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L’ACI au bord de la liquidation : un PDG au-dessus des lois, une entreprise en deçà d’attentes
Publié le mercredi 13 novembre 2019  |  Le Témoin
48ème
© aBamako.com par mouhamar
48ème session du conseil d’administration de la BDM-SA
Bamako, le 07 juin 2014 dans les locaux de la BDM-SA. Le conseil d`administration de la BDM SA s`est réuni en sa 48ème session ordinaire sous la présidence de monsieur Abdoulaye DAFFE, Président Directeur Général.
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Qui a intérêt à tuer l’ACI ?

La question est d’autant plus pertinente que les signaux de la décrépitude s’amoncellent et crèvent le plafond : déficit chronique quasi irréversible en moins de deux ans, campagne commerciale en hibernation depuis autant d’années malgré la disponibilité de parcelles, stagnation des titres en cours de traitement, sans compter le poids de plus en plus pénible des contentieux sur fond d’astreintes insupportables, etc.

Ce tableau n’est point exhaustif de la descente aux enfers de l’Agence de Cessions Immobiliers, qui affiche par ailleurs des indicateurs si alarmants que nombre d’observateurs s’interrogent logiquement sur le maintien de son President-Directeur Général.

Et pour cause, beaucoup plus prompt à dissimuler ses turpitudes derrière la gestion de ses prédécesseurs qu’à enclencher les mesures de redressement promises en grande pompe, Mamadou Tiéni

Konaté étonne aussi par des pratiques qui s’apparentent à un pied-de-nez à tous ceux-là qui sont soucieux du devenir de l’ACI. Exemples parmi tant d’autres : il se susurre avec beaucoup de persistance l’achat d’un patrimoine immobilier à hauteur de 900 millions de nos francs à FAYA Immobiliers ou encore l’acquisition d’un domaine public non cessible vendu par un heureux particulier.

Il s’agit notamment de la société SIFMA qui, sous prétexte de l’aménagement à ses frais d’une voie d’accès à ACI Samakébougou via son chantier des Logements Sociaux, a réclamé et obtenu le paiement d’une manne très faramineuse aux dépens de l’Agence de Cessions Immobilières.

Ce n’est pas tout. On évoque de plus en plus souvent également près de deux centaines de millions payés à un client de l’Agence que la justice en dernière instance avait pourtant débouté de ses prétentions pécuniaires – mais qui a réussi comme par envoûtement à s’en sortir par une transaction très douteuse que les avocats de l’ACI n’ont ont dénoncée pour n’y avoir pas été associés.

Avec une prodigalité aussi intrigante, il est loisible d’imaginer comment en moins de deux ans la récession a pu atteindre les proportions de déficit (3 milliards F CFA) qui incitent les hautes autorités à demander des comptes au directoire de l’ACI, en envisagent notamment sa liquidation. Il nous revient de bonne source, en effet, que lesdites autorités, se fondant sur les conclusions de commissaires comptes sur les deux précédents exercices, ont fortement insisté sur la nécessité de faire examiner la dissolution de la société par une instance décisionnelle appropriée.

En vertu notamment des prescriptions de l’Acte Uniforme de l’OHADA ainsi libellé : « Si du fait de pertes constatées dans les états financiers de synthèse les capitaux propres de la société deviennent inférieurs à la moitié du capital social, le conseil d’administration ou l’administration générale, selon les cas, est tenu dans les quatre mois qui suivent l’approbation des comptes ayant fait apparaître cette perte, de convoquer l’assemblée générale extraordinaire à l’effet de décider si la dissolution anticipée de la société a lieu».

Or les déficit d’années en années ont bel et bien franchi les profondeurs abyssales, à en juger par ses résultats négatifs de moins de 2,093 milliards F CFA pour le seul exercice 2018. Nonobstant, le PDG Mamadou Tiéni Konaté rechigne à courber l’échine devant l’évidence et continue de résister impunément aux directives des plus hautes autorités.

Ce faisant, son opiniâtreté ne pourra que précipiter davantage la chute brutale qui guette l’ACI. Surtout que l’entêtement du directoire se manifeste en sus par un coûteux refus d’appliquer les nombreuses décisions de justice prononcées en sa défaveur avec astreintes à l’appui. La dernière en date a trait notamment au litige autour du reliquat de l’espace de Sabalibougou communément appelé «Bande des 140 mètres».

Contestant la liste des bénéficiaires des purges dûment établie par les autorités du District, le puissant PDG de plein pouvoir a cru bon de saisir la justice aux fins d’en délester les acquéreurs et au motif d’une moralité douteuse desdites attributions. Il obtiendra partiellement gain de cause par un référé suspensif de la décision administrative, mais les attributions du District sont aussitôt réhabilitées par le Tribunal Administratif, au profit du camp adverse par ailleurs conforté par une décision de la tutelle de suspendre toutes les opérations de vente sur la «Bande des 140 mètres».

Une mesure visiblement sous-tendue par la multiplication des condamnations judiciaires avec astreintes journalières et qui risquent de plomber davantage l’Agence à cause de la propension de son PDG à défier les lois et la hiérarchie.

Dossier à suivre

A KEÏTA

Source: Le Témoin
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