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Gouvernance : L’irrésistible ascension des fils Kéita
Publié le jeudi 14 novembre 2019  |  Le Point
Contrôle
© aBamako.com par Androuicha
Contrôle démocratique du secteur de la sécurité
Bamako, le 23 juin 2015 à l`hôtel Salam. Sur initiative de l`Institut National Démocratique (NDI), les parlementaires venus du Burkina-Faso et du Niger ont échangé avec leurs homologues maliens sur la bonne gouvernance du secteur de la sécurité. (Photo honorable Karim Keita, pdt de la commission defense à l`AN)
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Réseaux sociaux, garde rapprochée, ambitions présidentielles… Les fils du chef de l’État sont l’objet de toutes les controverses. Ils demeurent une énigme pour la plupart de leurs compatriotes, qui les prêtent une grande influence sur la gestion des affaires du pays. Au Mali, on ne parle plus que d’eux. Karim Kéita et son frère Boubacar Kéita.

Dans les journaux, pour le seul mois d’octobre, 24 couvertures et plus de 50 articles ont été consacrés à Bouba Kéita. Dans les esprits, ensuite. Quasi inconnu du grand public, quand Ibrahim Boubacar Kéita accéda à la magistrature suprême en 2013, ces jeunes discrets – toujours tiré à quatre épingles et qui cultive une certaine ressemblance entre eux, sont aujourd’hui des personnages centraux de l’échiquier politique national. Leurs détracteurs dénoncent leur trop grande influence auprès d’ « IBK» leur père. Les Maliens voient leurs empreintes derrière chaque décision du président. Surtout l’ainé Karim Kéita que l’on accuse de bénéficier de ce népotisme, de faire preuve d’affairisme et, last but not least, de vouloir à tout prix succéder à son père en 2023.

Karim Keita, et son cadet Boubacar Keita, sont en train de se la couler douce, tout en se moquant de la souffrance des Maliens. Si le premier, Karim Keita, député élu en commune II du District de Bamako, est le Président de la Commission de Défense à l’Assemblée Nationale, où il fait feu de tout bois, son jeune frère Boubacar Keita qui était très discret lors du premier mandat de son père, était connu pour être un homme d’affaires.

Si Karim Keita se fait un peu rare sur les réseaux et les articles de presse, l’homme par contre est très actif dans les affaires et les décisions politiques. Il est taxé de tous les noms, car il semblerait qu’il soit prêt à tout pour se faire une santé financière, et peu importe la manière. Aujourd’hui des langues soutiennent que Karim Kéita est un vrai homme d’affaire qui n’hésite pas à écraser les autres, juste pour se faire une place au soleil. Quant à son frère Bouba, au départ très discret, il occupe aujourd’hui le devant de l’actualité par ses sorties médiatiques à la fois virulentes et inappropriées. Champion du coup des répliques sur les réseaux sociaux. L‘homme s’attaque à tout et à rien, car il veut se donner de la valeur et une notoriété surtout que sous le premier mandat de son père, il était carrément absent et invisible sur la scène nationale. Il pense que c’est en faisant tout ce vacarme qui se donnera de l’importance, alors que dans le fond il prêche en eau trouble.

Karim et Bouba Kéita sont sous les feux des projecteurs ? Il faut dire que ses deux fils du président IBK ne lésinent point sur les moyens pour se faire plaisir. Leur goût pour la fiesta et la belle vie font qu’ils s’exposent des fois sans s’en rendre compte. Amoureux des voitures de luxe, ils ne lésinent point sur l’argent pour en acquérir. Pour asseoir son autorité, il nous revient que Karim Kéita s’en prend aussi à des caciques du régime. Il est prêt à faire sauter un directeur pour placer son homme de confiance ou de donner son avis sur la nomination d’un ministre. Certaines personnes vont jusqu’à le qualifier de l’indomptable, car il serait au début et à la fin d’une prise de décision au niveau du palais de Sébénikoro, devenu la résidence officielle du Chef de l’Etat. Car celle du palais de Koulouba est à l’abandon et aux oubliettes sous ce régime.

Karim et Bouba donneraient cher pour renouer avec l’insouciance de leur vie d’avant. Car aujourd’hui sauter dans un avion pour faire un peu de tourisme est devenu une distraction facile pour eux. Aller se la couler douce dans les autres capitales chaudes des pays africains ou européennes est devenu comme un simple jeu pour ses derniers. L’argent du contribuable malien est dilapider à une vitesse éclaire sans remord.

Bouba Kéita se pose aujourd’hui en rival de son frère ainé, en matière de visibilité. Toute chose qui fait qu’aujourd’hui, l’on peut dire qu’il y’a une vraie guerre de leadership entre les deux frères. Si Bouba est occupée à se positionner au-devant de la scène, Karim Kéita par contre, est plus concentré à se tailler une posture présidentielle. Car il se murmure qu’il est en fait le boss du parti MPM, dont il a confié la gestion au député Hady Niangadou juste pour la forme.
Karim Kéita entretient, donc, le mystère. Une posture qui accrédite la thèse du « wait and see.»

En somme, les deux fils du Président de la République doivent comprendre qu’il y a une autre vie après le pouvoir. Mieux comprendre cela dès maintenant avant qu’il ne soit tard. Comme disait Henry de Montherlant : « La religion est la maladie honteuse de l’humanité. La politique en est le cancer. »
A bon entendeur !
A.D
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