Minée par plusieurs scandales, la Banque Malienne de Solidarité (BMS) risque d’être à genoux. Tous les services de la banque seraient affectés par des malversations. L’un de ses services est celui des opérations internationales.
Lez moins qu’on puisse dire, c’est que la BMS-SA est sur le coup d’une asphyxie financière tant à l’intérieur du pays que dans certaines capitales sous-régionales voire même à l’international. L’établissement bancaire, peut-on dire, est aujourd’hui sur le point de mettre la clé sous le paillasson pour laisser place aux établissements financiers du pays, plus sérieux et soucieux du bien-être de leurs clients.
Pourtant, voilà une banque qui, il y a peu seulement avec la croissance financière qu’elle enregistrait, suscitait beaucoup de fierté et d’espoir pour les Maliens tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. A l’intérieur du pays par exemple, même la région de Kidal à l’époque avait eu son agence régionale BMS. Les fonctionnaires, les commerçants, les chefs d’entreprises et les particuliers accouraient de partout pour ouvrir un compte et solliciter un appui de celle-ci pour le démarrage leurs activités. Le temps leur a donné tort et ils sont aujourd’hui nombreux à regretter leur collaboration avec la BMS-SA dans son état actuel.
En effet, selon nos informations, presque toutes les directions de l’établissement seraient affectées par des scandales de malversations financières ? Parmi ces directions, on peut citer par exemple la direction des opérations internationales qui s’est aujourd’hui révélée de la plus mauvaise des manières à travers des arnaques bien organisées sur le dos de sa clientèle ? Lesquels clients sont aujourd’hui désabusés des pratiques malsaines qui ont cours dans cette direction. La gourmandise des responsables de la banque finira par enterrer la banque (si ce ne l’est déjà) dont les clients ont d’ores et déjà commencé à plier bagages depuis l’éclatement du litige qui oppose la BMS-SA à la Société Ivoirienne de Conseil et de la Gestion(SICG). Une affaire dans laquelle la BMS-SA avait été condamnée en mars dernier en Côte d’ivoire, à verser plus de 16 milliards de FCFA à la SICG pour solder les litiges les opposant et aux saisies conservatoires qui en ont résulté de ses équipements à Abidjan (pour 17 millions de FCFA) et de ses comptes à Paris (pour 10 millions d’euros et 20.000 actions. La saisie des comptes de la BMS-SA aurait même commencé au Mali depuis quelques semaines. Paniqués, les responsables de la banque n’ont eu d’autres choix que de demander une main levée sur les comptes saisis. Une demande acceptée par le tribunal de commerce de Bamako qui, dans son audience publique du 30 octobre dernier, a ordonner la compensation des créances et déclarer éteintes les dettes réciproques entre les deux parties. La saga judiciaire dans cette affaire, peut-on dire, est loin d’être terminée puisque nous apprenons aux dernières nouvelles que le juge en charge du dossier n’aurait pas respecté les règles en la matière. Ce qui sous-entend donc qu’il y a là un motif d’annulation de ce jugement. Nous y reviendrons sur l’évolution de cette affaire qui est en train d’éclabousser la BMS-sa. Affaire qui serait à l’origine de la fuite massive des clients de la BMS-sa. A cela s’ajoute aussi d’autres pratiques malsaines comme c’est le cas à la direction des opérations internationales. Tous ces facteurs et bien d’autres sont en train de précipiter aujourd’hui la fuite des clients de la BMS-sa vers d’autres établissements financiers. Beaucoup auraient même commencé à vider leur compte pour ne pas être pris au piège de la faillite qui se dessine.
Pour revenir à notre sujet, en effet, selon des sources bien introduites, un véritable brigandage serait organisé au service des opérations internationales en complicité avec la hiérarchie de la banque. Et c’est une femme qui serait la tête de proue de ce business ?
Comment cela se passe
Par exemple, lors des transactions internationales, c’est-à-dire des envois d’argent à l’extérieur, la cheffe de service, au lieu de dire aux clients le montant exact de l’opération, prendrait plaisir à doubler les frais de transactions. Si vous voulez par exemple faire une transaction de 200.000 FCFA pour payer un service à un tiers où une entreprise à travers le service des opérations internationales, on vous dira que ça fait en tout et pour tout 400.000 FCFA (frais de transactions inclus). Ça fait donc le double du montant que vous devez envoyer. Et ce qui est grave est qu’au lieu de retirer les frais de transactions sur les 400.000 FFCFA que vous avez versé, mais non ! On remarque en réalité une fois la transaction effectuée, confient nos sources, que les frais de transaction ont été prélevés sur le montant net que vous devez envoyer. C’est-à-dire sur les 200.000 FCFA. Et celui qui reçoit l’argent ne recevra point les 200.000 FCFA en question puisque débité des frais de transactions. Entre temps, rapportent nos sources, les autres 200.000 FCFA que vous avez versé au titre des frais disparaissent on ne sait plus où. Non seulement, on vous a volé banalement l’équivalent de la somme envoyé mais aussi et surtout la personne ne recevra pas la somme exacte dont elle a besoin car des frais ont été prélevés à cause de l’opération, affirme un client de la banque. Et c’est devenu un véritable business instauré aujourd’hui à la BMS-sa.
Nous y reviendrons.
La Rédaction