NOUAKCHOTT, Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), un groupe jihadiste du nord du Mali, a menacé de "frapper" les bureaux de vote lors de l’élection présidentielle de dimanche dans ce pays, dans un communiqué diffusé par l’agence privée mauritanienne en ligne ANI.
"Les bureaux et les lieux de vote de ce qu’on appelle les élections (présidentielles) seront pris pour cible par les frappes des moujahidines", a déclaré le Mujao dans ce communiqué diffusé par l’Agence Nouakchott information (ANI) qui a toujours publié des textes des groupes jihadistes sans jamais être démentie.
Le texte ne précise pas la nature de ces "frappes" qui pourraient perturber le premier tour de l’élection présidentielle de dimanche à laquelle se présentent vingt-sept candidats.
Le groupe islamiste met en garde "les musulmans maliens contre la participation à ces élections" et leur demande de "s’éloigner des bureaux de vote".
Le Mujao, un groupe lié à Al-Qaïda, affirme dans ce communiqué que les services gouvernementaux, les casernes de l’armée et de la gendarmerie malienne seront également visés.
Il a une nouvelle fois fustigé l’intervention française au Mali qu’il considère comme une action "dirigée contre l’application de la charia (loi islamique) au Mali" et a accusé Paris de "ne rien faire pour libérer ses otages" détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le Sahel qui sont au nombre de cinq.
Le Mujao fait partie des groupes islamistes qui ont occupé le nord du Mali pendant plusieurs mois en 2012 avant d’en être chassés à la suite d’une intervention internationale dirigée par la France .
Le scrutin présidentiel de dimanche au Mali doit permettre de rétablir l’ordre constitutionnel interrompu le 22 mars 2012 par un coup d’Etat qui a précipité la chute du nord du Mali aux mains de ces groupes islamistes de la mouvance Al-Qaïda.