquement s’attendre également à une baisse proportionnelle de la quantité de coton graine. Conséquence, le Mali, malgré l’augmentation des surfaces de cultures, risque de perdre sa place de champion dans la production du coton au profit de pays comme le Benin, la Cote d’Ivoire ou encore le Burkina Faso.
Et comme si cela ne suffisait pas, la campagne est entachée d’un autre phénomène : la chute des prix au niveau mondial. Conséquence du conflit commercial sino-américain, en effet, les prix du coton ont dégringolé en-dessous de leur moyenne historique depuis 30 ans. Et, pour y faire face, il nous revient que les autorités prévoient de trier le coton selon les qualités notamment en 1er, 2è et 3è choix et de leur attribuer un prix en fonction de la qualité. Chose que les paysans ne paraissent pas accepter et comptent vendre l’ensemble de la production à la CMDT au prix du premier choix. Et pour cause, selon un paysan de Sikasso, les mesures d’accompagnement pour atteindre l’objectif présidentiel ont fait défaut.