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Sacha, une slameuse engagée
Publié le samedi 2 novembre 2019  |  Aujourd`hui
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Sacha la slameuse, de son son vrai nom Aicha Diarra, est l’une des premières filles ayant balisé le chemin du slam malien. Après avoir impressionné sur des scènes nationales et internationales, Sacha la slameuse se consacre désormais à la formation des jeunes slameurs au sein du groupe Agoratoire. En plus du slam, Sacha arbore également la casquette de dramaturge et comédienne.

Etudiante en licence lettres à la Faculté des lettres et sciences du langage (Flsl) la jeune dame, Aicha Diarra surnommée Sasha la Slameuse, est l’une des pionnières du slam féminin au Mali. C’est en 2014 qu’elle découvre le slam à l’occasion d’une compétition interscolaire organisée par Agoratoire. “Tout est parti d’une compétition organisée par Agoratoirre en 2014 quand j’étais en terminale au lycée. J’ai terminé troisième de cette compétition. Depuis ce jour, j’ai eu le goût du slam et c’est ainsi que j’ai décidé de rejoindre le groupe Agoratoire en 2015, après mon bac” nous raconte-t-elle.

Sascha la slameuse est connue pour son talent et la pertinence des thèmes qu’elle aborde dans ses textes. Très douée, elle a eu à impressionner le public malien à travers ses prestations lors de nombreuses manifestations culturelles. Son talent lui vaut également une présence sur le plan international, notamment au Niger et en Côte d’Ivoire où elle s’est révélée sur les scènes de slam du festival Babi Slam. Après avoir subjugué par son talent de slameuse, Sasha a été choisie comme chargée des ateliers de slam donc formatrice au sein du groupe Agoratoire. Un statut dont elle se dit fière car elle est heureuse de pouvoir transmettre son savoir-faire à ses cadets.

Dans la vision de Sacha la Slameuse, le slam ne se limite pas qu’à une simple déclamation de textes rythmés. Le slam est tout autre chose, plus précieuse. En effet, dit-elle : “Le slam, c’est donner ce que tu n’arrives pas à dire comme toute personne normale. En tant qu’artiste slameuse, j’ai la liberté de dire ma pensée qui peut être entendue jusqu’au plus haut niveau”. Selon Sacha, le slam traduit une pensée qu’un simple citoyen lambda ne pourra exprimer. En un mot, le slam est la liberté d’expression. “Un slameur est un messager. Il est la voix de la société. Il est celui qui peut trouver les maux de la société afin de les exprimer devant qui de droit. Le slam peut être un moteur de changement pour un pays”, nous confie-t-elle.

En tant que formatrice en slam, Sacha estime que le slam malien est très prometteur car les jeunes s’intéressent de plus en plus au domaine, contrairement à une certaine époque ou le Malien n’accordait assez d’intérêt au slam. L’un des objectifs principaux de Sacha la slameuse est de vulgariser l’art du slam à travers tout le Mali.

Parlant de ses projets, Sacha est actuellement sur un livre de slam qu’elle espère publier très bientôt. “Je me dis qu’il est bien de faire un album, mais il est encore mieux d’écrire un livre de slam. Contrairement aux chansons qui peuvent tomber dans les oubliettes, un livre sinon l’écrit reste à jamais”, précise Aïcha Diarra qui ambitionne d’écrire son nom dans les annales du slam malien, africain voire mondial.

Dramaturge et comédienne

Littéraire en formation, Sacha n’est pas que slameuse. Elle est écrivaine-dramaturge. Auteure de nombreux textes de théâtre, Sacha est une écrivaine engagée pour la cause des jeunes filles, de la femme et de l’enfant. Elle a notamment écrit sur le planning familial pour le programme social d’une organisation internationale. Une pièce de théâtre qui met en scène deux familles dont l’une “moderne” approuve la pratique et l’autre (traditionnelle) s’y oppose. Après de longues tractations les deux familles tombent d’accord sur l’adoption du planning familial. “Certes il ne faut pas oublier les traditions, mais il faut changer avec les traditions”, nous lance-t-elle. La scolarisation des jeunes filles est également un thème fréquent chez la dramaturge Aïcha Diarra.

Les thèmes abordés dans ses écrits poussent des spectateurs à lui attribuer le statut d’une “féministe”. Ce qu’elle ne conteste guère.

Youssouf KONE
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