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Économie malienne : Au milieu du chaos, les Douanes mouillent le maillot
Publié le lundi 2 decembre 2019  |  Le Prétoire
Célébration
© aBamako.com par Androuicha
Célébration de la 19è édition de la Journée mondiale de la Propriété intellectuelle.
Bamako, le 26 avril 2019 au CICB. Dans le cadre de la célébration de la 19è édition de la Journée mondiale de la Propriété intellectuelle, le Centre Malien de Promotion de la Propriété Industrielle (CEMAPI) a, en collaboration avec le Bureau Malien des Droits d`Auteur (BUMDA) et la Direction Générale des Douanes maliennes, organisé une rencontre de débats au cours de laquelle il a été procédé au lancement officiel du dispositif de protection des détenteurs de titres de propriété intellectuelle.
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Malgré l’insécurité grandissante, les remous sociaux et autres facteurs liés au terrorisme, les services d’assiettes travaillent à fournir au budget d’Etat le minimum vital. En tête de liste, les douanes qui affichent un gap positif de plus de 32 milliards de FCFA par rapport à l’année dernière à la même période.

En effet, en cette fin de l’année 2019, tous les services d’assiettes de l’économie malienne sont des victimes collatérales de la grave crise sécuritaire et multidimensionnelle qui frappe notre pays depuis 2011-2012. Les assauts répétés des bandits armés, les poses de mines et les prises d’otages ont fini par affecter le développement durable des régions du Nord et du Centre du Mali. Toutes choses qui ont poussé l’administration, les forces de sécurité et de défense ainsi que les opérateurs économiques à se replier vers le centre du pays qui est aussi devenu depuis lors une chaudière. Des centaines voir des milliers d’enfants ne vont plus à l’école, les bandits armés, avec le soutien des islamistes, font désormais la loi dans ces contrées. Au Centre du pays, c’est désormais le chaos généralisé, avec des conflits intercommunautaires entre Peulhs et Dogons. Les forces armées maliennes, appuyées par les forces étrangères, assistent impuissamment à cette scène macabre, ainsi qu’à la destruction en même tant du tissu social, économique qu’administratif de l’Etat du Mali.

C’est dire qu’à part les régions de Kayes, Sikasso et le district de Bamako, toutes les autres parties du Mali ne participent plus à l’essor économique du pays. Ils sont sous l’emprise des djihadistes et terroristes de tous genres.

Ce sont là, entre autres, des facteurs exogènes qui affectent le fonctionnement normal de tous les services d’assiettes de l’Etat. Des facteurs qui ont empêché la mobilisation d’une bonne partie de nos recettes fiscales et douanières.

Cependant, d’autres raisons ont empêché certains services d’assiettes à faire face à leurs obligations. Il s’agit, entre autres, des Impôts et des Domaines de l’Etat.

Les hommes de Mathias Konaté, directeur général des Impôts, ont été tout récemment confondus à une tentative de détournement de la bagatelle de plus de cinq milliards de FCFA au profit d’une société liquidée.

Il a fallu toute la vigilance du ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, pour déjouer le piège. Depuis lors, le ménage a été fait dans tout le circuit de traitement des dossiers, ainsi qu’au niveau des chefs qui ont été relevés de leurs postes respectifs.

Une situation qui a été certes gérée à l’amiable, mais qui ne demeure pas moins une compromission en défaveur de l’Etat.

Quant aux Domaines de l’Etat, ce service est éclaboussé par le bradage à tour de bras de tout le patrimoine foncier de l’Etat. Tous les bâtiments publics ont été vendus en catimini à certains grands commerçants, parfois à vil prix.

L’exception Mahamet Doucara

Il est important de souligner que les Douanes maliennes sont confrontées aux mêmes problèmes que les autres services d’assiettes du Mali. Et à cause des effets combinés des facteurs exogènes et endogènes, elles risquent de ne pas atteindre le quota à elles attribué.

Malgré toutes les difficultés du moment, l’actuel patron des gabelous a su insuffler du sang nouveau dans ses rangs.

D’entrée de jeu, malgré le quota de 681 milliards de F CFA qui lui ont été fixés, il a tenu à mettre fin à la pratique des anticipations qui était le fort de tous ses prédécesseurs.

Il a, en effet, décidé qu’aucun jour d’anticipation ne sera plus autorisé.

L’autre mesure phare qu’il a prise est relative à l’arrêt du mois calendaire douanier.

Le mois douanier est, en effet, clôturé le 30 de chaque mois. Toute une révolution, si l’on sait que le mois douanier pouvait s’étirer jusqu’à 15 jours après la clôture officielle du mois. Sachant bien qu’il ne maîtrise pas toutes les données pour faire face à son obligation de résultat, à savoir mobiliser toutes les recettes à lui assignées, Doucara a opté pour le travail de terrain dans les régions qui sont restées opérationnelles, à savoir Kayes, Koulikoro, Sikasso, Bamako et une partie de Ségou.

Remettre les agents au travail afin de renflouer les caisses de l’Etat

Les partenaires techniques et financiers, ayant bien compris le sens de sa pédagogie, ont accepté un rabattement et à 621 milliards de F CFA.

A ce jour, malgré les différentes grèves des partenaires, à savoir les transitaires, les transporteurs et mêmes les menaces du syndicat des Douanes, entre autres, mais aussi et surtout l’état défectueux des voies d’acheminement des cargaisons, la coupure des routes, les services des Douanes ont vraiment mouillé le maillot.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes!

Sur les 621 milliards de F CFA attendus en fin 2019, les Douanes sont aujourd’hui à 85% de réalisation en fin novembre.

L’année dernière, au même moment, c’est-à-dire en septembre, elles étaient à 420 milliards de F CFA.

Aujourd’hui, en fin novembre, il ne reste plus que 150 milliards à recouvrer.

A en croire un responsable douanier au fait des choses, tous les services sont mobilisés pour l’atteinte des objectifs budgétaires.

C’est dire que même si l’actuel Directeur général des Douanes et ses hommes n’ont pas pu atteindre les 621 milliards de F CFA, il faut quand même leur tirer le chapeau. En effet, les réformes courageuses qui ont été entreprises, ainsi que le style managérial, donnent de l’espoir.

Birama FALL
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