Les forces vives de la région de Kayes, mobilisées au sein de la Caderka (Coordination des associations de développement des cercles de la région de Kayes) et les associations membres, notamment l’ACSR (Association des anciens cheminots pour la sauvegarde du rail), ont organisé mardi 12 novembre un point de presse dans les locaux de la radio Liberté.
L’objectif principal était de lancer un appel à la mobilisation et à l’unité d’action pour la réalisation et la sauvegarde des infrastructures de développement et pour la bonne gouvernance en région de Kayes.
Le point de presse a été animé par le président de la Caderka, M. Tounko Danioko, assisté de Kaourou Doucouré, Bilali Sissoko de l’ACSR, du représentant du collectif «Sirako», Sériba Camara. Plusieurs autres membres de la Caderka y ont pris part. Ce, en prélude aux activités de la Caderka qui auront lieu dans la région de Kayes dans les prochains jours.
Dans un communiqué rendu public à la presse, le conférencier a, au nom de la Caderka, attiré l’attention de l’opinion publique et des pouvoirs publics sur l’insuffisance et/ou l’état de dégradation avancée des infrastructures de développement dans la région de Kayes (Infrastructures de désenclavement, infrastructures socio-sanitaires, hydro-agricoles, énergétiques, etc.).
L’absence d’une politique et d’un plan de développement régional harmonieux est aussi signalée par le président de la Caderka, nonobstant les immenses potentialités en ressources humaines et naturelles dont regorge cette région. La Caderka déplore la non-application des pertinentes recommandations formulées par les participants lors de la Table de ronde tenue en 1997 à Kayes. Sur ce point, elle et ses associations partenaires demandent au gouvernement et aux autorités régionales l’organisation d’un forum régional afin de l’évaluer.
Sur le plan du désenclavement, les forces vives de Kayes, à travers la Caderka, demandent au gouvernement d’honorer les engagements qu’il a pris suite aux récents événements survenus à Kayes et Kati pour la relance des trafics routier, ferroviaire, aérien et fluvial.
Pour le représentant de l’ACSR, Bilali Sanogo, le chemin de fer a été un facteur de développement social et économique pour la région. Mais force est de reconnaître que le secteur souffre à cause de l’immobilisme du trafic, malgré les promesses faites de part et d’autre.
«Il n’est pas normal qu’à ce jour, aucun train ne siffle entre Kayes et Bamako. La privatisation est la cause principale de la pauvreté, du manque d’activité à Kayes qui a entraîné une forte migration. Depuis l’indépendance, le chemin de fer a assuré la mobilité rurale des ressortissants de Kayes», a déclaré M. Sanogo, non sans ajouter que le chemin de fer leur a tout donné.
L’ancien cheminot souhaite, au nom de l’ACSR, l’ouverture d’une ligne ferroviaire entre Bamako et la Guinée Conakry. La mise à niveau des trains n’est pas encore faite, regrette-il, alors que le gouvernement s’y était engagé pour fin octobre. «Il n’y a que le désherbage qui a commencé ; les voitures au nombre de 23 n’ont pas encore été réhabilitées», a-t-il déclaré.
Quant à Sériba Camara, représentant du Collectif «Sirako», il a fait un état des lieux et d’avancement de la réhabilitation de la route Kayes-Bamako dont les travaux ont démarré le 02 octobre dernier. Selon lui, les engagements du gouvernement semblent se réaliser. Car, à l’heure actuelle, l’équipe de la société, chargée de la réhabilitation, est sur pied d’œuvre, elle se trouve aux portes d’entrée de Kolokani.
Camara a demandé à la population de surseoir à toute manifestation, en attendant l’extinction du délai de l’engagement du gouvernement. Mais, prévient-il, le collectif et la population restent tout de même en alerte jusqu’à la satisfaction totale des revendications.
Rappelons que la Caderka s’est dit surprise de constater, sur l’ORTM, la sortie médiatique du sieur Mamedy Dramé, qui se réclame du collectif «Sirako» : «La sortie médiatique de M. Dramé avec le CSDM n’engage que lui et non la population de Kayes et le collectif Sirako. Il n’a consulté et associé personne, en l’occurrence la Caderka».