PolitiqueIdrissa Arizo Maiga, Procureur Général près la Cour d’Appel de Bamako : « Il est urgent que les prochaines assises soient consacrées à l’affaire Amadou Aya… »
Le mardi 19 novembre, se clôturait la deuxième session des assises de la Cour d’appel de Bamako. Pour l’occasion, le procureur général, malgré son optimisme sur le déroulement de ladite session, estime qu’il est temps que le cas des ex-putschistes aussi soit à l’ordre du jour lors des prochaines assises.
En effet, sur les cent trente une affaires (131), seulement trois (3) renvois ont été prononcés. Ce qui est réconfortant, selon le procureur général Idrissa Arizo Maïga. Pour lui, c’est toujours exaltant pour un juge de savoir qu’il a pu faire connaître à un citoyen en conflit avec la loi le sort qui lui est réservé. Il poursuivra en soulignant qu’à l’issue des travaux, les décisions suivantes ont été rendues à savoir : 7 peines de mort par contumace; six cas de réclusion à perpétuité contradictoire; 9 réclusions à temps; 31 réclusions à perpétuité par contumace, 8 cas d’emprisonnement ferme, 38 condamnations à temps par contumace; 20 cas d’emprisonnement avec sursis, 10 acquittements; 25 renvois à une prochaine session; 3 amendes prononcées; 67.320.000 francs CFA dommages-intérêts; 131.625.000 francs CFA remboursement : 651.451.334 francs CFA, soit un taux de 97,70% des affaires jugées.
Par ailleurs, le procureur Idrissa Arizo Maïga a ajouté que ce résultat est élogieux, et que cela est dû à la mobilisation de l’ensemble du personnel de la Cour, à l’engouement affiché du début à la fin, à l’indulgence des magistrats du siège, qui, en bien des circonstances, ont accepté des aménagements des programmes ; toutes choses ayant permis de réduire de façon drastique les renvois. À l’en croire, tout n’est pas forcement reluisant, mais pour l’essentiel, le travail accompli est louable.
Sans aucune forme de transition, il a souligné que le magistrat, quel que soit le poste où il se retrouve, a besoin de l’accomplissement correct de sa mission, de sérénité et tranquillité. Et cette sérénité et cette tranquillité, ils les doivent au service du maintien d’ordre, à commencer par le piquet d’honneur pour sa constance dans la vigilance, aux militaires de la gendarmerie chargés tous les jours de l’extraction des détenus qui n’ont pas failli une seule seconde aux éléments de la Garde nationale détachés à la Cour d’appel, et aux éléments de la Police nationale qui, avec rigueur et professionnalisme, ont pu contenir la foule qui avait pris d’assaut la Cour à l’occasion du procès de l’assassin de l’Imam Yattabaré.
Et pour conclure son intervention, il dira qu’il est « urgent et impérieux que la prochaine session d’assises soit consacrée à l’affaire Amadou Aya Sanogo et autres. Parce qu’il faut le reconnaître, le dossier est en état d’être jugé depuis, et que la détention provisoire a franchi le seuil du tolérable et raisonnable et qu’enfin la crédibilité de la justice est en jeu.