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Meeting de clôture de la campagne présidentielle: Discours de monsieur Modibo sidibé
Publié le samedi 27 juillet 2013  |  Partis Politiques


© Partis Politiques par DR
Modibo Sidibé termine sa campagne par un grand meeting à Sikasso
Vendredi 26 juillet 2013.


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Maliennes, Maliens, citoyennes et citoyens de Sikasso,
Mes chers compatriotes,

Des dizaines de jeunes Maliens, Tchadiens et Français ont donné leur vie pour la liberté du Mali. Leur vaillance a permis de repousser les forces obscures qui menaçaient la patrie. La dette que nous avons envers eux ne se rembourse pas. Mais notre reconnaissance et nos bénédictions les accompagnent à jamais.
Alaka hinè u la !
Alak’u dayoro suma !
Que Dieu les accueille en sonparadis !

MesChers compatriotes,

Je pense chaque jour à ceux qui ont péripour nous protéger, tués par les forces coalisées de la trahison, du fanatismeet du grand banditisme. Je pense à leurs familles et je me pose cette questioncruciale : qu’allons-nous faire de la liberté qu’ils nous ont rendue ?
Allons-nous laisser se poursuivre lepetit jeu de la corruption, des arrangements douteux, du laisser-aller, del’égoïsme ? Non ! Ce serait de notre part une honte plus lourde que ladéfaite. Si nous voulons être dignes de ces héros, nous devons choisir lagrandeur nous aussi.

Le chemin de la grandeur, le chemin d’unMali propre, d’un Mali fort, d’un Mali juste, d’un Mali solidaire : voilà l’enjeu de cette électionprésidentielle. Notre République a fait de grandes choses durant le premier demisiècle de son indépendance. J’ai moi-même accompagné et souvent engagé desactions dont je suis fier : la multiplication des Cescom, le développementdes routes, l’avènement de l’Union africaine, l’initiative riz, lascolarisation des deux tiers de nos enfants.

Mais disons-nous la vérité. Nous noussommes en même temps accommodés de trop de petitesses, de trop d’arrangementsdouteux, de trop de solutions à court terme. Nous n’avons pas su faire de notreEtat un représentant incontestable de l’intérêt général, ce que toujours ildevrait être. La force qui nous a permis de faire de grandes choses esttoujours là et nous allons marcher avec. Les faiblesses qui nous ont empêchéd’aller plus loin et qui nous ont fait trébucher, nous allons les circonscrire,puis les éliminer.

Ce projet est un chemin et ce chemin nese parcourt pas en quelques jours. Il concerne plusieurs générations. C’estpourquoi je l’ai appelé « Malihorizon 2030 ». En 2030, nos enfants qui aujourd’hui entrent à l’écoleseront en âge de fonder une famille et beaucoup seront déjà dans la vie active.

Je veux faire en sorte que nos enfantshéritent d’un Mali disposant d’institutions fiables et citoyennes, d’uneéconomie diversifiée, d’infrastructures qui irriguent l’ensemble de notre territoire,de services publics d’éducation de santé et de solidarité performants, d’unrayonnement politique et culturel à la hauteur de notre longue histoire.

Cette route, cette« transition », ne nous faitpas oublier qui nous sommes. Elle est éclairée par nos valeurs, au premier rangdesquelles le danbé. Elle est éclairée par le souvenir de nos grands hommes,notamment Babemba, le roi du Kènèdougou, qui conduisit une résistance héroïqueà l’invasion coloniale et qui, comme nos héros morts dans la guerre du Nord,préféra la mort à la honte.
Mais ce chemin avance aussi avec audacevers de nouveaux horizons qu’il nous faudra défricher.

M’balimakew,m’balimamusow,

Le chemin sur lequel je souhaite ques’engage le Mali n’est pas le chemin d’un seul homme. L’élection présidentiellene suffira pas à le construire. Je ne pourrai pas changer l’école sans lesélèves, sans les parents d’élèves, sans les enseignants. Je ne pourrai pasrelever l’économie sans les cultivateurs, sans les ouvriers, sans les ingénieurs,sans les entrepreneurs, sans les banquiers, sans les agents de l’Etat. Je nepourrai pas relever l’armée sans le patriotisme de tous, sans l’intégrité detous, sans le courage de tous.

Habitantsde Sikasso, j’aurai besoin de votre énergie. Ce chemin, ouvrons-leensemble !

