La ministre française des Armées a mis un mois pour annoncer la mort du « deuxième terroriste le plus recherché au Sahel » dans la nuit du 8 au 9 octobre.
Les « bonnes » nouvelles en provenance du plus important engagement de l'armée française, au Mali, sont si rares qu'on peut s'interroger sur les raisons qui ont poussé la ministre des Armées, Florence Parly, à annoncer presque un mois après sa mort l'élimination du Marocain Ali Maychou, alias Abderrahmane al-Maghribi, numéro deux du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda. Le chef terroriste a été tué, selon Florence Parly, « dans la nuit du 8 au 9 octobre sur le sol malien, en coordination avec les forces maliennes et un soutien américain », devenu primordial pour le dispositif Barkhane, grâce aux drones, aux satellites, aux écoutes et aux avions-espions déployés au Sahel par les États-Unis.
Une annonce tardive alors « qu'il s'agit, selon la ministre, de la neutralisation d'un personnage très influent, deuxième terroriste le plus recherché au Sahel, y compris par les Américains », ce qui induit l'importance de la cible et sous-entend que la France enregistre elle aussi des succès dans la lutte contre les terroristes après le show planétaire de Donald Trump à la télévision, images et détails de l'opération à l'appui, à la suite de l'élimination en Syrie le 26 octobre dernier du chef de l'État islamique Abou Bakr al-Baghdadi.
Un coup de « com » peut-être discutable sur la forme, mais qui avertit clairement les chefs terroristes du sort que l'Amérique leur réserve, ainsi qu'à tous ceux qui les rejoignent. Est-ce le hasard des opérations ? Le ministère des Armées français annonce cinq jours après, le 31 octobre, qu'une « patrouille de Rafale de la base aérienne projetée au Levant a délivré une frappe contre plusieurs caches de Daech dans le Nord-Est irakien, dans le cadre du pilier “appui” de l'opération Chammal ». Une opération, précise le communiqué, menée de manière conjointe avec « nos alliés dans le cadre de l'opération Inherent Resolve », sous commandement des États-Unis depuis le début. Un avion français de patrouille « Atlantique 2 » et un drone Reaper, probablement américain, avaient repéré les dépôts de munitions de Daech. Un succès incontestable, et partagé, mais rien, d'une certaine manière d'exceptionnel, puisque, au Levant, les frappes se comptent par plusieurs centaines.... suite de l'article sur Le Point