54 morts dans l’armée malienne et un tué dans l’armée française dans deux attaques successives de Daech* au Sahel sont venus rappeler que la situation dans cette région était toujours explosive. Retour avec Sega Diarrah, politologue malien, sur la stratégie de la France dans la zone, six ans après le premier déploiement français dans la région.
La ministre des Armées a débuté ce lundi 4 novembre une tournée au Sahel par le Tchad, dans un contexte régional ultra-tendu. Alors que la situation sécuritaire se dégrade constamment depuis plusieurs années, une attaque revendiquée par l’État islamique* au grand Sahel a fait 54 morts dans l’armée malienne.
Le même groupe, émanation de Daech* dans la région, a également revendiqué, le 2 novembre, l’attaque qui a amené à la mort d’un soldat français au Mali. Le brigadier Ronan Pointeau, du 1er régiment de spahis de Valence, est mort suite à la détonation d’un engin explosif qui a fait sauter le véhicule dans lequel il était présent.
C’est le 28e soldat français mort depuis le début de l’opération Serval en 2013, lancée pour contenir les avancées des groupes djihadistes venus du nord Mali, remplacé par l’opération Barkhane en 2014. Six ans plus tard, il est difficile de dire que des progrès ont été faits au niveau sécuritaire dans la région. Des attaques de différents groupes terroristes et criminels sont d’ailleurs devenues hebdomadaires dans certaines zones de la bande sahélienne.
Si bien, que l’action française au Sahel commence à être remise en cause par les populations locales. Certains, aux relents conspirationnistes, agitent même le spectre du néocolonialisme, comme c’est le cas de la «radio patriote» qui émet à Bamako. Un discours qui reste cependant marginal, selon la ministre des Armées:
«Certains tentent d’instrumentaliser un sentiment antifrançais afin de se positionner sur le terrain politique. Il ne faut rien généraliser sur ce sujet, la France n’est ni rejetée, ni conspuée, ce qui n’empêchera jamais les critiques à l’égard de notre action», tempère Florence Parly.
Celle-ci s’est même voulue rassurante sur la progression de l’opération Barkhane, expliquant que «nous sommes armés de patience et malgré les attaques, ne détournons pas les yeux des signes encourageants: la force G5 Sahel monte en puissance, comme nous l’avons vu avec l’opération Amane 2».... suite de l'article sur Autre presse