Alors que le pays se remet des drames d’Indelimane, certains se la coulent douce à l’image du djihadiste El Saharaoui. Depuis Gao où a eu lieu la tragédie, il tisse sa toile imposant son joug aux populations qui ne font que subir. Donald Trump sait désormais où le chercher !
Bamada.net
Si le Mali est à la croisée des chemins suite au péril sécuritaire et les attaques incessantes contre les FAMAs, l’opinion semble oublier certains acteurs : les djihadistes. Pourtant, dans cette chienlit où la question des armements, le DDR, les conflits communautaires, la lutte contre la corruption ou l’éventualité d’une intervention russe minent les sujets d’actualité, ces personnages à la triste réputation circulent sans être inquiétés. C’est le cas à Gao où le retour fracassant d’El Saharoui à son ancienne position est effective.
Avec la libération mitigée du Nord par l’opération Serval, le septentrion était reparti entre acteurs terroristes. Force est de constater que la carte se reconstitue timidement mais surement aux mêmes endroits et avec les mêmes acteurs. Maitres absolu de la cité des Askia, EL Saharaoui est actif partout à l’exception des zones sédentaires. Des sources locales évoquent un rayon d’environ 20 km où il agit en toute impunité.
Autrement dit, ni l’armée, les forces étrangères et même les mouvements terroristes n’osent s’y aventurer à fortiori l’annexer. Règne à travers lequel il a instauré le système qui prévalait en 2012 quand la junte de Kati faisait de la défiance à la communauté internationale. L’impôt est collecté auprès des pauvres populations qui en paient le lourd tribut. Des entrées d’argent forcées qui permettent à El Saharoui d’entretenir ses forces armées avec une taxe spéciale pour les éleveurs : la zakat par tête d’animal.
Celui qui s’appelle à l’état civil Adnan Abou Walid al-Sahraoui a aussi interdit le tabac ainsi qu’une cohabitation des sexes opposés sans liens de mariage. La charia est donc bien là, dans une sphère où les populations semblent résignées et font avec. Tout refus d’obtempérer correspond à un châtiment sans précédent où il n’est pas évident d’avoir la vie sauve.
L’ancien membre du Polisario est appuyé dans sa tâche par une figure connue des lieux : Aliou Touré. Ce dernier était le chef de la police islamiste à Gao au moment de l’occupation du Nord, semble avoir repris du service. Arrêté puis libéré à l’occasion des échanges de prisonnier entre l’Etat et les mouvements armés du Nord, il fait office de numéro 2 d’El Saharoui désormais dirigeant de l’organisation terroriste État islamique dans le Grand Sahara (EI-GS).
Considérant la revendication de la tragédie d’Indelimane par la section émanent de son ressort, on peut bien lui attribuer la responsabilité de ces tueries où l’armée a eu plus de 50 morts. Une posture qui met le Président américain Donald Trump hors de lui. Depuis le mois de Septembre, l’administration américaine a offert une récompense d’environ 5 millions de dollars (plus de 2. 980 000 000 F Cfa) pour des informations permettant d’identifier ou de localiser Adnan Abou Walid al-Sahraoui. Il est donc la bête noire de l’équipe aux affaires à la Maison Blanche qui l’avait localisé pour la dernière fois dans le village de Tongo Tongo au Niger où 4 soldats américains ont perdu la vie suite à une attaque de l’actuel sinistre leader de Gao.
Abou Walid a été placé sur la liste des terroristes mondiaux spécialement désignés. Il faut préciser que depuis Mai 2015, El Sahraoui a prêté allégeance à Daech et rebaptisé sa branche : «État islamique dans le Grand Sahara». Celle-là même qui a sévi à Indelimane.