Dans une vidéo publiée le 26 de ce mois, nous avons suivi l’intervention de l’honorable Mohamed Tounkara à l’Assemblée nationale du Mali. Pendant environ 5 minutes, l’élu national dit haut ce que beaucoup disent bas à propos des accords de coopération militaire existant entre le Mali et la France. En présence du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général de division Salif Traoré, il plaide pour la signature d’un accord militaire entre le Mali et la Russie.
Dans une vidéo que nous avons reçue courant la journée du 26 octobre, le député Mohamed Tounkara dit ses quatre vérités au ministre Salif Traoré à propos des accords de coopération militaire signés entre le Mali et la France. A l’entame de ses propos, l’honorable tenait ces mots : « Si vous ne faites pas attention messieurs le ministre, le travail que vous êtes en train de faire risque d’être vain ». Car, rappelle-t-il, nous avions pris une loi au sein de cette Assemblée nationale sur l’accord de coopération militaire avec la France. Lequel Accord précisait que les troupes maliennes et françaises pouvaient faire des patrouilles ensemble. En vertu de la même loi, les deux troupes pouvaient échanger des informations et s’entraider en cas de difficulté sur le terrain. Jusqu’à présent, ajoute l’honorable, on ne sait pas si cette loi s’applique ou ce qu’on en a fait de la part de la France. Habillé en veste, M. Tounkara s’est davantage adressé au général de division Salif Traoré : « Je me demande comment la France procède à l’application de cet accord militaire existant entre nous. Parce qu’on ne verra jamais une troupe française lorsqu’on en a besoin dans des situations où ces troupes sont sollicitées par le Mali. En plus de ça des questions méritent d’être posées à savoir pourquoi la France amène des matériels au nord du Mali ».
Dans son intervention, M. Tounkara de dire aussi : « On voit beaucoup de choses sur les réseaux sociaux et l’on se demande si ces matériels sont amenés pour faire des combats ou exploiter des ressources minières ». Là où le pays se trouve aujourd’hui, il est difficile de comprendre, pour l’honorable, que la France et toutes ces forces étrangères ici présentes laissent le Mali à lui seul dans cette crise multidimensionnelle. Ce qui l’amène à dire : « Nous disons franchement qu’il faut revoir cet accord signé avec la France ». D’après lui, si la France veut réellement aider le Mali, elle doit plutôt donner l’argent qu’elle dépense à la Minusma au gouvernement malien pour que celui-ci s’aide.
Sans ambages, la position du député a été claire : « Si nous escomptons sur ces gens (France et les forces présentes), nous n’avons alors pas d’espoir », estime-t-il puis d’ajouter : « Nous avons aussi appris que les avions, contenant des mercenaires, atterrissent dans la région de Mopti. Est-ce vrai ? Viennent-ils pour nous aider ? », pose-t-il la question au ministre Salif. Avec un ton ferme, l’élu national ne fait aucunement de cadeau au général divisionnaire Traoré. Au sujet des assassinats perpétrés à l’aide des motos, des propos suivants ont été tenus par l’interpellant : « Ceux qui font des attaques et tuent nos gens à l’aide des engins à deux roues sont sur quel genre de motos s’ils ne peuvent pas être rattrapés par nos hélicoptères et véhicules de combats dont disposent les Famas ? Ces assaillants ont quel genre de moto pour faire ces attaques et disparaitre sans être vus dans ce cas ? », s’interroge l’intéressé qui demandait au ministre si les matériels de combats, voire l’effectif des militaires peuvent nous permettre de faire l’affaire de nos jours.
« De mon avis, nous ne devons pas nous laisser à la disposition de la France. Nous devons signer d’autres accords de coopération militaire entre le Mali et la Russie », propose-t-il. Sous la présence du ministre Salif, l’élu Tounkara a souhaité obtenir des éclaircissements sur le dossier des hélicoptères achetés. « Qu’on nous explique si ces avions sont bons ou mauvais parce qu’on ne peut pas comprendre que des milliards soient investis dans l’achat des avions et voir qu’ils ne décollent pas ». Après avoir salué et remercié les Famas pour leurs efforts, Tounkara tacle la France : « Ceux qui sont venus pour nous aider, s’ils ont un pied dans cette affaire le problème ne peut pas être résolu ».