Selon le dernier rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies au Mali (OCHA), publié en septembre 2019 sur la situation humanitaire de Mali, plus de 3,9 millions de Maliens sont en situation d’insécurité alimentaire. Laquelle est exacerbée par la crise sécuritaire qui sévit dans notre pays depuis quelques années.
Inquiétant ! Le nombre de personnes touchées par l’insécurité alimentaire ne cesse d’augmenter au Mali. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies au Mali (OCHA), le nombre de personnes dans le besoin est passé de 3,2 millions en janvier à 3,9 millions (soit le cinquième de la population du Mali) à la suite de la révision du Plan de réponse humanitaire (PRH) en août.
Ces populations sont présentes essentiellement (pas exclusivement) dans le centre et le nord du pays. Ces zones, faut-il le rappeler, sont en proie à un conflit communautaire. Selon le rapport, beaucoup de personnes dans les communes de la région de Mopti restent confinées dans leur village sous le feu de l’insécurité. «Beaucoup de personnes renoncent à l’exploitation de leurs champs jugés peu sécurisés» indique le rapport.
Toute chose confirmée par Doussou Djiré, chargée de communication et de l’information au Commissariat à la sécurité alimentaire, qui estime que les régions du nord, du centre et celles de la bande sahélienne sont les plus touchées par l’insécurité alimentaire. Si cette dernière citée est chroniquement déficitaire, selon Doussou Djiré, la situation des deux autres s’explique par l’exacerbation du conflit qui prévaut dans les différents lieux. Car, dit-elle, le centre (le mil pour le plateau dogon et l’office riz Mopti) et le nord (Gao et Tombouctou pour le blé) sont de grandes zones de production céréalière.
Toutefois, poursuit-elle, avec l’invasion des djihadistes, ces zones ont été abandonnées par la population. «Elle n’arrive plus à produire et à tenir les marchés hebdomadaires qui sont pourtant des lieux d’approvisionnement en denrées alimentaires pour la population», a expliqué la chargée de communication au Commissariat à la sécurité alimentaire.
Une situation catastrophique
La situation de l’insécurité alimentaire ne cesse de se détériorer dans notre pays, à cause de l’aggravation de la situation sécuritaire, estime Doussou Djiré. Selon elle, le nombre de personnes touchées par le phénomène ne cesse d’augmenter. Une analyse que partage, Abdou Ongoïba, 3ème adjoint au maire de Mondoro, qui s’exprimait le mercredi 31 juillet dans une émission de Studio Tamani.
À cause de la crise sécuritaire, déplore-t-il, la population de la zone, qui ne vit que de l’élevage et de l’agriculture, ne peut même pas se mouvoir. Or, poursuit-il, en l’absence de ces deux activités, la population ne peut que souffrir de la crise alimentaire. Selon lui, les vivres offerts par le Premier ministre n’ont pas pu être acheminés dans la commune. À cause, dit-il, de l’insécurité qui existe dans la zone. Car les transporteurs refusent de faire le trajet.
«C’est une situation catastrophique», a analysé pour sa part Salif Berthé, de l’association des consommateurs du Mali. «Sans production on ne peut pas avoir de vivres», a-t-il déploré lors de la même émission. «Cette situation ne peut avoir qu’un impact négatif», a réagi Lamine Traoré, nutritionniste qui participait au même débat.
À l’en croire, cette insécurité alimentaire va provoquer la malnutrition chronique surtout chez les enfants. «Ceux-ci auront des retards de croissance et ne pourront pas faire de très longues études», a-t-il expliqué.
Il convient de rappeler que pour faire face à cette situation, le gouvernement du Mali, par l’intermédiaire du Commissariat à la sécuritaire et ses partenaires, procède à la distribution de 13 000 tonnes sur toute l’étendue du territoire national dans le cadre du plan de réponse national.