En visite à Paris, le Premier ministre malien par intérim Cheick Modibo Diarra a accepté la présence de quelques journalistes lors d`un débat avec la diaspora malienne de la capitale, ce jeudi 14 juin 2012. Il a tout d`abord annoncé à ses compatriotes que la priorité de sa visite de travail était de s`enquérir de l`état de santé du président Dioncounda Traoré. En effet, le chef de l`Etat de transition séjourne en France depuis le 24 mai pour des examens médicaux, après avoir été frappé et blessé le 21 mai à Bamako par des manifestants hostiles à son maintien au pouvoir.
En visite en France, le Premier ministre malien par intérim Cheick Modibo Diarra a rencontré des journalistes à Paris, ce jeudi 14 juin 2012, bien qu`il n`aime pas parler à la presse. Lors d`un débat avec la diaspora malienne, il a tout d`abord expliqué qu`il était dans la capitale pour prendre des nouvelles de la santé du président Dioncounda Traoré : « Le président de la République va beaucoup mieux et il continuera à rendre visite à ses médecins jusqu`à ce que sa santé soit totalement recouvrée. »
Le président Dioncounda Traoré a même a accepté que l`ORTM, la télévision nationale malienne, tourne quelques images pour montrer qu`il allait mieux. Après cette introduction, Cheick Modibo Diarra enchaîne et rappelle la grande priorité de son gouvernement : « La première des missions étant de trouver les voies et moyens, que ce soit à travers le dialogue ou à travers la préparation de la guerre, de libérer le pays et de regagner totalement l`intégrité du pays. »
Le Premier ministre était incisif, jusqu`au moment où une femme se lève pour le critiquer. Cheick Modibo Diarra utilise la situation : « Moi, je m`en vais ! Je profite de cette occasion pour vous dire pourquoi nous n`allons pas gagner vite. On ne peut pas mettre des Maliens ensemble sans qu`ils ne commencent à se battre. Nous avons suffisamment d`ennemis pour ne pas nous battre entre nous ». S`en suivent des applaudissements.
S`appuyant sur l`émotion de cette altercation, Cheick Modibo Diarra termine comme il a commencé, en parlant de l`agression de Dioncounda Traoré : « Il m`a dit que si même sa vie était le prix auquel le pays devait avoir la paix, il l`aurait sacrifiée. Si seulement dans ce Mali, on avait deux hommes comme lui ! »
Un Premier ministre ému aux larmes venu chercher auprès des Maliens de Paris de la solidarité pour sortir collectivement le Mali de l`impasse. Demain, vendredi 15 juin, une autre ambiance attend Cheick Modibo Diarra : il a rendez-vous avec le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.