Le pays de Sikasso, votre pays, ce n’estpas pour rien qu’on le nomme Kènèdougou. Vous êtes la région la plus verte dupays. Vous êtes aussi connus pour votre endurance au travail, pour votrerespect de la parole donnée. Fils etfilles de Babemba Traoré, vous êtes une source d’inspiration pour notrepatrie tout entière.

Et moi je vous dis qu’ensemble, nouspouvons multiplier par dix, multiplier par cent l’efficacité de vos efforts etde vos qualités. Le coton que vous produisez, s’il quitte le Mali sans êtretransformé, il a payé le travail du cultivateur, c’est tout.
Mais s’il est ici transformé en fil, quele fil est transformé en wax, que le wax est transformé en veste, que la vesteest vendue sur le marché, il a payé le travail du cultivateur, des ouvriers,des industriels, des tailleurs, des commerçants, il a rapporté davantaged’argent à l’Etat pour construire des écoles ou des Cescom. Voilà le chemin que nous allons prendre!

Populationsdu Kénédougou

D’abord, le travail de la terre. Vousavez l’eau, vous avez la terre, vous avez les hommes et les femmes pour lestravailler. En nous organisant mieux, en joignant nos forces, nous pouvons enfaire une richesse considérable. Si vous me choisissez comme président, jelancerai un vaste plan d’aménagement des bas-fonds, des mares et des plainesinondables. Votre région n’en manque pas. Pour retenir l’eau, nous construironsdes barrages, nous creuserons les mares. Pour transformer ces investissementsen légumes, en maïs, en riz, nous aménagerons des jardins maraîchers et deschamps irrigués. Ce plan vaut pour tout le Mali, mais dans la région deSikasso, il concernera près de 4000 hectares :
1100 hectares dans le cercle de Sikasso
500 hectares dans le cercle de Kolondièba
1100 ha dans le cercle de Koutiala
700 ha dans le cercle de Kadiolo
600 ha dans le cercle de Bougouni
Si votre travail et les moyens que mettral’Etat nous font atteindre nos objectifs, cela permettra de donner du travail à75 000 personnes et de nourrir 850 000 personnes et d’augmenter la richesse dupays de 200 milliards de F CFA.

Est-ce que cela suffit ? Non, parce quesi vous produisez davantage de riz ou de légumes, il faudra les vendre, lestransporter, les transformer. Si beaucoup de pommes de terre sont produites àBougouni et beaucoup de tomates à Manankoro, il faut que ces denrées puissentcirculer d’une ville à l’autre. Je ferai construire et bitumer la routeBougouni-Garalo-Mananko et la route Zantiébougou-Kolondiéba-Kadiana.

A terme, l’augmentationde notre production agricole doit permettre au Mali de vendre ses produits auxpays voisins, voire plus loin. L’aéroport de Sikasso sera mis aux normesinternationales et doté d’une plateformelogistique pour le conditionnement et l’exportation des fruits et légumes paravions-cargos. Grâce à ces équipements, nous pourrons profiter au maximum de lasituation géographique exceptionnelle de Sikasso, région-frontière quibénéficiera d’un « port sec » situé entre les routes Sikasso-Zégoua-Côted’Ivoire et Sikasso-Bobo Dioulasso. Ce port sec facilitera le commerceinter-Etats, permettra de stocker certains produits stratégiques que nousdevons toujours avoir en réserve comme le carburant ou les engrais.
A terme, cetteplate-forme d’importance régionale bénéficiera du projet d’interconnexion deschemins de ferBamako-Sikasso-Ouangolodougou que nous mettrons à l’étude.

Mes Chers concitoyens,

Est-ce que cela suffit ? Pas encore ! Lesmarchandises sont faites pour l’homme et non l’homme pour les marchandises. Larichesse que ces aménagements nous permettront de produire doit êtretransformée en bien-être pour le plus grand nombre. Comme partout ailleurs dansle pays, je m’attacherai à développer un enseignement de qualité pour tous, et je mettrai l’accent sur l’enseignementprofessionnel, qui permettra dans tous les métiers, par exemple dans lesmétiers agricoles, de bénéficier de travailleurs qualifiés et formés aux outilsmodernes. L’accès aux soins sera une priorité.

A Sikasso même, nous lanceronsun ambitieux programme d’assainissement et d’accès à l’eau potable. Le réseaud’égouts couvrira toute la ville. Quatre forages renforceront les capacités dela station de pompage. Une autre station située sur le Farako permettra defaire en sorte qu’en 2018, les problèmes d’approvisionnement de Banconi, deBabembabougou, de Mamassoni et des autres quartiers aujourd’hui mal desservissoient totalement résolus.

