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L’opération Takuba en débat à l’émission « Le grand format » de renouveau TV : -Abdel Kader Maiga, président de la Coalition ‘’IGDAH Mali TE TILA’’ : « C’est une force de trop » -Issouf Yago, politologue : « C’est une énième force de frappe pour la barkhane, mais plus élargie… »
Publié le mercredi 13 novembre 2019  |  Le Pays
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Abdel Kader Maiga, président de la coalition contre la partition du Mali « IGDAH Mali TE TILA » et Issouf Yago, politologue étaient les premiers invités de la toute nouvelle émission « Le grand format » du groupe renouveau animée par le journaliste Mohamed Attaher Halidou. Le discours à la Nation du président IBK, les manifestations des épouses de militaires à Kati, l’opération Takuba étaient, entre autres, les sujets d’actualité qui ont été décryptés pendant une trentaine de minutes.




Les commentaires sur le discours d’IBK à la Nation vont bon train. Si certains trouvent que le président de la République n’a rien dit de potable, d’autres estiment qu’il a donné un message rassurant. Tel est le cas des deux invités du « Le Grand format » de Mohamed Attaher Halidou. Pendant que Abdel Kader Maiga désapprouve le discours d’IBK, le politologue Yago le trouve pertinent.

Pour le président de la coalition contre la partition du Mali « IGDAH Mali TE TILA, IBK a montré ses limites dans la gouvernance du pays et qu’il doit rendre le tablier. « Je demande à ce que le président prépare sa transition, une transition tout en douceur pour que le peuple malien puisse se tirer d’affaire », a déclaré Abdel Kader Maiga. Selon lui, le Mali est malade par la faute d’IBK. « Quand on regarde la situation socio-politique, économique, secrétaire du Mali, on peut dire qu’on est au bord de l’abime », a déploré le président de la coalition contre la partition du Mali « IGDAH Mali TE TILA ».

Pour sa part, le politologue Issouf Yago affirme que l’adresse d’IBK à la Nation est un discours qui « sied » au moment. « C’est un discours plein d’émotions pour magnifier sa solidarité aux victimes. Il a appelé à l’union. C’est ce qu’il convient de faire », a-t-il déclaré. Pour lui, face à une guerre asymétrique, appeler à l’union sacrée est plus important. Aussi, a-t-il invité les Maliens à ne pas tomber dans les pièges des terroristes en s’opposant les uns contre les autres, les gouvernés contre les gouvernants.

Soutien aux épouses de militaire de Kati

Le président de la coordination régionale de l’URD de Gao trouve les manifestations des épouses de militaires légitimes. « À chaque fois que le Mali est au bord du gouffre, ce sont les femmes qui sont battues pour venir au secours de leurs maris et de leurs enfants », rappelle-t-il pour témoigner le rôle capital de la femme dans notre pays. Aux dires du président de la coalition contre la partition du Mali « IGDAH Mali Te Tila », les revendications des femmes manifestantes : la fin des massacres, le départ des forces étrangères, dont la Barkhane et la Minusma et l’arrivée de la Russie sont d’une importance capitale. Abdel Kader Maiga a profité de ce débat pour prendre le régime IBK comme responsable de la colère des populations. « Nos militaires sont envoyés à l’abattoir. Ils sont sous-équipés, ils sont laissés pour compte, ils n’ont pas le moral. Cela est la faute du gouvernement. Et quand on commet de telles bavures, il faut s’attendre à la colère du peuple », a-t-il entonné.

Issouf Yago trouve aussi la marche des femmes de Kati noble. Mais, selon lui, au-delà des femmes, tout le monde doit soutenir l’armée. Il estime que les Maliens ont, de nos jours, besoin nécessairement d’unité pour gagner la guerre contre le terrorisme. « Il faut que nous fassions un front commun contre le terrorisme », a-t-il déclaré.

Ce qu’il faut changer pour gagner la guerre contre le terrorisme

Le politologue Issouf Yago estime que pour gagner la guerre contre le terrorisme, il faut non seulement faire évoluer les concepts d’opérations, mais aussi envisager la question sur le plan régional et mondial. Aussi, affirme-t-il qu’il est impossible de venir à bout du terrorisme qu’avec l’appui de nos amis. « La lutte contre le terrorisme, c’est le renseignement, c’est le moyen aéroportier », a-t-il déclaré. Le politologue va plus loin en argumentant : « Les armements ne règlent pas la question politique. On ne combat pas une idéologie avec que des armes, on combat avec un contre discours ».

Parlant de la stratégie qu’il faut emprunter, Issouf Yago propose une « une approche globale qui s’inscrit sur le long terme » .Il souhaite également à ce que les Maliens renforcent leur capacité de résilience pour surmonter les épreuves. Le politologue met beaucoup l’accent sur le renseignement dans la guerre contre le terrorisme. « Ce n’est pas le tout militaire qui va régler le problème. Nous avons beau donné des armements à nos militaires et si le renseignent est défaillant, le problème va se poser », a-t-il laissé entendre.

À la différence de son co-débateur qui propose une approche globale, Abdel Kader Maiga propose la guerre. « Je suis convaincu que pour mieux négocier, il faut être en position de force. Cela nécessite à ce que nous nous battions militairement. Lors que nous allons conquérir les territoires que nous avons déjà perdus …nous allons parler d’autres considérations », a-t-il indiqué.

L’opération Takuba ?

Comment le discours d’IBK, l’appréciation de la nouvelle force française, l’opération Takuba oppose Abdel Kader Maiga et Issouf Yago. Le premier trouve que Takuba est une force de trop au Mali, pendant que le second estime que cette force permettra à la France de mieux souffler.

« J’ai déploré le fait que c’est sur l’AFP que la ministre française des armées a donné une telle information… C’est une des clauses de défense militaire qu’on a avec la France », a déclaré Abdel Kader Maiga. Selon lui, la vérité n’a pas été dite aux Maliens par rapport à cette opération. Quant à l’utilité de cette force, le jugement de Abdel Kader Maiga est clair : « C’est une force de trop ».

Il affirme, sans ambages, que la France ne joue pas franc jeu avec le Mali. Il estime que tout le problème du Mali est parti du mauvais jugement du sujet par la France. Selon lui, si la France est au Mali pour finir la crise, ç’aurait été fait il y a longtemps. « Nous avons constaté à 4 reprises qu’à chaque fois qu’un camp est attaqué, plus tard ces terroristes viennent faire des photos, piller le reste des matériels et faire de la communication. Pourquoi ils (les Français) n’ont pas focalisé les drones sur ces camps ? Pourquoi on n’a pas pu les arrêter ? », se pose-t-il la question. Le président de l’association Gao Lama Borey affirme que la France ne défend que son propre agenda. « La France est dans une stratégie de géo stratégie qui doit aboutir à une stratégie de géo économie. Avec des arrières pensés, ce pays a créé d’autres problèmes au Mali », a-t-il accusé le pays de Macron.

Pour Issouf Yago, l’opération Katuba permettra à la France de souffler. Il trouve que la création de cette force est normale dans la lutte contre le terrorisme. « C’est une énième force de frappe pour la barkhane, mais plus élargie… », a soutenu le politique qui avance qu’à travers cette force, la France peut demander aux pays membres de l’OTAN de l’appuyer tout en envoyant des unités.

Boureima Guindo

Source : LE PAYS
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