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Conflit au Sahel: origines, débat et perspectives
Publié le mardi 26 novembre 2019  |  AFP
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© Autre presse par DR
Opération Serval: l`armée française au mali
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Treize soldats français sont morts mardi dans un accident d'hélicoptère en vol au Mali, soulignant l'aggravation de la situation sécuritaire au Sahel et mettant en doute les efforts déployés pour contenir la violence.

- Origines -

Une rébellion essentiellement touareg a éclaté au Mali en 2012 et s'est emparée de la majeure partie du nord du pays, déclarant son indépendance.


Les djihadistes - qui étaient d’abord des alliés des séparatistes - les ont par la suite chassés et ont pris le contrôle de plusieurs villes et régions.

La France a déployé des troupes au Mali en janvier 2013 après que l'avancée djihadiste ait menacé la capitale Bamako.

Dans le cadre d'une opération baptisée Serval, des soldats français ont chassé les djihadistes des villes du nord, mais n'ont pas réussi à les déloger de leurs forteresses rurales.


L’activité djihadiste s’est depuis étendue au centre du Mali, dans l’ouest du Niger ainsi qu’au nord et à l’est du Burkina Faso, exacerbant ainsi les tensions ethniques.

Des milliers de civils et de militants sont morts, tandis que des centaines de milliers de personnes ont fui leur domicile face aux attaques régulières.

- La réponse -

Les troupes du Sahel mal entraînées et sous-équipées qui sont au front depuis 2012 ont eu un lourd tribut.

L'Union européenne a envoyé une mission spéciale d'entraînement de l'armée en 2013.

Les soldats de la paix des Nations Unies sont également sur le terrain depuis 2013. La force de 13 000 hommes au Mali, appelée MINUSMA, est l'un des plus importants déploiements de l'ONU.

C'est également l'un de ses plus meurtriers: plus de 200 casques bleus ont été tués au Mali à ce jour.

La France a étendu ses opérations en lançant l'opération Barkhane en 2014 pour fusionner Serval avec des troupes d'un autre déploiement au Tchad.

Barkhane est la plus grande expédition étrangère de France et ses 4 500 soldats opèrent à travers le Sahel.

À la demande de la France, les pays du Sahel ont également créé en 2017 la soi-disant force G5, une alliance regroupant le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger.

La France espère que la force fournira une solution à long terme aux problèmes de sécurité au Sahel, mais elle n'a pas encore produit l'effet escompté.

- Les résultats jusqu'à présent -

La présence de milliers de soldats, qu’ils soient africains ou français, n’a pas empêché l’extension jihadiste de former une mosaïque de forces revendiquant leur allégeance à des groupes comme Al-Qaïda, l’Etat islamique et Ansarul Islam.

Les attaques se produisent presque chaque semaine. Répartis sur un vaste territoire, les djihadistes se rassemblent souvent juste avant une attaque, ciblant généralement les symboles des armées étatiques et étrangères.

Cet automne a été particulièrement meurtrier, avec plus de 170 soldats maliens et burkinabés tués depuis septembre. Et 14 soldats français sont morts depuis le début novembre.

- Débat stratégique -

Les doutes abondent sur la capacité de vaincre les djihadistes.

"Quelles autres stratégies existe-il? Vous avez besoin de patience stratégique et de persévérance, c'est fondamental", a déclaré au général Pascal Facon, commandant de Barkhane, à l'AFP au début de ce mois.

Il a toutefois ajouté que "nous pouvons facilement comprendre que cela pourrait être remis en question".

Lors d'une récente visite au Sahel, la ministre française de la Défense, Florence Parly, a déclaré à l'AFP que "la situation en matière de sécurité est évidemment difficile", tout en ajoutant que la lutte contre les djihadistes était un engagement à long terme.

Les experts s'accordent sur le fait que les soldats français seront au Mali pour une longue période.

La France - qui, en tant que puissance coloniale, a toujours maintenu son ancrage militaire dans la région - considère que le renforcement des armées nationales est la clé pour surmonter le conflit.

- Et ensuite? -

Les États côtiers ouest-africains, dont certains ont eux-mêmes subi des attaques djihadistes, ont offert de contribuer à la lutte contre l'insécurité dans la région, en promettant de contribuer à hauteur de 1 milliard de dollars (900 000 euros).

Pendant ce temps, la France pousse ses alliés européens à s'engager davantage et une nouvelle unité de forces spéciales européennes devrait se déployer au Mali en 2020.

L'activité militaire étrangère se déroule dans un contexte de ressentiment local croissant.

Les pays du Sahel et leurs partenaires promeuvent des projets de développement visant à empêcher les djihadistes de s’enraciner fermement dans les zones rurales.

Source AFP
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