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Discours à la Nation du président IBK: ce qu’en pensent les Maliens
Publié le vendredi 8 novembre 2019  |  Info Matin
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Le discours du président de la république, chef suprême des armées, de ce 4 novembre 2019, à la suite des événements dramatiques ayant endeuillé notre pays, le week-end dernier, continue de susciter des vagues sur les réseaux sociaux. De la désintégration d’une armée nationale qui fait difficilement face à des attaques asymétriques à elle imposée par les GAT, qui pullulent désormais au sahel, malgré la présence à nos côtés de partenaires internationaux, en passant par la brusque dégradation des relations entre le président de la république et son ex-PM, qui a conduit à la déchéance de ce dernier, le commun des Maliens pense que les dirigeants du Malien doivent dire la vérité au peuple. Peut-on encore compter sur nos dirigeants actuels. En tout cas pour les analystes, lorsque les intellectuels, les décideurs politiques et les militaires hauts gradés commencent à prendre goût de leur privilège, le pays devient le cadet de leurs soucis. Par conséquent, Sambou Sissoko pense qu’il ne faut pas compter sur cette catégorie de Maliens pour mener une véritable lutte de libération. Lisez plutôt les réactions que nous avons pu recueillir pour vous hier sur facebook !

Nouhoum Sarr

‘‘L’erreur d’installer des bases statiques dans une zone de conflit asymétrique’’

La défense est la première raison d’être d’un État, il ne peut y manquer sans se perdre disait le général De Gaulle.

Le Mali vit aujourd’hui une guerre de quatrième génération (guerre asymétrique) qui ne peut être gagnée par des postures symétriques (défensives).
La notion de guerre asymétrique s’est considérablement développée dans les années 90 un peu après la guerre du Golfe. Ce type de conflit ne correspond pas au modèle d’armée classique dont disposent des pays comme le Mali, ce qui impose un besoin pressant de faire évoluer notre modèle d’armée.
La clé de la victoire dans un conflit de ce type repose sur trois éléments essentiels.
1. Le renseignement :
Il est l’élément essentiel et est basé sur l’humain (les populations) même si les avancées technologiques peuvent considérablement y contribuer. Il est indispensable que les unités de l’armée gagnent le cœur des civils capables de fournir les informations précieuses sur les mouvements de l’ennemi, il faut éviter les exécutions sommaires (Sokolo, Dioura, Boulekissi) qui sont de nature à créer un sentiment de rejet des forces de défense par les populations.
2. La puissance de feu :
Il est indispensable que les unités de combat de l’armée disposent d’armes à la pointe de la technologie (les fusils d’assaut ultramodernes, lunettes de vision nocturne, etc.) combinée à une puissante motivation pour anéantir l’ennemi dans un laps de temps.
3. La mobilité :
Nous connaissons les différents carnages dans nos camps militaires par faute d’immobilité, c’est une erreur d’aller installer des bases statiques dans une zone de conflit asymétrique, elles deviennent des cibles facilement destructibles par l’ennemi qui attaque par surprise et le plus souvent avec des mortiers à plusieurs kilomètres.
Il faut opter désormais pour des unités de commandos mobiles avec une observation aérienne capable d’appuyer autant que nécessaire.
L’ensemble des positions de notre armée de la zone de Ségou à Nampala dans leur forme actuelle constituent de mon point de vue des fusibles qui peuvent sauter à tout moment. Il est impératif d’y songer.
Loin de moi toute idée de penser que ces mesures à elles seules suffisent à juguler la crise sécuritaire, c’est juste une réflexion à verser au débat pour reconstruire un nouveau système de défense nationale.
Nouhoum SARR

Sambou Sissoko

‘‘Doit-on continuer à cacher la vérité aux Maliens ?’’

À l’origine du chaos actuel se trouve le mensonge. Les intellectuels, les décideurs politiques et les militaires hauts gradés de ce pays le savent très bien, mais ils ne vont jamais avoir le courage de nous dire la vérité. Pourquoi ? Tout simplement qu’ils ont peur pour leurs privilèges, leur réputation, la suite de leur carrière politique ou professionnelle…

Le Mali est le cadet de leurs soucis. Il ne faut pas compter sur cette catégorie de Maliens pour mener une véritable lutte de libération. Ça serait une énorme perte de temps. Ils ont déjà des comptes bancaires à l’extérieur et leurs enfants disposent de la double nationalité ou ont des facilités administratives pour se déplacer…
On nous avait dit que la France en intervenant au Mali n’a fait que répondre à l’appel au secours du président Djoncounda Traore. Comment celui-ci est-il devenu président par intérim après le coup d’État du 22 mars 2012 ? Qui a soutenu ce coup d’État ? Qui est-ce qui est à la base de ce coup d’État ? Pour qui travaillait ce président intérimaire ?
On nous avait également dit que la guerre de la France au Mali a été menée dans le but de lutter contre les «djihadistes». Comment ces djihadistes se sont-ils installés au Nord Mali ? Avant les événements de mars 2012, les leaders des trois mouvements djihadistes à savoir AQMI, Mujao et Ançar Dine n’étaient-ils pas en contact avec le DRS algérien et le CIA américain ? Comment peut-on sortir un tel argument alors que les Américains et l’OTAN n’ont pas hésité à armer et à soutenir les djihadistes contre le Colonel Khadafi et que ces mêmes pays continuent actuellement à soutenir ces djihadistes Bachar Al Assad ?
Enfin, un autre argument utilisé pour justifier l’intervention militaire étrangère était la protection des droits humains. Il fallait agir sinon, les méchants djihadistes allaient imposer la sharia au Mali, lapider les femmes et couper les mains des voleurs. Pourquoi, Bon Dieu, ces pays ont-ils participé à l’accession au pouvoir – en Égypte, en Tunisie et en Libye – d’islamistes qui ont décidé d’appliquer cette sharia dans ces pays qui jadis étaient modernes et progressistes ?
Comme le disait le regretté Fily Dabo Sissoko «tongna lébé labana» (la vérité finira toujours par triompher !). Tôt ou tard, beaucoup d’intellectuels, d’hommes politiques et de militaires hauts gradés de ce pays finiront par se retrouver sur le banc de l’histoire en ayant sur leur conscience le sang de tous ces innocents qui sont en train d’être sacrifiés sur l’autel de la défense des intérêts privés des multinationales…

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