Invité dimanche du Grand Rendez-Vous sur Europe 1, Adrien Quatennens, député la France insoumise du Nord, réagit à la présence de l'armée française au Sahel.
INTERVIEW
A la veille de l'hommage rendus aux treize soldats morts au Mali, le 26 novembre dernier, le déploiement des forces françaises au Sahel fait débat. Jeudi, Emmanuel Macron a déclaré être prêt à revoir "toutes les options stratégiques" de la France au Sahel et a réclamé à ses alliés une "plus grande implication" contre "le terrorisme". Le patron de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, juge quant à lui "indispensable de définir les moyens" pour "ramener vite à la maison" les forces françaises déployées au Sahel, dans une tribune publiée dimanche dans le JDD. Adrien Quatennens, député la France insoumise du Nord, invité du Grand Rendez-Vous sur Europe 1, réagit.
Il participera lundi à l'hommage, "pour entourer de notre affection ces treize familles endeuillées". Le député a également cité le Premier ministre et rappelé que le "déploiement des forces armées sont des décisions politiques." A l'instar de la tribune de Jean-Luc Mélenchon, il demande à pouvoir interroger le bilan géostratégique de l'opération Barkhane au Mali. "6 ans nous y sommes. Nous devons savoir si nous atteignons nos objectifs, mais avant tout nous devons savoir quels sont nos objectifs ?"
"C'est toujours quand il y a une tragédie que l’on se met à parler de politique", déplore le député."L'opération au Mali n'a jamais été discutée par le Parlement. C'était au départ l'opération Serval, mise en place pour protéger Bamako qui s'est transformée en opération Barkhane."
"Le peuple malien nous a accueilli au départ avec beaucoup de satisfaction et aujourd'hui manifeste parfois pour demander le retrait des troupes", rappelle le député en ajoutant que la lutte contre le terrorisme au Mali renfermait d'autres missions. "Vous avez d'un côté les authentiques terroristes islamistes, mais vous avez aussi des milices, la corruption."
"Je pense que le peuple malien lui-même est qualifié pour décider de ce qu’il veut pour son pays", explique le député. "Or aujourd’hui l'Etat malien est failli. Pour lui, la solution n'est pas que militaire mais aussi politique.
"Est-ce que c’est toujours ses objectifs là que nous poursuivons : le retour à la démocratie, à la paix civile au Mali ? Si oui, est ce que nos six années sur place ont concouru à améliorer la situation ?", s'interroge Adrien Quatennens. "Je ne dis pas qu’on va se retirer d’un claquement de doigt. Mais la solution n’est pas uniquement militaire, elle est politique. Il y a des zones au Mali où les terroristes ne sont pas présents. Ne pourrait-on pas faire en sortes que le peuple malien reprenne lui-même ces zones, démocratiquement, les rendre attractives et faire en sorte que l’islamisme ne revienne pas ?"
Lutter contre le terrorisme passe aussi selon lui par le rétablissements des services publics. "Si on les faisait revenir, peut-être qu’on n'aurait pas des investissements étrangers, comme l'Arabie Saoudite, qui font que des écoles coraniques ouvrent sur le sol malien."