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AFFAIRE ME HASSANE BARRY : Notions de droit entre la DGSE et avocats
Publié le mercredi 27 novembre 2019  |  La Sirène
Conférence
© aBamako.com par FS
Conférence de Presse du député Bourama Tidiane Traoré
Bamako, le 6 Décembre 2014 à la Maison de la Presse, conférence de presse du député Bourama Tidiane Traoré
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Alors que les hommes de robe parlent de ‘‘séquestration’’ et exigent la libération immédiate de leurs confrères, Me Hassane Barry, les geôliers évoquent la raison d’Etat et expliquent que les faits se déroulent sous le sceau ‘’l'extrajudicité’’. L’audition du détenu reprend le lundi 25 novembre.
Le conseil de l’ordre des avocats du Mali s’est, à l’issue d’une réunion en date du 23 novembre, prononcé sur le cas de leur confrère Me Hassane Barry arrêté la veille et toujours en détention dans les cellules de la direction générale de la sécurité d’Etat. Les hommes de robe regrettent la manière d’interpellation de Me Barry qui, avancent-ils, n’a pas été fait dans les règles de l’art en violation des textes régissant la profession d’Avocat dans l’espace UEMOA précisant à son article 6 que ‘‘les avocats ne peuvent être entendus, arrêtés ou détenus, sans ordre du procureur près la cour d’Appel ou du président de la Chambre d’Accusation, le bâtonnier probablement consulté.’’
Une procédure qui n’a pas été respectée selon les confrères de Me Barry du conseil de l’ordre des avocats. Du coup, ils exigent que le détenu recouvre immédiatement sa liberté. La DGSE, à travers ses canaux de communication, ne partage pas cet avis et précise que le cas Me Barry est ‘‘sous le sceau de ‘’l'extrajudiciarité’’ et pour des raisons d'État.’‘ ‘‘ Même pour les députés ils n'auront pas besoin de lever l'immunité parlementaire ‘’, ajoute-t-on.
‘‘Extrajudiciarité ? ’’ Alors que beaucoup d’observateurs le comprennent comme étant quelque chose qui ne relève plus du cadre des questions judiciaires, l’ancien ministre de la justice, Mamadou Isamaël Konaté s’interroge sur l’authenticité du terme qui lui semble nouveau : ‘‘ Êtes-vous capable de me dire le seul pays au monde où il existe un régime juridique qui s’appelle ‘’l’extrajudiciarité’’, nous rétorque-t-il.
Par contre, Me Mountaga Tall depuis sa page twitter ne met pas assez en cause les circonstances de l’interpellation de Me Barry, mais soutient que son droit à la défense est légitime : ‘‘Nul n'est au-dessus de la loi et la sécurité est un impératif. Le respect des droits de la Défense est une digue pour tous. Plus personne ne serait en sécurité si elle s’écroule. Cette exigence est plus forte s’il s’agit de la Défense de La Défense’’, a-t-il écrit.
Me Demba Traoré, quant à lui, n’écarte pas la thèse de séquestration : ‘‘A ceux-là qui ont lâchement séquestré Me Hassan Barry, sachez que la terreur qui caractérise votre acte ignoble vous apparente aux forces du mal, aux terroristes. A vous et à tous ceux qui transgressent nos lois et nos règles de procédures pour assouvir leur appétit criminel, sachez que vous êtes la sculpture que vous travaillez et seule la qualité irréprochable de l’œuvre finale vous fera entrer au Panthéon de votre art’’, dit-il dans un communiqué signé de sa propre personne sur la question.
Pour Me Mamadou Camara, à travers réseaux sociaux, avance que ‘‘ni les nécessités de la lutte contre le terrorisme, ni l'impératif de mettre fin à l'impunité ne peuvent légitimer l'interpellation et le placement en garde vue de Me Hassan Barry’’ qui, ajoute-t-il, ‘‘ assure la défense de plusieurs personnes poursuivies pour terrorisme’’.
Et si la DGSE s’est enfin tenue moins discrète sur la question, l’opinion publique en partie, à travers réseaux sociaux, a tiré ses conclusions et estime que l’interpellation est légitime au regard des faits à lui rempochés.
Ce qu’on reproche à Me Barry
Ancien ministre, ancien ministre du Mali en Guinée, Me Hassane séjourne dans les couloirs de la DGSE depuis le vendredi 22 novembre. Son interpellation fait suite à celle, la veille, de deux logisticiens appartenant au groupe terroriste Ansaroul Islam. Ousmane Hama Diallo Alias ’22’ et Harouna Diallo, c’est leurs noms, arrivés à Bamako le 19 novembre, ils seront arrêtés trois jours plus tard au grand marché dans le petit soir du jeudi 21 novembre.
Avant leur arrestation, ils avaient bien été en contact avec Me Barry. Ce dernier ne le nie pas non plus (lire fax capture d’écran) et avait fait savoir que l’arrestation de ces jeunes était de la manipulation sans s’attendre qu’il allait lui-même les rejoindre dans les cellules de la SE quelques heures après.
Après l’arrestation des deux jeunes hommes le jeudi 21 novembre, le lendemain vendredi 22, Me Hassane sera à son tour interpellé par la DGSE qui l’accuse d’avoir pris de l’argent avec le groupe terroriste Ansaroul Islam pour faciliter la libération de certains de leurs en prison à Bamako. Une autre révélation qui va certainement changer la donne est que deux magistrats seraient aussi impliqués dans cette affaire. Comment ? Seul Me Barry pourrait nous en dire plus. Lui qui serait dans un premier temps tombé d’accord avec certains d’eux pour leurs libérations.
Par ailleurs, l’audition du détenu reprend aujourd’hui lundi 25 novembre. Va-t-il s’en sortir. L’on doute fort, à condition que les faits retenus contre ne soient avérés. Et pour cause !
Le groupe Ansaroul Islam est différent de l’entité islamiste dirigée par Amadou kouffa. Il évolue entre le Mali et le Burkina, principalement dans les localités de Douentza et koro. Selon des sources sécuritaires, la paternité des récentes attaques terroristes contre l’armée malienne est attribuée Ansaroul Islam, notamment celles de Boulkessy et d’Indelimane. Au regard du bilan lourd de ces attaques peu de patriote sincère vont réfléchir deux fois avant de faire un pacte avec Ansaroul Islam.
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