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Bureaux de vote fermés et pagaille pour les élections maliennes à Paris
Publié le dimanche 28 juillet 2013  |  AFP


© AFP
Début du vote pour le 1er tour de la présidentielle en France
Les Maliens ont commencé à voter dimanche matin au premier tour de l’élection présidentielle, scrutin déterminant pour sortir le Mali de 18 mois de crise politique et militaire


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Mascarade",
"magouille": les Maliens de la région parisienne criaient leur colère dimanche
au consulat général à Bagnolet, frustrés de ne pouvoir voter à défaut de carte
d’électeur ou parce que leur bureau de vote a été fermé sans préavis.
"C’est catastrophique, très très mal organisé", se plaint un jeune homme
qui attend depuis plusieurs heures, carte d’électeur en main, courant d’un
bureau à l’autre, cherchant sa photo sur les listes d’inscrits dont la lecture
est compliquée par le fait qu’ils ne sont pas classés par ordre alphabétique.
Plusieurs des bureaux de vote pour la présidentielle malienne, prévus en
région parisienne, à Créteil, L’Hay-les-Roses ou dans le nord-est de Paris,
n’ont finalement pas ouvert dimanche matin.
A Montreuil, centre névralgique de la communauté qui compte 200.000
personnes en France, dont 80% en région parisienne, deux bureaux de vote pour
quelque 500 électeurs devaient être installés.
Hamale Keïta, président de l’un de ces bureaux, a appris dans la matinée
qu’il ne pourrait pas ouvrir. Transfert à Bagnolet, il faut poser l’urne et
installer l’isoloir en carton, trouver tables et chaises mais surtout de
nouveaux assesseurs pour ce bureau sommaire improvisé en plein couloir.
Le scrutin, censé débuter à 08H00, a pris plus de deux heures de retard.
"L’organisation a un peu traîné ce matin. Maintenant ça commence à venir, les
gens viennent en famille", dit-il, optimiste.
Ils arrivent au compte-gouttes. Accompagné de deux petits enfants, Mamadou
Fofana a failli abandonner après plus de trois heures d’attente et de
recherches. Il a finalement pu voter, pour la première fois de sa vie. "Notre
pays est en convalescence, ce vote doit nous sortir du pétrin", dit-il.
"Au nom de la démocratie retrouvée !", lance Bakary Traoré en déposant son
bulletin.
Tension
Mais dans les couloirs, la colère de centaines d’électeurs, pas sûrs de
pouvoir voter, gronde.
"Ils se fichent des Maliens de France, ils se fichent de nous !", s’énerve
une dame, qui a trouvé porte close à L’Hay-les-Roses. "Quand on y est allés ce
matin, on nous a dit que c’était fermé et qu’il fallait venir ici. Et là on
nous dit que le bureau n’est pas installé !", s’exclame aussi Aminata. "C’est
de la triche !".
Pris à parti, un agent consulaire assure qu’une nouvelle "urne va être
installée au premier étage pour les gens de Seine-Saint-Denis ou du
Val-de-Marne, on ne sait pas encore". "Mais il faut d’abord que je cherche des
agents, OK?", ajoute-t-il en filant dans la cohue.
D’un coup, la tension monte. Mamadou Camara découvre la photo de sa tante
sur une liste d’inscrits. "Comment ça se fait, elle vit au Mali ! Et moi qui
suis ici je ne peux pas voter", fulmine-t-il. Un agent intervient, les
accusations de "mensonge" et "magouille" fusent.
"Si à la fin de la journée, un millier de personnes ont voté, ça sera déjà
bien", soupire Bara Traoré, qui se "sent frustré". Comme des milliers
d’autres, ce militant politique qui a toujours voté aux élections maliennes
depuis qu’il vit en France, n’a cette fois pas reçu sa carte d’électeur, dont
29.000 exemplaires ont pourtant été édités pour les Maliens de France.
"Pour la première fois de ma vie, je ne voterai pas".
axr/phc

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