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Quand Bocary Tréta papillonne entre totalitarisme et délire !
Publié le mercredi 13 novembre 2019  |  le wagadu
Rencontre
© aBamako.com par A S
Rencontre RPM-URD t
Bamako, le 17 janvier 2019 le Rassemblement Pour le Mali (RPM), le parti au pouvoir, dirigé par Dr Bocary Tréta, a rencontré l’Union pour la République et la Démocratie (URD), le principal parti de l’opposition
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En traitant l’opposition de «déstabilisatrice et de putschiste», Bokary Tréta met fin à la participation de celle-ci au processus du Dialogue national inclusif. Ses propos sont à tel point mal à propos qu’ils interviennent à un moment où des bons offices œuvrent pour que l’opposition reconsidère sa position.

C’est un véritable coup d’arrêt que Bokary Tréta vient de donner au processus du Dialogue national inclusif qui battait déjà de l’aile. Au cours de la conférence des cadres du RPM, tenue le samedi 9 novembre au CICB, le patron des tisserands, frustré du refus de l’opposition à participer au Dialogue national inclusif, a traité celle-ci de «déstabilisatrice et de putschiste».

Comme si tout cela ne suffisait pas, l’ancien ministre du Développement rural a indiqué que l’opposition a été battue à plate couture lors de l’élection présidentielle.

«Aucun observateur international n’a attesté que dans cette région du Mali, l’opposition a gagné ou potentiellement elle était capable de gagner… Depuis 2017-2018, elle a travaillé à préparer l’opinion pour dire que si elle ne gagne pas, ce qu’il y a eu fraude…» délirait-il.

Les propos du Tisserand en chef arrivent comme un cheveu sur la soupe. Ils sont tellement mal à propos qu’ils interviennent à un moment où le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, met tout en œuvre afin que l’opposition participe à la phase nationale du Dialogue national inclusif. Ils tranchent également avec l’union sacrée prônée par le président de la République et Mamadou Diarrassouba, député élu à Diola.

Le patron des Tisserands, par cette sortie «hasardeuse», fait inutilement monter la tension. Car, au lieu de décrisper le climat politique, il contribue à l’envenimer. Ce qui désavantage le pouvoir en place. Car, quoi qu’on dise, la réussite du dialogue national intéresse d’abord le régime IBK, qui en est le premier bénéficiaire. Et puis, l’opposition est dans son droit, si elle n’est pas convaincue, de ne pas participer au Dialogue national inclusif.

Par ailleurs, le président de l’Alliance Ensemble pour le Mali (EPM) affirme que nulle part au monde, la minorité impose son diktat à la majorité. Cela est vrai. Mais ce qu’il doit savoir, c’est qu’on a toujours besoin d’un plus petit que soi-même, comme le rappelait La Fontaine dans ses fables. Bocary Tréta doit faire aujourd’hui preuve de modestie.

Car le dialogue national inclusif traduit l’incapacité du régime qu’il incarne à faire sortir notre pays de la crise. Sinon, si vous avez gagné haut la main, comme il le prétend, pourquoi vouloir faire appel aux autres ?

Bokary Tréta doit aujourd’hui accepter les critiques de l’opposition (on n’est pas dans un régime totalitaire) qui est dans son rôle. Il a par cette sortie raté l’occasion de se taire. Le patron des Tisserands vient de sonner le glas du dialogue national inclusif, qui peine à mobiliser les Maliens.

Abdrahamane Sissoko
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