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Mali : rien n’est joué
Publié le dimanche 28 juillet 2013  |  Le Point.fr


© aBamako.com par Mousnabi
Election présidentielle au Mali: vote des candidats Modibo Sidibé et Soumaila Cissé
Bamako, le 28 juillet 2013. Les candidats des FARE et URD, respectivement Modibo Sidibé et Soumaila Cissé ont accompli leur devoir civique à Faladiè et à Badalabougou


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Hollande gagnera-t-il son pari au Mali ? Le premier tour de la présidentielle du 28 juillet en sera le test. Et s'annonce comme une journée à risque.

Le premier volet du pari de l'Élysée au Mali, celui qui consistait à chasser les djihadistes du nord du pays où ils étaient installés depuis janvier 2012, a été gagné. Cette première partie du "job" français était presque la plus facile. Bamako a retrouvé sa souveraineté sur quasiment toute l'étendue de son immense territoire, même s'il reste encore beaucoup de problèmes à Kidal (extrême nord du Mali), fief des Touareg des Ifoghas et de la rébellion du Mouvement de libération nationale de l'Azawad (MNLA). L'intervention française, le 11 janvier, a évité que le pays tombe entièrement aux mains des groupes armés. Ceux-ci étaient alors à deux heures de route asphaltée de Bamako, dans un Mali dont l'armée s'était débandée un an auparavant.

Tout n'est pourtant pas parfait. En chassant les djihadistes du nord du Mali, la France et ses alliés africains (le Tchad, le Niger...) les ont repoussés vers le Sud libyen où ils entretiennent des liens avec des groupes locaux. C'est de là qu'ils ont lancé, à deux reprises, des attaques sur le Niger, dont l'une sur Arlit, siège des mines d'uranium exploitées par le français Areva. On estime que les djihadistes seraient encore au nombre de 600. Certains, les seconds couteaux, sont probablement restés au nord du Mali. D'autres, des Algériens, sont rentrés chez eux, ce qui explique peut-être les attaques spectaculaires de ces dernières semaines dans les environs d'Alger.

Une élection à la va-vite

Le second objectif de François Hollande était de redonner une légitimité aux institutions maliennes. Et donc d'organiser, à grande vitesse, des élections présidentielles pour sortir du vide politique existant depuis le coup d'État militaire de mars 2012. Cela devait permettre ensuite aux 3 300 soldats français de l'opération Serval d'entamer leur retrait partiel, pour ne laisser que 1 000 hommes fin 2013. 6 000 Casques bleus africains de la Minusma sont déjà sur place.

L'Élysée a donc imposé la date du 28 juillet pour des élections qui semblaient impossibles à organiser. Au grand dam de la classe politique malienne, y compris du président Dioncouda Traoré qui aurait préféré repousser le scrutin au 28 octobre. Peine perdue. Cette décision imposée par la France a fait grincer des dents au Mali, chez les responsables comme dans la rue, d'autant plus qu'avec les Africains, qu'il connaît mal, François Hollande n'a guère la manière.

Mais il ne suffit pas d'organiser une élection à la va-vite, encore faut-il qu'elle soit crédible. Pays sous perfusion, le Mali, à peine sorti de la guerre, est encore divisé dans les esprits et compte beaucoup de réfugiés dans les pays voisins. Le pari de Hollande sera gagné si ce premier tour de scrutin se passe dans le calme, sans attentat djihadiste. Et si les Maliens se déplacent pour aller voter. Officiellement, 80 % des cartes d'électeur ont été distribuées, y compris chez des Maliens encore à l'étranger. Auront-ils tous des bureaux de vote ?

Le symbole de Kidal

Dans le nord du pays, occupé jusqu'à janvier par les groupes armés, nombre de Maliens ne se sentent pas représentés dans ces élections qui voient se disputer les mêmes candidats que ceux qui étaient au pouvoir avant la crise. À Kidal en particulier. La ville libérée par les soldats français et tchadiens a refusé, jusqu'à ces dernières semaines, le retour de l'administration et de l'armée maliennes. Tenue par le MNLA, avec la bénédiction des Français qui pensaient, à l'origine, les utiliser pour récupérer les otages, la cité vit toujours dans un calme précaire. La faiblesse de la population, 35 000 habitants, parmi lesquels il y aura peu de votants, ne changera pas le scrutin. Kidal sera le symbole de la réconciliation du pays ou de la poursuite de sa désunion.

Le plus grand problème est peut-être moins dans une transparence du scrutin plus ou moins respectée que dans le fait que la classe politique n'a, évidemment, pas changé. Or si la corruption, les liens de certains avec les narcotrafiquants du Nord demeurent à l'ordre du jour, le Mali nouveau n'est pas pour demain. Élections ou pas.

Par MIREILLE DUTEIL
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