Récemment, plusieurs notables et chefs traditionnels ont été pris pour cibles dans la zone du Liptako Gourma. Ainsi, le mercredi 27 novembre dernier, des hommes armés en moto ont fait irruption dans la localité de Tamakoutat, dans la commune de Anchawadj (Djebock) dans la région de Gao. C’est ainsi qu’ils ont enlevé un notable du nom de Zeinoudine Ag Anara qui faisait office de Cadi (Magistrat musulman) dans la localité.
Avant son enlèvement, il a d’abord été molesté par ses ravisseurs. Il finira par être relâché 48 heures plus tard. La même journée où cet enlèvement a eu lieu et dans la même localité, les bandits ont aussi tué à bout portant deux autres notables de la fraction de Dabacar. A noter que la localité où ces événements sont survenus est majoritairement peuplée par des membres de la communauté touarègue des Imghad, proches du Général Gamou.
Ils sont très souvent attaqués parles terroristes qui les soupçonnent de collaborer avec les forces qui luttent contre eux. Plusieurs campements civils de cette localité ont fait l’objet d’attaques dévastatrices conduisant à un déplacement massif des populations. A noter que cette situation intervient également dans un contexte où les terroristes n’épargnent pas les chefs traditionnels dans toute la zone du Liptako Gourma.
Ainsi, l’on se rappelle que, la semaine dernière, au moins cinq d’entre eux ont été tués dans la région nigérienne de Tillabéri frontalière au Mali et faisant partie du Liptako Gourma. Selon une source locale jointe par nos confrères de l’AFP, cette pratique relève de l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) qui tente ainsi d’en finir avec la chefferie traditionnelle très influente dans les zones frontalières. Pour la même source, c’est une façon de vider la zone de la présence effective de l’Etat à travers cette représentation pour s’installer et imposer sa loi.