Est-ce que cela suffit ? Non ! Noussavons tous que les programmes les plus judicieux et les efforts les plusgénéreux peuvent être freinés voire anéantis par la corruption et lelaisser-aller. Je combattrai ces maux avec énergie. Mais j’aurai besoin pourcela de vous tous, j’aurai besoin de la mobilisation du Mali qui travaille etveut vivre honnêtement de son travail. Nous reconstruirons ensemble un Etatfort, honnête et juste, un Etat au service du Mali citoyen.

Est-ce que cela suffit ? Non ça ne suffit toujours pas ! L’unité et la sécurité de notre Nation sont notre bien le plusprécieux. Si l’Etat s’engage pour le développement de Sikasso, il faut qu’il lefasse avec la même énergie de Zégoua à Tessalit, de Kidira à Andéramboukane. La magnifiquesolidarité de notre peuple avec notre armée en guerre, les milliards que lescitoyens ont spontanément apportés à notre défense me donnent confiance.Sikasso bénéficiera de la transition historique que je vous propose. MaisSikasso le fera en solidarité avec Tombouctou, Kidal, Gao, Kayes, Ségou, Mopti,Koulikouro, Bamako.

Une profonde réforme dela décentralisation et la mise en place partout dans le pays de Pôles decroissance pour le développement donneront à chaque partie de notre pays, àchaque communauté de notre peuple, l’occasion de participer pleinement à sonpropre développement et à la prospérité de tous.

Impossible dans notre Mali que nous avons vu trébucheret dont nous connaissons les faiblesses ? D’un Malien honnête, ponctuel,travailleur, j’entends parfois dire : Toubaboudo ! Je n’accepte pas ça.
Quand je suis honnête, quand j’arrive àl’heure au bureau, quand je mène mon travail à bien, je ne suis pas un Toubab,je suis un Malien. Habitants de la région de Sikasso, la grande majoritéd’entre vous sont des paysans. Avec la pluie, pas de yurugu yurugu possible.Avec les semences, tu dois être à l’heure. Avec la terre, tu ne peux pasménager ta peine. Ce Mali-là, ce Mali qui travaille, il est la pluie, la terreet la semence de notre avenir. J’ai confiance en notre force. J’ai confiance en vous !

Ensemble, an ka wuli !
J’en appelle particulièrement à notrejeunesse que les nouveaux moyens d’information, le téléphone, la radio, latélévision, internet mettent en relation avec le monde. Jeunes de Sikasso, jevous le dis avec force, le développement n’est pas réservé aux autres partiesde la planète. Vous n’êtes pas moins forts, vous n’êtes pas moins intelligents,vous n’êtes pas moins imaginatifs que les jeunes de Chine, du Brésil, de Franceou des Etats-Unis. Le but que nous nous fixons, ce n’est pas de trouver chaquejour le prix du thé, c’est d’être tous bien soignés, bien nourris, bienéduqués, instruits, c’est de jouer tout notre rôle dans la construction denotre pays, de notre Afrique, de notre monde.

Cette espérance ne se gagne pas par lamagie ou la corruption, elle se gagne par le travail ! Jeunes de Sikasso, je compte survous !

Ensemble, an ka wuli !

Après demain, tout le Mali ira voter pourchoisir son prochain président. C’est une étape décisive de notre histoire, carcette élection est l’occasion de tourner la page d’une crise où notre pays afrôlé l’effondrement. Je vous ai dit, tout au long de ce discours, que jecomptais sur vous, parce que sans vous, je serais sans bras pour agir. Vousaussi, vous pouvez compter sur moi.

Chersconcitoyens,

Si vous me confiez la conduite del’Etat, j’en fais ici le serment, aucun intérêt particulier, aucune solidaritéde famille, de parti, de clan ne m’en détourneront. Aucune bonne volonté,aucune compétence ne sera écartée pour des raisons d’appartenance politique.D’où qu’ils viennent, l’effort, le labeur, le mérite recevront le soutien del’Etat. A la fin de la mission que vous me confierez, je veux laisser un Etatrespectable et respecté, un Etat au service de notre Mali et de son peuple.

Notre pays sera alors redevenu cemodèle qu’il a été si souvent dans l’histoire, depuis la charte de Kurukanfuga,jusqu’à la résistance héroïque du roi Babemba et à la révolution démocratiquede 1991 encore si proche de nous, depuis la gloire des savants de Tombouctoujusqu’à la créativité dont notre jeunesse nous donne chaque jour des exemples.

Ensemble,an ka wuli !

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