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Jeanne Diama, une comédienne qui aspire au changement
Publié le samedi 2 novembre 2019  |  Aujourd`hui
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Détentrice d’un master 2 en mise se scène au Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké, Jeanne Diama est l’un des grands espoirs du 7e art malien. Son talent de comédienne lui a permis de jouer dans de nombreux célèbres films comme “Bamako la ville des trois Caïmans”, “La chambre Noire” et “Nogochi”. Passionnée de cinéma, Jeanne Diama aspire à apporter sa pierre à la révolution du cinéma malien.

Le Mali connait ces dernières années un grand succès sur la scène cinématographique à travers le monde. Un succès qui s’explique par des efforts des hommes et femmes engagés pour le rayonnement de cet art et surtout grâce à une jeunesse talentueuse et passionnée de cinéma. Aujourd’hui, l’une de ces comédiennes qui attirent l’attention sur scène se nomme Jeanne Diama, actrice comédienne éprise de cinéma et également dramaturge dont de nombreux textes ont déjà été mis en scène, notamment “J’ai tué le président”, “Jihad” et “Cousu-main/coups humains”.

Diplômée du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasséké Kouyaté de Bamako en section mise en scène, Jeanne a été révélée au monde en 2013 dans le cadre du projet “Les Praticables”, une initiative du metteur en scène Lamine Diarra dont la vocation essentielle est de participer à la refondation d’un théâtre populaire de qualité à Bamako et au Mali.

Comme la plupart des jeunes, Jeanne est arrivée dans le cinéma par passion. Après son bac en 2010, elle s’inscrit à la Faculté des lettres et sciences du langage (Flsl) en section lettres, mais son amour pour le cinéma la poussera une année plus tard à abandonner la Flsl au profit du Conservatoire des Arts et Métiers multimédia Balla Fasséké, suite à un concours en 2012. Elle y sort avec un Master 2 en mise en scène en 2017. “Je suis venue dans le cinéma par passion, l’envie de dire quelque chose à travers cet art. J’ai commencé par l’écriture et ensuite je suis allée vers la mise en scène et le jeu de l’acteur ensuite”, nous confie-t-elle.

De ses débuts à nos jours, Jeanne a joué dans de nombreux qui films à succès comme “Bamako la ville des trois Caïmans” d’Aida Mady Diallo. “Bamako” une production ivoirienne, “Nogochi” de Toumani Sangaré qui est toujours en salle au Ciné Babemba. “La chambre noire” qui était dans la sélection du Fespaco en 2015. Elle a également joué dans de nombreux courts métrages qui sont restés dans l’ombre. Toutefois, ce jeune parcours ne s’est pas réalisé sans des difficultés qui sont multiples dans le cinéma malien. “Au début, les gens ne te prennent pas trop au sérieux parce qu’on ne te fait pas confiance. Quand tu es jeune, on essaie d’abuser de toi sur tous les plans. En plus, il y a aussi des soucis de salaires et le processus de création”, précise Jeanne qui pense que les esprits doivent changer et que les artistes doivent vivre de leur art.

Toutefois, l’une des lacunes du cinéma malien, qui regorge pourtant d’un énorme potentiel, demeure l’amateurisme que déplore la jeune comédienne : “Les gens ne veulent pas l’admettre, mais on ne peut pas continuellement être des amateurs. Souvent l’acteur reçoit un texte la veille de son tournage. Dans ce cas-là, il n’arrive pas à donner le meilleur de lui-même parce que tout se fait à la va-vite. C’est un problème assez répandu dans le cinéma malien”, regrette-elle.

Optimiste, Jeanne Diama nourrit de grandes ambitions pour le cinéma malien. Toutefois, la notoriété personnelle reste la dernière de ses ambitions professionnelles. “J’ambitionne d’avoir un nom dans ce milieu, mais pas forcément comme la meilleure comédienne du Mali ou de l’Afrique. La notoriété personnelle n’est pas quelque chose qui m’intéresse en soi, c’est plus pour apporter quelque chose au cinéma qui reste ma principale ambition dans ce domaine”, nous confie Jeanne, qui souhaite à l’avenir créer la différence dans le cinéma malien afin qu’il puisse rivaliser avec les géants du cinéma qui se renouvellent tout le temps en sortant de l’amateurisme et des sentiers battus du 7e art.

Youssouf KONE
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