Tous les candidats ont eu 3 semaines de campagne et en ont profité pour parcourir le Mali afin de convaincre leurs électeurs. Aucun incident majeur n'a été remarqué pendant la campagne.
L'enjeu de l'élection est clair : quel que soit le résultat, le futur Président aura la lourde tâche de rétablir un ordre constitutionnel interrompu le 22 mars 2012 par un coup d'Etat et la crise politique et institutionnelle qui en a découlé. Des critiques se sont élevées, notamment contre la politique française au Mali, car certains observateurs jugent qu'il est trop tôt pour envisager un Etat stable.
La réunification du Mali, alors que le nord du pays reste en proie aux tensions, est également un des principaux enjeux de l'élection. Les groupes islamistes, que ce soit Mujao ou Aqmi, sont toujours présents dans une région où les différentes communautés, Touaregs, arabes ou peules, sont extrêmements divisées.
Des débordements?
Certaines craintes se sont exprimées car le Mujao a demandé de frapper les bureaux de vote et a exhorté les musulmans Maliens à ne pas aller voter.
6300 soldats de la Minusma (militaires de l'ONU) et 3200 soldats seront présents partout dans le pays pour assurer la sécurité. Le président transitoire Malien, Dioncounda Traoré, a indiqué que "l'Etat était le garant d'élections régulières et crédibles".
Louis Michel, chef de la centaine d'observateurs de l'Union européenne déployés au Mali, a affirmé vendredi qu'en dépit des craintes "ces élections peuvent se dérouler dans un contexte et dans des conditions acceptables qui ne permettront pas une interprétation ou un dévoiement du résultat". "Je pense vraiment que la personnalité qui émergera au cours de cette élection aura une légitimité largement suffisante" pour redresser le Mali, a-t-il ajouté.