Jean-Paul Paloméros, ancien chef d'état-major de l'Armée de l'air, revient sur le décès des 13 membres de la force "Barkhane" lundi 25 novembre.

Treize militaires français de l'opération Barkhane ont trouvé la mort le 25 novembre au Mali dans la collision accidentelle de deux hélicoptères qui appuyaient une attaque contre des jihadistes. Il s'agit de l'un des plus lourds bilans humains essuyés par l'armée française depuis l'attentat du Drakkar au Liban en 1983, qui avait fait 58 morts.
"Je souhaite rendre hommage aux soldats, à leurs chefs et à leurs familles", a déclaré Jean-Paul Paloméros, chef d'état-major de l'Armée de l'air de 2009 à 2012 sur RTL. "Dans un premier temps, il y a l'émotion, puis la colère. La colère de perdre ces jeunes gens qui se battent chaque jour pour la France."
Engagés au sol depuis quelques jours, des commandos traquaient un groupe de terroristes de l'État Islamique, repérés quelques heures plus tôt, qui évoluaient en pick-up et à motos. Très rapidement, des hélicoptères et une patrouille de Mirage 2000 ont été engagés pour coordonner l'ensemble des opérations.
Il s'agissait d'une "opération très risquée"
Pour Jean-Paul Paloméros, il s'agissait d'une "opération de nuit très risquée. Mais il faut s'adapter constamment à la menace adverse et faire face à de nombreux imprévus. Malheureusement, sur un terrain de guerre, le risque zéro n'existe pas."
Six ans après le début de l'intervention française au Mali, les violences jihadistes persistent dans le nord du pays et se sont propagées au centre du pays ainsi qu'au Burkina Faso et au Niger voisins. Depuis 2012, les hostilités, doublées de violences inter-communautaires, ont fait des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de civils.
"Ce drame doit nous encourager à poursuivre notre mission, estime l'ancien chef d'état-major de l'Armée de l'air. Il faut à tout prix éviter la naissance d'un État-Islamique en Afrique. Pour cela nous avons besoin du soutien de tous les pays européens." Cet accident porte à 38 le nombre de soldats morts au Mali.