Dans la presse, ce mardi 5 novembre, la poursuite des manifestations en Guinée, où la répression des contestataires a fait une quinzaine de morts en trois semaines. L’opération Barkhane ensablée au Mali. L’émergence d’un mouvement de contestation islamiste au Pakistan. Et un joli toutou.
D’après Slate Afrique, un jeune a été tué par balles, hier, dans la capitale, Conakry, après qu’une marche lors des obsèques de onze Guinéens tués lors d’autres manifestations, a dégénéré. L'opposition guinéenne accuse de dérive «dictatoriale» le président Condé, un ancien opposant historique, qui fut le premier président élu démocratiquement en 2010 après des décennies de dictature, réélu en 2015. Selon ses opposants, il ne fait aucun doute qu’Alpha Condé veut réviser la Constitution pour décrocher un troisième mandat en 2020, alors que le texte actuel en limite le nombre à deux - des accusations que le président ne confirme ni n’infirme pour le moment.
Non loin de là, au Mali, une base de l’armée a été prise d’assaut, en fin de semaine dernière, dans le nord-est du pays. Une attaque qui a tué 49 soldats, revendiquée par le groupe Etat islamique. «Six ans après l’intervention de l’armée française au Mali pour déloger les djihadistes des villes du nord, l’activité des groupes islamistes armés ne faiblit pas», constate Libération, qui rappelle qu’un soldat français, le brigadier Ronan Pointeau, 24 ans, a aussi trouvé la mort ; le lendemain, non loin du lieu de cette attaque, lors de l’explosion d’une mine artisanale - une série d’attaques présentée par Libé comme «un revers cinglant pour Bamako et ses partenaires internationaux», à laquelle la ministre française des Armées, Florence Parly, a réagi, hier, depuis le quartier général de l’opération Barkhane, au Tchad, en soutenant que «Barkhane ne s’enlise pas», que «Barkhane s’adapte en permanence». Cette déclaration apparaît toutefois très optimiste, au regard de cette analyse d’Aujourd’hui Au Faso, cité par Courrier International, qui envisage une probable montée en puissance de l’organisation Etat islamique dans le Sahel: «Traqué, forcé à la clandestinité en Syrie, étouffé en Libye, (le groupe) pourrait se replier dans l’Afrique sahélienne, qui apparaît désormais comme la zone plus poreuse», s’inquiète le quotidien burkinabé, en prévenant que «la réponse au terrorisme n’est pas que militaire », et qu’elle « est aussi humaine», et en rappelant que «ce qui nourrit largement le recrutement des groupes terroristes, c’est la pauvreté, les inégalités et les injustices».
Au Pakistan, des milliers de manifestants se sont réunis le week-end dernier à Islamabad pour exiger le départ du Premier ministre Imran Khan. Baptisée la marche «Azadi», la marche de la liberté, ce mouvement a été lancé Fazlur Rehman, une figure politico-religieuse, à la tête du plus grand parti islamiste du pays. Selon le journal Pakistan Today, ce responsable religieux accuse Imran Khan de mauvaise gouvernance et lui demande de démissionner. D’après Dawn, un autre quotidien pakistanais, une première rencontre a eu lieu hier, entre l’opposition et le négociateur du gouvernement, et un nouveau rendez-vous est prévu aujourd’hui. Mais Fazlur Rehman appelle tout de même ses partisans à poursuivre les sit-in, demain et après-demain. Malgré ses critiques sur la nature radicale du discours de Rehman, qui a notamment refusé d'autoriser les femmes à participer aux manifestations, le journal Dawn salue la mobilisation du mouvement «Azadi», dont il espère qu’il «secouera» enfin un gouvernement jugé «arrogant». Mais le quotidien exprime également ses craintes de voir les rassemblements provoquer un possible bain de sang.