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IBK KELEN KOUNKO TÈ: il nous faut plus de clairvoyance, de tolérance, de patience et d’endurance
Publié le mercredi 6 novembre 2019  |  Info Matin
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Les épreuves se suivent et se ressemblent, pour la nation et pour le régime. Au lieu d’interpeler et de ressembler, les défis et les enjeux stratégiques se déclinent en déchirures, en esclandres et piailleries puériles sur les réseaux sociaux.
La liberté de pensée et d’expression est une exigence démocratique. Constitutionnalisée par la Révolution de Mars 91, devenue depuis une indescriptible chienlit et une imposture pour assouvir les ambitions d’aventuriers politiques et de cybermercenaires, elle est en train de gangréner et de métastaser la démocratie malienne. Sommes-nous contre la liberté d’expression sans laquelle nous n’existerions pas ? Que Non !

La pratique de la démocratie, surtout un pays qui sort d’une crise multidimensionnelle telle que celle que nous avons connue en 2012, exige de la part des dirigeants, mais aussi des citoyens : intégrité, probité, compétence, engagement, afin d’avoir des résultats qui balisent le chemin du progrès auquel aspirent les populations. Pour y parvenir, il faut de la part des dirigeants une culture de résultat, d’imputabilité, mais surtout de non impunité et du côté des gouvernés, une culture, une conscience et une veille citoyenne très forte. Pour alerter, critiquer et dénoncer, s’il faut, les manquements et le dérives.
Pour le Malien que nous sommes aujourd’hui, la démocratie ne se résume qu’à ce privilège citoyen. Il faut dénoncer, injurier, dire tout, sur tout, sans retenue et sans décence.
Info-Matin a été, est et reste un journal critique, très critique. Mais un journal engagé pour la cause du Mali. Un Mali où malheureusement on ne peut aujourd’hui tout peindre en rose. La corruption a triomphé depuis des lustres, l’Etat qui s’est effondré suite à l’annexion des deux tiers du pays et du putsch du 22 Mars peine à se redresser, la situation sécuritaire se dégrade avec un épicentre qui se déplace dangereusement vers le Centre et Bamako, la tension de trésorerie qui bascule vers une crise financière malgré la stabilité macroéconomique, le grisonnement du front social, les récents revers militaires… devraient inquiéter et interpeler ; de même que l’absence de vision stratégique, d’inclusivité, d’initiatives fortes sur les défis et les enjeux.

Il s’agit là d’autant d’épreuves et de défis à relever par tous les fils unis autour du devenir du pays, mais aussi d’autant de pièges à éviter ensemble pour «ne pas tomber dans la stratégie de l’ennemi qui est de nous opposer les uns aux autres et de saper le moral de nos vaillants combattants ».
C’est pourquoi nous devons prohiber cette approche d’intolérance qui est en train de s’enraciner dans notre vivre ensemble. Le Malien devient de plus en plus un fervent partisan du passage de l’ancien testament : ‘’celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui n’assemble pas avec moi disperse’’. Alors, celui-là, il faut le combattre. On combat tout ce qu’on ne connaît pas, tout ce qu’on ne comprend pas, tout ce qu’on n’a pas, tout ce qu’on n’est pas… Et souvent dans une immonde mesquinerie. Ce n’est pas ça la démocratie, ce n’est pas ça le vivre ensemble malien fait de cohésion et de tolérance : Djè nyogon ya ni Ko to nyogon ta la !

La liberté d’expression à l’envers ayant poussé des ailes d’intolérance, désormais via les nouvelles technologies entre dans le sacré, l’intimité. Or, en démocratie, la vie privée de ceux qui nous dirigent et de leur famille est moins digne d’intérêt que leurs charges, leur mandat et leurs missions. Mais, au lieu de ça, à quoi assistons-nous ?
Un tel fils du président, d’un ministre, d’un autre dignitaire est vu en train de danser dans une boite de nuit ; tel ministre, tel directeur a organisé son anniversaire ; la femme d’un tel ministre a organisé un Sumu… Mais bon dieu, sont-ils les seuls à aller en boite, à fêter leurs anniversaires, à organiser des Sumus…. ?
N’avons-nous pas autre chose à faire et à nous préoccuper que ce voyeurisme suspect aux antipodes de nos soucis quotidiens et des défis qui se posent à la nation ?
Il est temps d’arrêter également avec cette approche sectaire et versatile de untel a dit ça ou fait ça parce qu’il n’est plus autour de la table pour manger ; untel critique parce qu’il est contre le régime… Ou encore, tout ce qui se passe dans ce pays, c’est la faute du Président IBK, de ses enfants, de la sa famille !
Ces prises à partie gratuites sont autant d’intolérance et de manque de clairvoyance qui nous déchirent, nous séparent, nous éloignent de nous-même et de l’essentiel des défis qui se posent à notre pays.
Par le passé, nous les avons expérimentés. Où est-ce cela nous a conduits ?
Avant-hier on a mis sur la tête de Moussa TRAORE tous les péchés d’Israël, dictateur sanguinaire, voleur, claniste… On l’a condamné à mort. L’histoire l’a réhabilité.
Hier, on a chassé le Président ATT après l’avoir traité de tous les noms, incompétent, officier peureux, complice des rebelles… L’histoire l’a réhabilité.
Aujourd’hui, celui qui est à la tête du pays est accusé d’être le problème N°1 du pays, celui par la faute duquel le pays est dans cette situation. Et comme si l’enseignement de l’histoire n’aura servi à rien, on dit : il faut qu’il parte. Mais qu’est-ce que cela va changer à la donne ?
Non, le Président IBK n’est pas le problème, son départ ou celui du gouvernement n’est pas la solution. Parce que le Président IBK n’est pas le Mali, il ne peut seul résoudre les défis qui se posent à la Nation. Le problème, c’est nous tous, et c’est ensemble que nous trouverons la solution.
C’est pourquoi, aujourd’hui plus qu’hier, nous acquiesçons que «dans ces circonstances particulièrement graves où la stabilité et l’existence de notre pays sont en jeu, notre seule réponse doit être l’UNION NATIONALE, l’UNION SACRÉE autour de notre armée nationale, celle qui veille jour et nuit depuis si longtemps pour que le Mali demeure (…) Les épreuves du moment nous commandent bien au contraire de saisir l’occasion pour nous mobiliser tous et tous ensemble ».

Pour une fois, plions nos drapeaux pour hisser celui du Mali. Mettons en sourdine nos ambitions et nos agendas, pensons Mali et agissons Mali, dans l’unité et la solidarité. Pour la victoire contre l’ennemi commun et le triomphe du Mali éternel, un et indivisible.

La rédaction
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