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« Takuba », l’opération militaire pour parachever la néo colonisation du Mali !
Publié le jeudi 14 novembre 2019  |  pelican
Opération
© aBamako.com par DR
Opération Serval: mission de l`armée française au Mali
11 janvier 2013 : adresse du colonel Paul Geze, chef de corps du 21ème RIMa à ses marsouins avant leur déploiement.
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A la recherche perpétuelle de ressources minières et d’hydrocarbures pour alimenter ses nombreuses industries, la France fait tout pour s’implanter militairement au Sahel, notamment au Mali. Tous les moyens et les occasions sont bons pour ce faire. C’est pourquoi, elle préfère entretenir le chaos afin de rendre indispensable à la sécurisation de nos pays. Ce qui n’est pas vrai. Notre analyse !


Notre pays, le Mali, est doté par le Tout Puissant d’un sous-sol riche en minerais de tout genre : Or, Bauxite, Uranium, Fer, Manganèse etc. Mais, il est aussi riche en hydrocarbures : Pétrole et Gaz naturel. A part l’Or qui y est extrait depuis l’antiquité, les autres richesses du sous-sol malien demeurent inexploitées. Ce qui constitue une aubaine pour les multinationales de l’ancienne puissance coloniale, la France. Car ce pays européen, quasiment démuni de ressources minières et d’hydrocarbures, doit approvisionner ses nombreuses industries de transformation. L’énergie électrique qu’elle consomme est à 80% d’origine nucléaire, par conséquent, elle doit s’approvisionner en Uranium pour l’alimentation de ses centrales électriques.

Doté également par la nature de deux des principaux cours d’eau de l’Afrique de l’Ouest que sont les fleuves Niger et Sénégal (et leurs principaux affluents), notre pays possède également des millions d’hectares de terres arables. Ce qui signifie que l’agriculture, l’élevage et la pêche en sont possibles et rentables. D’ailleurs, ça n’est pas pour rien que le colonisateur dès sa pénétration sur nos terres, au Soudan français, a jugé nécessaire de créer l’Office du Niger afin d’aménager des terres irrigables sur le bassin nord du fleuve Niger au Centre du pays. Il fallait pour ce faire, construire le barrage de Markala (par le système de gravitation). Sa création nécessita une forte main d’œuvre de travailleurs forcés soudanais et voltaïques. Le Soudan français devait constituer le grenier de l’empire colonial et le fournisseur de cultures de rente comme le Coton pour alimenter les nombreuses usines de manufactures hexagonales. Cette stratégie marcha bien pendant les deux guerres mondiales.

Toutefois, occupée par l’Allemagne Nazi, l’empire coloniale française eut recours aux soldats indigènes appelés communément Tirailleurs Sénégalais alors qu’ils étaient recrutés dans l’ensemble des colonies françaises en Afrique. Ils montrèrent leur ténacité et bravoure lors des deux grandes guerres et se rendirent compte de la vulnérabilité des troupes coloniales hexagonales. A la fin de la deuxième guerre mondiale, ils eurent des révoltes de tirailleurs Sénégalais de retour de front : à Thiaroye au Sénégal et à Madagascar, pour ne citer que les deux cas. L’armée coloniale réprima avec férocité ses révoltes. Au même moment des étudiants africains formés dans des universités hexagonales prirent conscience qu’il fallait se libérer du joug colonial. Ils s’émancipent en adhérant à des formations politiques et à des Syndicats de la France métropolitaine. Leur lutte politique aboutit à l’indépendance au grand dam de leurs maîtres.

Non contente de pouvoir mettre en œuvre leurs nombreux projets de balkanisation dans les territoires naguère colonisés, la France réussit tout de même à empêcher qu’elles s’unissent en fédération. Elle œuvre à faire éclater l’éphémère fédération du Mali entre le Sénégal et le Soudan Français. De même que la France est à l’origine du premier soulèvement des Touaregs Ifoghas, entre 1963 et 1964, contre l’Etat du Mali. Si cette révolte n’a pu aboutir à la partition du pays. Cependant l’ex pays colonisateur, imbu de sa politique de diviser pour régner édictée par ses pseudos experts de tout genre qui s’autoproclament spécialistes des questions maliennes ou sahéliennes, orchestra d’autres tentatives de cession dans les années quatre-vingt-dix (90) et deux mille (2000).

La dernière en date est celle de 2011-2012. Diligentée par le président Sarkozy qui a fait détruire, avec l’aide de l’OTTAN, l’Etat libyen et fourni armes et munitions aux combattants Touaregs de Légion étrangère, elle aboutira à l’occupation pendant plus d’une année des deux tiers du territoire national. Sous prétexte de barrer la route à des envahisseurs qu’elle a elle-même créés et armés, l’armée française, qui n’était plus présente au Mali depuis 1962, fit son retour en grande pompe par le biais de l’opération Serval. Qui fut en branle le 13 janvier 2013. Une opération militaire qui permit de stopper l’avancée des pseudos terroriste et rebelles. Mais, elle fit de Kidal un No man’s land interdit à l’armée nationale du Mali. La France considérant Kidal comme la capitale du futur Etat Touareg indépendant ou fédéral du Mali.

