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Focus : M. le Président, les Maliens vous observent !
Publié le samedi 9 novembre 2019  |  Aujourd`hui
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Au lendemain de l’attaque contre les camps de Boulkessi et de Mondoro, le président de la République est arrivé au conseil des ministres la mine serrée, l’air grave. Ce qui laissait apparaître son état d’âme, suite aux événements tragiques qui venaient d’endeuiller le Mali. Et des ministres en ont pris pour leurs grade et rang car, sans désigner nommément quelqu’un, le chef de l’Etat a fait part de sa déception dans certains aspects de la gestion du pays et principalement dans le volet sécuritaire.

Depuis lors, les conseils des ministres sont très redoutés par des membres du Gouvernement, à cause des sorties du président de la République qui a promis de sévir. Ainsi donc, depuis un certain temps, c’est à peine si les regards de certains ministres osent croiser celui du chef de l’Etat. D’ailleurs, il nous revient que lors du dernier conseil des ministres, très secoué par l’attaque contre la position e l’armée à Indelimane, IBK n’a pas usé de circonlocutions pour signifier aux membres du gouvernement qu’un véritable remue-ménage gouvernemental s’impose.

C’est pour dire que le ton de compassion utilisé par le chef de l’Etat lorsqu’il s’adressait à la Nation, en début de semaine, contraste avec le ton et la mine désormais de mise face aux ministres. Normal, doit-on dire, parce que face à la Nation, le président IBK compatit à la douleur des familles des vaillants soldats tombés au champ d’honneur, en défendant la patrie.

Beaucoup ont critiqué le discours du président de la République, parce qu’ils s’attendaient peut-être à d’autres propos. C’est leur droit et leur conviction de s’exprimer ainsi dans un pays de démocratie. Mais il faut quand même se garder de mêler les torchons et les serviettes. Le président IBK s’est adressé directement aux Maliens, plus précisément aux familles des disparus, pour leur présenter ses condoléances. Ne l’eût-il pas fait qu’on le lui eût reproché. Et maintenant qu’il l’a fait, c’est la polémique sur ses propos. Certains contradicteurs souhaitaient certainement entendre un autre discours.

Cependant, pour la mémoire de ces dignes fils du pays qui payent de leur sang l’intégrité et la liberté du Mali, il faut tourner sept fois la langue dans la bouche avant de dire quoi que ce soit. La parole s’envole, mais le contenu reste. La situation sécuritaire exige d’avoir certes le corps chaud, mais la tête froide afin d’éviter de précipiter le Mali vers le chaos, comme voulu par les forces du mal. Surtout que le temps est parfois cruel dans le décompte des faits et déclarations qui n’honorent pas toujours leurs auteurs. En effet, on a vu, il y a peu d’années, des gens proclamer haut et fort qu’ils ont bouleversé l’ordre constitutionnel au Mali pour lutter contre les terroristes. Mais la suite étant connue, inutile de remuer le couteau dans la plaie. Et comme celui qui a été mordu par un serpent a peur d’une simple corde, faisons attention à ce qui se dit et se fait ces temps-ci.

Saper le moral des troupes, faire douter le peuple et ainsi le fragiliser pour l’entrainer dans une spirale infernale, tel est le dessein de forces obscurantistes qui ont réussi à semer les germes de la haine entre les fils du Mali dans certaines parties du pays. Ce qui se passe au centre du Mali en est une parfaite illustration.

En bouleversant d’abord l’ordre social établi par des discours radicaux de remise en cause des principes historiques qui fondent le vivre ensemble et l’entente sociale, les bandits armés déguisés en djihadistes ont provoqué d’abord des conflits intracommunautaires, avant de dresser les communautés les unes contre les autres.

Du banditisme, rien que du banditisme ! C’est le lit de tous ces méfaits : pillages, vols de bétail et autres crimes et délits. Toute une économie noire de l’insécurité est en train de s’installer et il ne faut aucunement la laisser faire florès.

Cependant, on ne peut envier le président IBK car, comme toujours dans pareils cas, tout le monde se réclame son ami quand tout va bien. Mais que de solitude lorsque ça va mal ! En tout cas, au vu de la situation dans le pays ces derniers temps, notamment avec les attaques des positions stratégiques de l’armée, il n’y a plus de place aux querelles de clochers et à une guerre sémantique, l’essentiel devant être l’intérêt supérieur du Mali. C’est pourquoi il faut saluer la concertation en cours et en toute discrétion entre le président de la République et le chef de file de l’opposition d’une part et entre le chef de l’Etat et les forces vives de la Nation d’autre part. Espérons que les fruits des pourparlers puissent tenir la promesse des fleurs afin que les divergences soient aplaties, en vue d’un rapprochement véritable autour de l’essentiel : le Mali, rien que le Mali !

Mais, aussi, il est temps pour le président de la République de donner un signal fort d’un engagement pour l’unité face au danger, surtout en secouant au passage le cocotier. Question de faire chuter les fruits déjà trop murs afin qu’ils ne prennent pas le temps de pourrir sur l’arbre gouvernemental qui a besoin d’un bon coup de cisaille.

En d’autres termes, M. le Président, les Maliens vous observent. De vos toutes prochaines décisions, dépendra la force de la mobilisation autour de vous pour sauver le Mali de la grande menace imposée par la centrale obscurantiste.

Amadou Bamba NIANG
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