La ville malienne de Kidal est toujours aux mains des ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Même si un gouverneur nommé par Bamako est sur place, il est plutôt discret. En l'absence des services judiciaires de l'État malien, c'est la justice traditionnelle qui s'applique.
Dans la cour d’un bâtiment de Kidal, assis sur des nattes, des habitants attendent. Ibrahim est venu porter plainte contre un voisin : « Ici, c’est la justice, la loi islamique. En l’absence de l’État, on se réfère à l’islam pour essayer de voir la personne qui a tort, ou pas, et sans procureur. »
Pas de condamné à mort
Au sein de ce tribunal, des débats dirigés par un cadi, un juge musulman, se déroulent à huis clos. Ibrahim confie : « La sauvegarde de l’intimité, c’est-à-dire, même des présumés ou bien des plaignants, ils font ça à huis clos. Les gens ne se plaignent pas. À 90%, leurs problèmes sont résolus. »
Non loin de ce tribunal traditionnel, une ancienne école. Des portes en fer. C’est la prison qui accueille essentiellement les gens jugés et condamnés par le cadi. Un garde armé explique : « Il y a cinquante-cinq prisonniers. Il y a tous les crimes, vols, assassinats, crimes liés à la drogue, etc. » Parmi les prisonniers, il n’y a pas de condamné à mort.