Notre numéro Amazone de cette semaine est dédié à une icône, de la culture malienne. Née en 1982 Fatoumata Diawara est une chanteuse, comédienne et auteure-compositrice-interprète. Son village d’origine est Madina Kouroulamini situé à 23 km de la ville de Bougouni, mais actuellement, elle vit entre Milan en Italie et Bamako.
Fatoumata Diawara a passé les premières années de son enfance à Abidjan dans une famille nombreuse avant d’être adoptée par sa tante comédienne qui vit au Mali. Elle est vite repérée par le cinéaste Cheick Oumar Sissoko qui l’engage pour interpréter le premier rôle dans son film La Genèse. En 1998, elle part en France afin de travailler au Théâtre des Bouffes du Nord sur l’adaptation de Jean-Louis Sagot-Duvauroux de la pièce Antigone. En cinéma, elle joue dans plusieurs longs-métrages dont Sìa : Le Rêve du python (Prix spécial du Jury au Fespaco en 2001) dont est l’actrice principale. En 2002, cette fois pas dans un film, mais dans la vie réelle, elle fuit un mariage forcé avec son cousin pour rejoindre la compagnie Royale de luxe et tourne six ans au sein de la troupe. En novembre 2006, elle est choisie pour interpréter le premier rôle féminin de l’Opéra du Sahel, à Bamako.
C’est à ce moment qu’elle est remarquée par le musicien Cheich Tidiane Seck. Elle participe à l’enregistrement de l’album de Dee Dee Bridgewater. Pendant cette même période, elle rencontre la célébrissime Oumou Sangaré qui la sollicite pour l’enregistrement de son album Seya. Fatoumata Diawara décide alors de se lancer dans l’aventure de la musique et commence à travailler à son propre répertoire. Elle poursuit également ses expériences au cinéma, en jouant notamment dans le film Il va pleuvoir à Conakrydu réalisateur guinéen Cheick Fantamady Camara, où elle interprète le rôle d’une jeune chanteuse. En 2007, elle tient le rôle de Karaba dans la comédie musicaleKirikou et Karaba, tirée du dessin animéKirikouet la sorcière Karaba de Michel Ocelot. Cheich Tidiane Seck lui propose alors d’enregistrer sur son propre album intitulé Sabaly. Elle a l’opportunité de chanter avec Herbie Hancock (The Imagine projectGrammyAwarden 2011) ou Hank Jones. Parallèlement, elle enregistre sur divers albums notamment Afrocubism, Cheick Lo.
Fatoumata Diawara s’engage dans la lutte contre l’excision dans sa région d’origine au Mali. En 2012, elle gère la réalisation d’une vidéo musicale contre l’occupation du nord du pays par des djihadistes. En janvier 2013, en réponse à cette situation au Mali, Fatoumata Diawara a rassemblé une quarantaine de musiciens maliens de renom parmi lesquels on peut citer : Amadou et Mariam, Oumou Sangaré, Bassekou Kouyaté, Toumani Diabaté, Vieux Farka Touré, pour enregistrer le morceau « Mali Ko ». Celava l’amener à jouer dans le film Timbuktou de AbderahameSissakoen 2015.
Fatoumata Diawara a continué ensuite sa carrière musicale en partageant la scène avec nombreux artistes tels que Mayra Andrade, OmaraPortuondo ou Oumou Sangaré. Aujourd’hui, la chanteuse concilie ses concerts solos, avec différents projets tels que la tournée Mali Blues, le projet musical de Matthieu Chedid « M » et sa tournée « Lamomali », avec Toumani et SidikiDiabate, et son projet « Olympic Café Tour » avec la chanteuse marocaine Hindi Zahra.
En 2017, Fatoumata Diawara contribue au projet malien de Mathieu Chedid Lamomali. En 2018, elle sort son second album solo Fenfo, produit par Matthieu Chedid.
Faisant partie des meilleures voix maliennes, Fatoumata n’hésite pas à travers ses textes à aborder des thématiques polémiques comme la question des migrants ou la condition féminine.
À travers ses chansons, Fatoumata montre son amour pour son pays.