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Lutte anti-terroriste au Sahel : Des inquiétudes sur l’arrivée du P3S
Publié le mercredi 27 novembre 2019  |  Nouveau Réveil
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie de décoration et de remise de médailles aux militaires français de l`opération Serval
Bamako, le 14 juin au ministère de la défense et des anciens combattants. Le ministre Yamoussa Camara a procédé à la décoration et à la remise de médailles aux militaires français de l`opération Serval
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L’arrivée annoncée de ce nouveau-né qu’est le Partenariat pour la Sécurité et la Stabilité au Sahel (P3S), ne manque pas de susciter des interrogations.
La première est la suivante : que peut apporter le P3S de plus que ses devanciers dans l’arène des combats ? La question n’est pas saugrenue dans la mesure où les forces se multiplient sans parvenir à porter l’estocade à l’hydre qui semble même retrouver une nouvelle jeunesse. À titre illustratif, alors que les spécialistes estiment à environ 4000, le nombre des combattants armés affiliés aux groupes terroristes dans le Sahel, la dernière opération conjointe qui a mobilisé 1400 soldats des armées burkinabè et malienne et la force Barkhane, n’a eu pour résultats que la mise hors d’état de nuire de 24 djihadistes.

Une autre question que l’on peut se poser porte sur la coordination entre la multiplicité des acteurs intervenant dans la même chaîne. Cette question est aussi sérieuse dans la mesure où l’on assiste déjà à une communication qui laisse entrevoir des divergences entre les différentes forces combattantes. C’est le cas de cette lettre fuitée de l’État-major de l’armée burkinabè aux attachés militaires de l’ambassade de France, relative à des aéronefs qui survolent, sans autorisation, les positions militaires burkinabè. C’est le cas aussi de cette autre correspondance fuitée du ministre de la Défense burkinabè, relative à des exactions présumées des Forces armées maliennes (FAMA) sur des populations frontalières du Burkina Faso.

Enfin, l’on peut se demander si l’arrivée annoncée du P3S, prend en compte la clameur des populations qui monte contre la présence des troupes étrangères en Afrique.



Toutes ces interrogations laissent percevoir un sentiment de pessimisme face à ce nouvel outil dont la coloration francophone, à elle seule, suscite déjà des inquiétudes dans un contexte où se développe un sentiment anti-français. En attendant donc de voir l’opérationnalisation du P3S, l’on ne peut que conseiller aux pays frappés de plein fouet par le terrorisme, de compter d’abord sur eux-mêmes en opérant les mues nécessaires de leurs armées respectives pour mieux répondre à la menace et en mettant en œuvre des politiques de développement plus inclusives pour les jeunes en vue de tarir les sources de recrutement des djihadistes.

Jean Pierre James

Source : Nouveau Réveil
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