Imbu de son faux statut de libératrice, la France proposa de stationner des troupes d’élite au Mali et au Sahel pour lutter contre l’insécurité. Pour ce faire, elle transforma Serval en Barkhane. Sous l’égide de la Communauté internationale, cette même France contraint notre pays à signer avec des pseudos rebelles, un Accord de Paix et réconciliation. Les desseins inavoués de l’ancien colonisateur sont, à travers ledit accord, de permettre soit l’indépendance d’une entité ethniquement touarègue ou soit, son insertion dans un Etat fédéral du Mali.

Sur les plateaux de télé ou radios occidentales, il n’est pas rare d’entendre des pseudos spécialistes d’origine française du Sahel et du Mali dire qu’il faut que notre pays adhère forcément au fédéralisme, afin de mettre fin à la crise qu’ils nous ont pourtant imposée depuis 2012. Cela, « pour empêcher la prépondérance de l’écrasante majorité des populations noires sur celles qui sont blanches (les Touaregs, Arabes et Maures) ». A tout prix, la France œuvre à imposer à notre pays sa solution à elle, le système fédéral à défaut de l’indépendance des populations Touarègues. Qui contiendrait tous les risques de provoquer un effet domino dans le reste des pays du Sahel, notamment au Niger et l’Algérie.

L’Accord issu du processus d’Alger, signé depuis 2015, n’arrive pas à fonctionner, parce qu’inapplicable compte tenu de la réalité du terrain et de l’histoire même du Mali. Un pays où les populations, en dépit de leurs diversités ethniques, ne connaissent pas de disparités culturelles et ne se stigmatisent à cause du degré de mélanine de leur peau. D’autant que nos grands empires, que sont le Ghana, le Mali et le Songhoy, avaient toujours pu constituer de grands ensembles socio culturellement cohérents (des populations dites noires aux côtés de celles dites blanches). Cela, dans les limites des Etats-nations où la coexistence pacifique et la complémentarité étaient le credo. L’ex colonisateur sait bien cela, c’est pourquoi, elle œuvre inlassablement à détruire cet héritage culturel et historique. Elle innove ainsi toute sorte de stratégie militaire et économique pour se maintenir au Sahel, en l’occurrence au Mali.

Avec le recul de plusieurs années, force est de constater que l’opération Barkhane a connu toutes ses limites à combattre le terrorisme international (que la sémantique occidentale désigne par le « jihadisme international), pour ne pas dire qu’elle a échoué. De même que la Minusma n’est jamais parvenu à stabiliser le Mali et le Sahel, à partir du moment où des zones entières échappent aux Famas et forces extérieures. Bien au contraire, le terrorisme est même devenu endémique et les attaques meurtrières, quasi quotidiennes. Pis, les assaillants ont même délaissé la guerre asymétrique pour s’opposer frontalement aux armées nationales du Sahel avec des armes lourdes et de dernière génération en occasionnant des milliers de morts civiles et militaires. D’où proviennent ces armes ?

Les populations ainsi meurtries, ne pouvant plus s’adonner paisiblement à leurs préoccupations de tous les jours, sont appauvries. L’économie nationale est à genou, puisque compte tenu de l’insécurité endémique, les investisseurs déclinent la destination Mali. Ainsi les populations se révoltent et dénoncent la présence des forces extérieures dans notre pays. C’est à ce moment précis que par le biais d’une mini tournée au Sahel (Tchad, Burkina, Mali), la ministre française des armées proposent la création de l’opération Takuba à l’horizon 2020. Ce, pour que « Barkhane et les forces européennes puissent lutter efficacement contre le terrorisme au Mali et au Sahel ». Un cadeau encore plus empoisonné que l’Etat du Mali ne doit en aucune façon accepter. Puisqu’il ne permettra, ni plus ni moins, que de permettre de parachever la nécolonisation de notre Maliba.

D’autant que l’opération Takuba est une autre stratégie française d’accroître la présence de l’armée française au Sahel. La particularité de takuba, est qu’elle implique la présence des forces spéciales françaises au Sahel, mais avec une présence accrue et pérenne au nord Mali. En quoi, Takuba est donc un piège et une insulte pour le peuple du Mali, et l’armée Malienne. Plus insultant est que la France a initié l’opération takuba en collaboration avec l’armée Burkinabè, et celle du Tchad. Avec la mention suivante : « le Tchad est un partenaire fiable » indique la ministre des Armées de France. Ce qui implique clairement que le Mali n’est pas un partenaire fiable et que la France compte mener toute seule cette opération Takuba sur le territoire malien, sans l’armée malienne. Le Mali doit-il accepter cette énième humiliation de la France ?

Gaoussou Madani Traoré

Source: Pélican
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