‘’ Depuis quelques semaines les jeunes de Tombouctou se sont mobilisés pour s’attaquer aux bars de la ville. Ces manifestations visent à redonner à la ville mystérieuse son visage d’antan « .
La consommation des stupéfiants et la prostitution sont citées aujourd’hui comme des séquelles de la crise politico-sécuritaire qu’a connue notre pays en général et les régions du nord affectées par la crise en particulier. Face à ces attitudes nouvelles, les jeunes de la ville de Tombouctou se voient indexer par le reste du monde car la cité de 333 Saints n’a jamais connu ces genres de pratiques néfastes. Ainsi pour purifier l’image de la jeunesse il lui a fallu lancer des initiatives de lutte contre ces pratiques.
Cependant plusieurs activités de sensibilisation ont été organisées pour conscientiser le public jeune face aux faits gravissimes de la consommation des stupéfiants et prostitution. Comme si cela ne suffisait pas, ces pratiques ont pris de l’ampleur dans la cité sainte.
Aujourd’hui ces phénomènes (consommation d’alcool et stupéfiants) sont récurrents et inquiètent les populations de la ville en occurrence les parents car mêmes les petits enfants sont tentés par ce fléau. Pour certains, la consommation des stupéfiants est un atout pour eux en ce sens que qu’il leur permet d’oublier certains problèmes quotidiens. D’autres avancent comme arguments l’énergie que leur procurent ces produits pour mieux travailler dans l’exercice de certains métiers comme le transport, le travail du banco ou encore la mécanique-auto. « Moi je consomme juste pour oublier mes soucis et je prends du plaisir quand je consomme ces excitants ». Témoin un consommateur.
Cette philosophie n’est pas partagée par les Toumboutou idjé lassal (vrais fils de Tombouctou). Selon eux c’est la méconnaissance des valeurs ancestrales de Tombouctou et la malédiction qui poussent ces jeunes à consommer ces produits. Ceux-là qui sont conscients du danger pensent plutôt qu’il faudrait combattre ces attitudes qui dévalorisent nos coutumes, us et meurs et tradition. C’est dans cette idéologie que des jeunes leaders de la ville se sont retrouvés pour entreprendre la destruction de tous les bars et lieux de consommation.
Une opération Coup de poing amorcée !
C’est en plein milieux du mois d’Octobre que les jeunes de la ville de Tombouctou ont décidé de prendre leur responsabilité face à la consommation des stupéfiants et l’alcool. La stratégie adoptée était d’abord d’identifier les lieux de vente des excitants ensuite la destruction de ces endroits.
Les actions ont été amorcées il y’a quelques semaines dans le quartier Djingarey-Ber, Sankoré, Abaradjou ensuite Sarey-Keyna.
A Djingarey-Ber : La première action a été de faire déguerpir une femme de son lieu de ventre clandestin des stupéfiants dans le quartier, ensuite de saccager sa maison. Une initiative saluée par les responsables dudit quartier. A Sankoré, Abaradjou, sans-fil et Sarey-Keyna se sont des endroits clandestins qui ont été saccagés d’autres incendiés par les manifestants.
Le miracle de la sensibilisation !
Parmi les manifestants y figurent des consommateurs qui ont pu être récupérés grâce aux multiples sensibilisations. Ces sensibilisations sont généralement faites dans les radios locales, souvent sur les réseaux sociaux, oeuvres des associations des jeunes et des femmes ou encore ONGs.
« Tombouctou n’a jamais connu la consommation des produits stupéfiants. Ces pratiques néfastes gangrènent l’image de la société Tombouctienne qui a toujours lutté contre toute pratique néfaste ».
À noter que ce n’est pas la première qu’une telle opération est menée à Tombouctou. La dernière en date remonte du 24 février 2017.
Du début des opérations à nos jours plus quatre bars de consommation ont été incendiés par les jeunes de Tombouctou.
Très souvent les propriétaires de ces maquis ne disposent d’aucun papier qui les autorise à vendre à la bière. Raison de plus pour les forces de l’ordre de ne point intervenir pendant ces opérations de la jeunesse.