Le Grand hôtel de Bamako a abrité, hier mardi la 9e réunion tripartite Mali-Burkina Faso-HCR placée sous l’égide du ministère de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté, dont le Secrétaire général, Salifou MAIGA, a présidé la cérémonie d’ouverture. Elle a enregistré la présence d’Angèle DJOHOUSSOU, Représentante de UNHCR/Mali, et de Seydou SINKA, Chef de la délégation du Burkina Faso. Il s’agit pour cette réunion de trouver des mécanismes pour faciliter le retour volontaire des réfugiés maliens du Burkina et une assistance aux déplacés intérieurs des deux pays.
Lors de cette 9e rencontre tripartite, les acteurs ont passé en revue la situation de nos compatriotes réfugiés au Burkina Faso et le plan de mise en œuvre de leur retour volontaire. Elle a permis aux trois parties qui se rencontrent régulièrement de passer en revue leur plan de travail élaboré lors de la précédente réunion à Ouagadougou, en y apportant les innovations nécessaires pour faciliter davantage le retour volontaire, en sécurité et avec dignité, de ces réfugiés maliens.
La Représentante de UNHCR/Mali s’est, dans son discours d’ouverture, réjouie de la régularité dans la tenue des réunions. Elle a, à cet effet, témoigné de l’engagement des plus hautes autorités du Mali et du Burkina Faso dans la poursuite de la recherche de solutions durables à la situation des réfugiés maliens qui ont été accueillis par le Burkina Faso. « Le rapatriement est l’une des solutions les plus appropriées dans les situations de déplacements forcés à travers le monde. C’est un processus dont la mise en œuvre repose sur plusieurs principes, à savoir la volonté de retourner, la sécurité et la dignité qui engagent aussi bien les candidats au retour, les pays d’asile, le pays d’origine, le HCR, les autres organisations humanitaires et les acteurs très pertinents dans les zones d’accueil et de retour », a-t-elle dit, avant d’assurer que son institution accompagnera à la reconstruction et la réhabilitation des infrastructures administratives et sociales, ainsi que la réhabilitation en cours de 34 sites pour améliorer les conditions d’accueil dans 20 communes prioritaires.
Pour sa part, le Chef de la délégation du Burkina Faso a remercié le UNHCR d’être au chevet du Mali et du Burkina Faso dans la gestion des réfugiés maliens vivant sur le sol burkinabé. Il regrette que le terrorisme et l’insécurité aux portes du Sahel mettent à mal la cohésion sociale et le vivre ensemble et haussent les défis à surmonter à un niveau inestimable. Il s’est dit malgré tout confiant pour relever le défi humanitaire par respect des principes humanitaires. Selon lui, de janvier 2016 à nos jours, le Burkina Faso est confronté à une situation humanitaire difficile marquée par l’accroissement du nombre des déplacés dont 600 000 déplacés internes, près de 260 000 réfugiés venus du Mali, et près de 9 000 demandeurs d’asile ont été enregistrés. «Malgré tout, face à cette situation sécuritaire, je puis rassurer que des efforts de sécurisation sont entrepris par l’État burkinabé à travers l’instauration de l’État d’urgence depuis janvier 2019 étendu à huit régions administratives. Dans l’optique de la promotion de la paix, le Burkina Faso poursuit également des plaidoyers pour l’application de l’accord de la paix et de la réconciliation issu du processus d’Alger, afin de permettre un retour sécurisé et dans la dignité des réfugiés maliens, le plaidoyer pour le renforcement des capacités de la Force Barkhane. Il faut aussi signaler pour une adéquation et une coordination entre les activités de développement et les actions humanitaires, un appui conséquent aux pays d’accueil et de transit, une assistance pour le développement des pays d’origine des réfugiés », a-t-il fait savoir.
Le Secrétaire général du ministère de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté a, quant à lui, indiqué qu’avec les activités de l’accord tripartite Mali-Burkina Faso- HCR, que l’espoir est permis pour un retour des réfugiés dans leur pays d’origine en toute quiétude. Selon lui, la Commission tripartite et le groupe de travail continuent le processus de mise en œuvre de rapatriement organisé des réfugiés du Mali dans les trois pays. « Ainsi, à la date du 30 septembre, il a été enregistré 74 402 rapatriés ; tandis que 138 402 sont encore réfugiés dans les pays limitrophes, dont 25 719 au Burkina Faso, 56 184 en Mauritanie et 56 499 au Niger », a-t-il fait les statistiques.